“Gilets jaunes” et Retour: pouvons-nous conclure ?

En voyant le mouvement des “gilets jaunes”, la question s’est posée de savoir si on pouvait considérer ce mouvement comme un “Retour” de mai 1968?

Un premier article “Gilets jaunes et Retour de Mai” a résumé quelques éléments, complété de plusieurs notes correspondantes à des informations diverses.

Un second article ” Les Retours du passé en France” a essayé de poser la problématique de façon plus générale pour la France.

A partir d’un fichier excel ont été définis les retours théoriques avant ou après la libération de paris ( Août 1944). Ces retours théoriques ont été définis à la fois sur la base 3085 jours ( environ 8 ans et 5 mois) et à la fois 3*3085 jours ( environ 25 ans) pour voir si on ne trouve pas une forme de “Cycle du retour” des conflits sociaux en France”.

Les quelques éléments examinés ne permettent pas de conclure en essayant d’appliquer des critères objectifs sur l’ensemble des données.

Le résultat obtenu relève plutôt, à ce stade, de la boule de cristal : on y croit ou on n’y croit pas.

On peut juste conclure qu’il y a bien des périodes de ” sensibilité plus grande” et où éclatent plus facilement  des conflits “spontanés”. Cette sensibilité plus grande n’indique rien sur la manière de les résoudre, mais conforterait plutôt cet aspect un peu irrationnel des réactions et revendications. Trop peu d’événements pris en compte ne permettent pas de transformer cette impression en certitude.

Par contre, le mouvement des “gilets jaunes” restera certainement un conflit marquant par son mode de déclenchement par les réseaux sociaux, son absence de structuration nationale, sa difficulté à s’encadrer et débattre ou se faire représenter.

La méthode de blocage des ronds points a été redoutable pour que ce mouvement fasse parler de lui. Avec très peu d’effectifs, il est possible de bloquer un rond point et de mettre un bazar pas possible, presque  sans protestation des usagers qui sont des complices tacites de cette situation.

Environ 100.000 personnes bien organisées sont capables de faire tourner en bourrique un État et de le désorganiser profondément.  Du jamais vu quand on considère que certains considèrent avec aplomb qu’ils obtiendront ainsi la destitution du président de la république française.

Les violences et les thèses complotistes farfelues jetteront-elles le discrédit sur ce mouvement ?

Trop tôt pour le savoir. Le mouvement s’effrite sans avoir réussi à transformer le mouvement des “gilets jaunes” en force permanente. C’est dommage, puisqu’un tel mouvement aurait pu secouer durablement les acteurs institutionnalisés, comme les syndicats et les partis politiques, afin de faire naître une représentativité dans laquelle une partie du “peuple” se reconnaisse.

Le discours de Macron n’a ni convaincu ni arrêté le mouvement en cours. L’absence de fin claire à ce mouvement risque d’accumuler des rancoeurs refoulées et sans issues à court terme.

13 décembre 2018

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