Ukraine : Minsk , Horloge de l’Inconscient et perspective

Pour commencer : s’informer et comprendre

Les accords de Minsk

Ci-joint les liens vers les accords de Minsk de septembre 2014 et de février 2015

Actualités

Ci-joint les liens vers quelques sites vous permettant de suivre l’actualité en Ukraine

Qu’apporte l’Horloge de l’Inconscient sur la guerre ukrainienne?

Le “Cycle du Retour” nous indiquait, de nombreuses années avant cette guerre, qu’il y avait risque de guerre en Europe. Les analyses des guerres précédentes ont conclu que la complexité interne européenne induit une “fragilité” qui provoque une guerre presque à chaque pic d’amplification. Ce risque était indiqué sans savoir  quelle serait la guerre. Difficile d’éviter une guerre si on ne sait pas quelle sera cette guerre.

Cependant une analyse préalable permet d’identifier par anticipation les candidats potentiels à de telles guerres. L’Ukraine a la particularité d’une instabilité politique depuis son indépendance. La guerre n’est devenue potentiellement prévisible qu’en fin 2013 suite à la révolution d’Euromaïdan. Avant le déclenchement de la crise en Novembre 2013, l’Ukraine n’était qu’un vague candidat à une possible guerre, par son instabilité reconnue.

Après le renversement du pouvoir et la fuite du président ukrainien en février 2014, le 28 février commence la crise de Crimée qui aboutit à la déclaration d’indépendance de la Crimée.

En avril 2014 commence la guerre du Donbass  qui oppose  L’Ukraine à des républiques autoproclamées de Donetsk et Luhansk  soutenues militairement par la Russie et différents mercenaires.

La guerre ukrainienne confirme la prévision sur l’Europe du “Cycle du Retour”. Elle a failli dégénérer en une guerre plus large et s’est transformée en conflit politico-économique entre la Russie et les européens, à travers les sanctions et contre-sanctions.

Le 5 septembre 2014, un premier accord de Minsk est négocié et signé pour faire cesser la guerre civile du Donbass. Il n’est jamais complètement appliqué et le cessez-le-feu est resté,  la plupart du temps, fictif.

En Février 2015, François Hollande et Angela Merkel signent un nouvel accord en présence de Petro Porochenko, président de l’Ukraine, et Vladimir Poutine, président de la Russie. Un nouvel accord de cessez-le feu est accepté. Il est un peu mieux respecté. C’est simplement à partir de la fin de l’été 2015 qu’il y a un début de véritable cessez-le-feu appliqué, même si les violations du cessez-le-feu restent journalières depuis lors. ( le 11 janvier 2016, par exemple, ont été constatées plus de 20 violations du cessez-le-feu, d’après le rapport journalier du SMM. La situation reste cependant relativement calme)

La connaissance du “Cycle du Retour” peut-elle provoquer une modération du comportement et éviter l’escalade ? Rien ne l’indique. On peut l’imaginer mais tant que le “Cycle du Retour” reste inconnu il est peu probable qu’il ait la moindre influence modératrice.

Le plus utile pour chercher une solution est la modélisation du déclenchement des guerres avec le Cycle du Retour. Cette modélisation indique que la guerre n’a lieu que si on dépasse un certain “seuil de guerre”. On peut donc supposer que si on abaisse les causes des tensions en cours, on pourrait repasser sous le “seuil de guerre” et permettre la désescalade, faute de paix véritable. La cessation des combats ou un cessez-le-feu n’est pas la paix qui est bien improbable à court terme.

On peut supposer un aspect modérateur au fait de prendre connaissance du “Cycle du Retour” mais c’est un peu Bisounours que de croire que la connaissance de ce “Cycle du Retour” va ramener la paix, et peu réaliste alors que jamais un seul media n’a parlé du “Cycle du Retour”. Comment imaginer une influence à une idée qui n’existe que confidentiellement ?

L’Horloge de l’Inconscient indique-t-elle une Solution ?

L’Horloge de l’Inconscient n’indique rien de précis sur ce qu’il faut faire pour éviter la guerre ou pour passer de la guerre à la paix. C’est incontestable, si on se limite aux recherches regroupées aujourd’hui dans l’Horloge de l’Inconscient.

Compléter l’Horloge de l’Inconscient par des recherches sur le règlement des conflits serait utile pour y donner une dimension moins fataliste. Il y a quelques études complémentaires qui ne sont pas intégrées à l’Horloge de l’Inconscient pour le moment.

Minsk : l’expression d’une  volonté de règlement

Il est incontestable que les accords de Minsk 1 et 2 sont l’expression de la  volonté de dirigeants décidés à trouver une solution diplomatique et politique à une guerre européenne. Théoriquement elle s’est faite à un bon niveau, puisqu’au niveau de dirigeants. Pratiquement c’est une initiative qui a exclu tous les autres et ne s’est pas vraiment intégrée dans la gouvernance européenne qui reste chaotique.

Une bonne volonté ne suffit pas et Minsk contient en germe son propre blocage.

Faiblesses des accords de Minsk

La première faiblesse de Minsk  est l’impossibilité de contrôler les frontières initiales entre la Russie et l’Ukraine.  La conséquence est que les forces locales au Donbass sont incontrôlables et surarmées par rapport à ce que devrait être un pouvoir autonome. Elles le resteront tant que les frontières ne seront pas contrôlées et des services de sécurité reconstruits. Croire que 2 postes frontières avec quelques observateurs et quelques UAV vont suffire à contrôler la réalité sur la frontière et dans les territoires revendiqués par les séparatistes est peu réaliste. Cela marcherait dans le monde idéal des Bisounours. D’ailleurs cela n’a jamais rien contrôlé, et puis ces points de contrôle sur la frontière ne sont même plus opérationnels.

La seconde faiblesse est qu’il n’y a apparemment pas de mission  chargée de vérifier si il y a des troupes étrangères et des mercenaires. Il y a bien des observateurs mais cela ne fait pas partie de leur champ d’action et vraisemblablement ils ne sont ni organisés ni trop motivés pour cela. Tels que les observateurs OSCE de la  SMM (Special Monitoring Mission to Ukraine) fonctionnent, ils ne réussiront jamais à assurer une telle mission. On pourrait les faire évoluer, mais les lourdeurs apparentes internes de l’OSCE semblent un facteur de blocage. De plus, l’efficacité relative de ces observateurs  OSCE est facilitée par un organe de coordination militaire russe et ukrainien: le JCCC (Joint Center for Control and Coordination). Il est difficile de savoir qui fait quoi sur le terrain entre SMM et JCCC. L’intégration des deux dans un seul système de maintien du cessez-le-feu serait une bonne chose. Tout se passe comme si les observateurs SMM veulent montrer qu’ils sont les seuls à exister. Il est vrai qu’ils sont les seuls à avoir une existence officielle dans les accords, mais seuls ils n’en seraient probablement pas là.

Vérifier  signifierait déjà qu’on ait un bon renseignement (que ce soit par UAV et satellites) et dès qu’il y a quelque chose de bizarre qu’on dépêche une mission d’inspection pour vérifier ce qui se passe sur place, mais ce n’est pas du tout comme cela que cela fonctionne et aucune mission actuelle n’est autorisée à aller dans le Donbass n’importe où: elle sera bloquée dès le départ et ne remplira pas sa mission.

C’est un peu Bisounours de croire qu’il suffirait d’avoir quelques UAV pour vérifier s’il y a ou non des troupes étrangères, sans inspection réelle terrain. D’ailleurs les parties en conflit en jouent: elle savent que le système mis en place ne peut pas mener ces vérifications: par construction on a mis en place quelque chose qui ne peut pas remplir son rôle.

Le deadlock interne des accords, par construction des accords

Il faudrait:

  • trouver un moyen de contrôler la frontière
  • avoir une mission claire acceptée par les parties

Mais les accords de Minsk  disent qu’après les élections l’Ukraine reprendra le contrôle de la frontière. Mais peut-il y avoir des élections justes et démocratiques sans le contrôle des forces en présence et avec une bonne partie de la population réfugiée à l’extérieur ? C’est un cas de blocage ou de “deadlock” provoqué par les accords eux-mêmes.

La situation actuelle est-elle acceptable ?

Le gouvernement ukrainien a, de lui-même, remis une frontière de fait avec les territoires séparatistes. L’Ukraine d’aujourd’hui  est amputée de la Crimée et d’une bonne partie du Donbass.

La nouvelle frontière est à peu près calme et pourrait le rester.

Est-ce donc acceptable de considérer l’Ukraine comme l’ancienne Ukraine amputée de tous ces territoires séparatistes ?

Si OUI, ne faites rien.
Si NON il va  falloir proposer un complément aux accords de Minsk  qui ne s’appliqueront pas d’eux-mêmes et ne suffiront pas.

Comment ? C’est un autre sujet.

Si quelqu’un exprime clairement son intérêt (commentaire ou formulaire de contact), une aide à la réflexion est possible en complétant cet article. Il y a plusieurs options possibles qui dépendent des acteurs qui veulent agir, les propositions qui en résultent peuvent être différentes en fonction des moyens envisagés. 

L’auteur répond aux demandes qui lui sont faites directement, mais ne se soucie pas trop des déclarations publiques adressées à tout le monde et personne et qui ne lui sont pas adressées directement, sauf si l’auteur veut s’imaginer une demande qu’on ne lui a jamais faite en répondant à des propos publics qui ne lui sont pas adressés.

Laisser un commentaire