Quel avenir pour Gaza ?


Compte-tenu du résultat présenté le 26 Février 2025 de l’enquête interne de l’armée israélienne qui reconnaît sa pleine responsabilité dans le fiasco du 7 Octobre 2023, on peut tenter de faire son travail d’architecte. Il n’y aura pas d’autre canal de communication et proposition que celui-ci

Israël, avec l’aide du négociateur américain, a modifié les conditions qui pouvaient conduire à un cessez-le-feu durable. La seule proposition est celle d’un prolongement de la trêve, ce qui revient à dire que, de toute façon, que ce soit aujourd’hui ou dans un mois et demi, Israël a l’intention de reprendre la guerre à Gaza. Dans ces conditions, le Hamas est réticent a laissé partir ses derniers otages.

Les Etats-Unis sont-ils capables de jouer les négociateurs tout en étant aligné sur Israël ? Probablement NON.

Mis à part la proposition de Trump qui est une forme de nettoyage ethnique déguisé, les Etats-Unis n’ont rien à proposer et négocier. Le promoteur immobilier se voit déjà faire faire les travaux de reconstruction par d’autres pays que le sien et vendre à con compte tout l’immobilier reconstruit ? La ficelle est grosse, mais Donald y croit, ainsi que Bibi. Un rêve irréalisable et imbécile.

Alors ? Un plan arabe ? Peut-être, mais il va falloir le réaménager et le transformer en quelque chose de crédible et gérable.

La sécurité ? Israël peut-il assurer la sécurité ? Israël assure l’insécurité de Gaza, ainsi que sa destruction. Impossible d’envisager une sécurité par Israël. Israël détruira tout embryon de forces de sécurité visibles.

Une mise sous tutelle provisoire de Gaza est-elle possible? Ce serait une bonne solution, mais qui se risquera à le faire ? … et comment?

Il serait préférable que la sécurité de Gaza soit temporairement assurée par un tiers externe qui ne peut être ni Israël ni les Etats-Unis. Mais comment ? Une force de police internationale ? NON, cela n’a jamais d’efficacité que d’envoyer des étrangers qui ne parlent pas la langue. De plus, il faut reconstruire un système de sécurité. Le mieux que nous pourrions faire est d’avoir des formateurs de forces de police en nombre suffisants ( 1 000 à 2 000) pour former, sur place, de nouvelles forces de sécurité à partir de la population locale, qu’elles soient ou non issues du Hamas, mais contrôlées par des agents externes. Est-ce possible ? Ce n’est jamais arrivé au niveau international puisque cela n’a jamais été essayé. Ce sera fragile pendant 6 mois et après cela marchera peut-être.

Ensuite il faudrait créer un corps d’inspection composé de : un tiers international, un tiers palestinien, un tiers israélien. Ces inspecteurs doivent pouvoir accéder à tout ce qui peut se passer. L’objectif est de pouvoir avoir la visibilité sur tout ce qui se fait et réagir autrement que par de nouveaux bombardements. Il en faudrait 100 pour commencer, avec une montée en puissance à 500. Quelle est la différence entre un inspecteur et un observateur? L’observateur constate et ne fait rien. L’inspecteur constate et prend les moyens de faire rectifier ce qui a été constaté, en s’appuyant sur les nouvelles forces de sécurité.

Est-ce réaliste ? Cela ne pourrait voir le jour qu’avec la coopération des pays arabes et quelques autres.

Une bouteille à la mer qui n’attendra pas ses destinataires ? Peut-être, mais entre un nettoyage ethnique et de nouveaux bombardements, il faut tenter autre chose.

Naej DRANER

ND2025-001,le 3 mars 2025

Naej DRANER est un analyste. C’est un architecte de solution politico-sécuritaire qui se limite à ce rôle d’architecte. Ses analyses sont généralement une préparation à ce que pourrait être le jour d’après et une solution à court, moyen et long terme. Pour construire une maison, il faut un architecte, mais il faut aussi un entrepreneur. N.D n’est pas un entrepreneur et ne peut avoir une influence que s’il s’allie à un entrepreneur pour réaliser et mettre en œuvre une solution politico-sécuritaire adaptée.