Pour comprendre le principe de l’Analyse en Relatif, se reporter à la page Analyse en relatif
L’analyse en relatif est utilisée quand il y a un événement exceptionnel pour lequel on veut comprendre les motivations inconscientes.
Cette analyse se fait en prenant la date de l’événement de déclenchement et en remontant toutes les occurrences de 3085 jours antérieures. Ceci se fait avec un tableur Excel.
On recherche en priorité les événements passés à moins de 6 mois en relatif d’événement passé ayant marqué l’inconscient collectif.
Ces dates en relatif ( c’est à dire à un multiple de 3085 jours) par rapport au début du mouvement des gilets jaunes le 17 Novembre 2018 sont:
7 Juin 2010, 26 décembre 2001
16 Juillet 1993 : à 28 mois des Grèves de 1995
3 Février 1985, 24 août 1976
14 mars 1968 : à quelques jours du déclenchement de Mai 1968 et 50 jours du 3 mai 1968 qui marque le début de l’effet de masse de ce mouvement
3 Octobre 1959, 23 Avril 1951
11 Novembre 1942 : à 18 mois du début de la Libération de la France (6 Juin 1944) qui a déjà été considéré comme ayant un lien avec mai 1968 ( origine de la Théorie du Retour)
1° Juin 1934: à 22 mois du déclenchement du Front Populaire qui commence en Avril 1936
Que nous indique ces événements passés conformes à la Théorie du Retour ?
- Relation très forte avec les événements de mai 1968 qui sont une motivation inconsciente forte
- Relation faible avec quelques autres événements marquants d’éruptions sociales
- Cela montre un “Cycle du Retour des mouvements sociaux Français”: pratiquement toutes les éruptions sociales marquantes françaises sont sur un “Cycle du Retour” spécifique. Mai 1968 et les Gilets jaunes sont un peu décalés par rapport au Cycle, mais en prenant une valeur moyenne on peut estimer que tous les événements majeurs recensés sont à + ou – 14 mois du cycle qui prendrait les dates moyennes.
Les “Cycles du Retour” sont un concept nouveau en cours d’étude. De la même manière qu’il y a un “Cycle du Retour des Guerres” on a d’autres Cycles du Retour qui sont décalés les uns par rapport aux autres et peuvent être spécifiques à un pays ou une région
Quelles analogies entre Mai 1968 et les Gilets Jaunes ?
Il y a eu de nombreuses analogies faites dans les media sur ce sujet entre fin 2018 et 2019. Les plus marquantes sont:
- absence de leadership et de structuration
- rupture avec les mouvements politiques et syndicaux traditionnels
- violence policière
- contestation des institutions et du pouvoir
Que pouvons-nous en retenir ?
Il y a en France un “Cycle du Retour spécifique France” qui est l’occasion de mouvements sociaux plus durs.
Ce cycle amplifie, exacerbe des mouvements. En avoir connaissance peut permettre de relativiser ces éruptions de violence ou contestation.
Si 1968 a marqué les années qui ont suivi, le “Retour” de mai 1968 aurait pu être l’occasion soit d’un événement similaire soit d’une remise en cause des conséquences de mai 1968, par exemple par un retour de l’autorité.
Il n’y a pas de retour visible de l’autorité et le mouvement des gilets jaunes ne semble pas porteur d’un projet changeant la société. Il apparaît plutôt comme le début d’une déstructuration de la société française et de ses institutions.
Pourquoi le mouvement des gilets jaunes dure-t-il aussi longtemps par rapport à mai 1968 ou les grèves de 1995?
En mai 1968, le pouvoir n’a pas hésité à dissoudre l’assemblée nationale, organiser des négociations nationales et De Gaulle lui-même a accepté sa mise en cause lors d’un référendum: quelles que soient les causes du conflit, les mesures prises ne pouvaient que le dégonfler.
En décembre 1995, le dégonflement du conflit s’est fait en gardant la composante des réformes sociales ( Sécurité sociale, …) et en acceptant les revendications de la partie SNCF pour tenter d’effondrer le télescopage des conflits qui avait commencé.
Dans ces 2 cas, le pouvoir a pris des mesures fortes pour mettre fin au conflit.
Avec les gilets jaunes, à aucun moment le pouvoir ne s’est mis en cause d’une manière qui aurait pu aider à finir le mouvement. Le pouvoir s’est contenté de mesures financièrement couteuses sans contre-partie visible de réductions des dépenses de l’État ou d’un grand débat avec d’autres interlocuteurs que les gilets jaunes.
Ce n’est pas l’objet de cette analyse en relatif de polémiquer avec le pouvoir en place, mais la conclusion est qu’il n’y a pas eu de sortie de crise qui soit un exemple mémorable ou un bon exemple. Le durcissement sécuritaire du régime en place est un mauvais signal: il y a un risque à surveiller sur les libertés individuelles.
Les autorités politiques françaises auraient tout à gagner à comprendre les particularités de la France par rapport au phénomène de “Retour”. Cela n’apporte pas de solution immédiate, mais pourrait éviter des erreurs de gestion de crise, comme ce fut le cas.
30 Avril 2019
PS: Il n’appartient pas à l’auteur et au site “L’Horloge de l’Inconscient” d’informer qui que ce soit sur ce sujet. Si en 1995 le pouvoir fut informé et semble avoir utilisé les conseils pour sortir de la crise, le résultat fut que le pouvoir de l’époque refusa de confirmer quoi que ce soit. Quand un anonyme conseille un pouvoir en place il est quasiment certain de n’avoir aucun retour. Ces informations sont publiques. Qu’elles soient ou non utilisées est le problème d’éventuels lecteurs. L’auteur ne fera aucune autre publication que la publication de cette page web.