Syrie : Analyse de l’Horloge de l’inconscient sur cette guerre ?

La guerre en Syrie débute en 2011 dans la foulée du printemps arabe. Au départ, ce sont des manifestations pacifistes, non armées.

Elles sont réprimées brutalement même en tirant dans des foules non armées. Elles sont présentées par le régime syrien comme un complot armé, fomenté de l’étranger. Cette répression sanglante et même féroce a conduit les opposants pacifistes à se transformer en lutte armée, se radicalisant au fur et à mesure des massacres et défaites.

5 ans plus tard, l’opposition armée au régime syrien est devenue  semblable à l’image des accusations du régime syrien : une opposition armée, utilisant le terrorisme au quotidien.

Au terrorisme d’État s’oppose maintenant un terrorisme d’organisations islamiques.

La guerre en Syrie débute donc au moment le plus  improbable d’après le “Cycle du Retour”. Compte tenu du fait que cette guerre a commencé avant le prochain pic d’amplification des guerres de décembre 2015, il était supposé, conformément à la “Modélisation des guerres dans le cadre du Cycle du retour” que la guerre en Syrie se transformerait en guerre régionale à partir de 2014. C’est le cas d’une guerre déclenchée avant un pic d’amplification de guerres qui se transforme en guerre plus importante à l’approche du pic d’amplification de guerre.

Cette transformation en guerre régionale était prévue et a eu lieu, conséquence de ce qui est connu dans l’Horloge de l’inconscient à travers le “Cycle du retour” et l’explication de ses effets quand la guerre a commencé avant le pic d’amplification des guerres.

Il a été indiqué plus tard que cette guerre pourrait se transformer en guerre internationale et que les premières interconnexions des guerres Syrienne et Irakienne pourraient conduire à d’autres interconnexions de guerre. Ces interconnexions n’ont pas encore eu lieu à la mi-février 2016 mais pourraient avoir lieu d’ici fin 2017. Avec la guerre Irakienne, la guerre Syrienne est devenue internationale et pourrait encore s’amplifier.

Le printemps arabe est-il le Retour de la fin de l’empire ottoman ?

A propos de la “Théorie du Retour” c’est une hypothèse qui a été soulevée. Sa réponse peut être structurante pour les années à venir et la résolution des conflits Irak et Syrie.

Le retour de la fin de l’Empire Ottoman signifie d’abord une formidable secousse de l’Histoire qui commence par secouer les différents États arabes construits après la chute de l’empire Ottoman et aussi que ces États vont chercher à se redéfinir comme après la chute de l’empire Ottoman. C’est à dire que les États locaux vont chercher à redéfinir un équivalent du partage historique  Sykes-Picot, sous de nouvelles formes.

La volonté de résurgence d’un califat se voulant presque un substitut de l’empire ottoman est typique du phénomène du Retour: le Retour d’un événement peut provoquer la résurgence ce qui précédait, comme s’il s’agissait de mettre en cause l’événement passé qui provoque ce retour . La mise en cause de la chute de l’Empire Ottoman, c’est faire ressurgir un artefact d’empire Ottoman qui se considérait comme un califat . La volonté de rétablir un califat est un élément supplémentaire qui confirme le Retour de la fin de l’Empire Ottoman initié en 2011.

Quelle est la conséquence de ce Retour ?

La tendance de fond qui en résulte est que cela favorise une remise en cause des frontières et des États locaux, sur l’essentiel du périmètre passé de l’empire Ottoman

Tendance ne veut pas dire réalité future, mais quand on regarde ce que devient la Syrie, il est très peu probable que la Syrie retrouve son intégrité.

En janvier 2016 ont commencé des négociations sur la Syrie impliquant 2 composantes sur les 4 ( il manque l’État islamique et les kurdes). Quelle est la probabilité qu’un accord entre 2 composantes soit appliqué par les 4 ? Pratiquement aucune surtout s’il n’y a pas d’accord entre les 2 composantes.

Peut-il y avoir une trêve ? Il faut l’espérer.

L’État islamique se nourrit de l’exclusion des sunnites du pouvoir en Syrie et en Irak. Deux guerres qui se sont interconnectées sur la même base: l ‘exclusion des sunnites. Aucune action diplomatique n’est menée pour revenir sur cette exclusion des sunnites. C’est une erreur de croire que cette guerre pourrait se terminer sans revenir sur ce point.

La victoire militaire du régime d’Assad contre l’opposition syrienne modérée ne permettra jamais aux régimes sunnites de soutenir ce régime, mais renforcera probablement la composante de l’État islamique.

Quelle solution ?

  • La défaite militaire du régime Assad conduirait à une solution à la Libyenne
  • La défaite militaire de l’opposition militaire modérée conduira au fractionnement de facto de la Syrie en 3 sous-ensembles distincts
  • La défaite militaire de l ‘État Islamique conduirait aussi à une solution à la Libyenne
  • Détruire un État ?  L’Occident sait le faire.
  • Faire réémerger  des ruines d’un État complètement détruit un État considéré comme légitime et qui tienne dans le temps? L’Occident n’a  su le faire ni en Irak, ni en Afghanistan ni en Libye. Pourquoi voulez-vous que l’Occident sache faire demain ce qu’il n’a jamais réussi à faire ailleurs dans les 30 ans qui ont précédé ?
  • La Russie ? Elle joue un jeu opportuniste qui lui permettra peut-être de légitimer temporairement et militairement le régime Assad mais aboutira au mieux à redéfinir une mini-syrie sans légitimité sur l’ensemble de la Syrie passée. Cela pourrait être le signal pour reconfigurer l’ensemble des États régionaux. Il n’est pas exclu que L’État islamique d’aujourd’hui se transforme un jour en un nouvel État sunnite plus modéré, aboutissant à un partage de fait de la Syrie en plusieurs États, échappatoire à un problème récurrent que le régime du clan Assad  et ses alliés n’ont pas su résoudre. Ce nouvel État sera-t-il viable? Pas sûr que nous  n’ayons de réponse avant longtemps.
  • Alors ? Garder l’appareil militaire et sécuritaire Syrien sans le clan qui le dirige est une possible solution qui conduirait à un État admis de 2 des 4 composantes et qui saura peut-être retrouver  une légitimité auprès de autres. S’il y avait une composante sunnite forte légitimant un tel résultat, ceci affaiblirait l’État islamique.
    Mais pour que cela marche il faudrait un moyen de rééduquer l’ensemble de l’appareil militaire et sécuritaire Syrien, ce qui sera très difficile à réaliser sans que n’émerge en Syrie une force politique  multi-communautaire capable de légitimer une telle solution.

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