Ukraine statistiques semaine 41 – la semaine de tous les dangers

 

Statistiques spécifiques  semaine 41

Forte augmentation du nombre moyen de Violations de cessez-le-feu et du nombre d’explosions par rapport à la semaine 40: +74%

Durant la semaine se terminant le dimanche 15 Octobre,  il y a eu en moyenne 84 violations et 186 explosions par jour.

Le cessez-le-feu de la “rentrée scolaire”, commencé le 25 août, a volé en éclat. Le nombre de violations et d’explosions a atteint des records non atteints depuis le 25 août.

La semaine s’est terminée sur un retour à une accalmie, marquée à Luhansk par un retour à un quasi cessez-le-feu. Le secteur de Donetsk reste agité de soubresauts, les données de Mariupol  ne sont pas cohérentes avec les données des semaines précédentes, comme si le SMM avait changé ses points de mesure et ses observateurs ou comme si des progrès étaient en cours que nous n’avons pas vu ou comme si il y avait un problème technique dans le recueil des données.

La situation globale reste fragile, et ceci n’a pas été loin d’une reprise généralisée de la guerre qui reste possible.

On voit des  diminutions importantes du nombre d’explosions les 12 et 14 octobre mais les données sont insuffisantes pour savoir si ces baisses sont le résultat d’un coup de gueule d’un des acteurs impliqués ou le résultat de la mise en place d’un dispositif cohérent. Un semblant de maitrise est perceptible dans les baisses brutales de tension, même si elles ne durent pas.

Tendances : Escalade ou Désescalade ?

Tendance court terme

Tendance à l’escalade si on compare la semaine 41 aux précédentes. Il n’y a pas eu  autant de violations et d’explosions depuis le 20 août 2017.

Tendance à la désescalade, en fin de semaine, au vu des pics atteints au cours de la semaine.

Note du 17/10/2017: La désescalade constatée les 14 et 15 Octobre semble confirmée par le rapport SMM de la  journée du 16 Octobre publié le 17 au soir. Un communiqué de l’armée ukrainienne publié le 17 au matin fait état d’une  escalade pour la journée du 16. Les deux informations sont contradictoires mais généralement les données SMM sont plus exactes. La désescalade est toute relative: il y a entre 75 et 100 explosions par jour, ce qui est supérieur au taux moyen constaté il y a quelques semaines. Ce n’est toujours pas un cessez-le-feu mais une vague accalmie.

Que faudrait-il faire  pour avoir une chance d’aboutir à un cessez-le-feu qui tienne?
Se reporter à l’article de fin Juillet accessible ici

 

Tendance moyen terme

Forte escalade ( doublement des explosions en une semaine )

Tendance long  terme

2 vues différentes à partir de données différentes confirment l’absence de tendance à l’escalade ou la désescalade sur une période de 2mois . Autrement dit, tous les bénéfices visibles des précédents cessez-le-feu ont disparu. Il faut reprendre à zéro.

Si on compare le nombre de violations et le nombre d’explosions sur une période de presque 2 mois, il n’y a ni escalade ni désescalade: aucune avancée objectivement mesurable.


 

Analyse de la typologie des secteurs

Le SMM présente dans ses rapports 2 secteurs : Donetsk et Luhansk.

Dans ce qui suit, 3 secteurs sont pris en compte :

  • Donetsk
  • Mariupol
  • Luhansk

Les données par secteur sont issues des tables annexées des rapports SMM. Le recueil des données a été fait rapidement et il peut y avoir quelques erreurs mais marginales et sans mettre en cause le résultat global. Une ligne = une violation de cessez-le-feu

Toute explosion est prise en compte, quel que soit son type.

Ces 2 graphiques donnent une typologie très différentes des 3 secteurs :

  • Luhansk : très peu de violations mais il peut y avoir des pics d’explosion équivalents à ceux de Donetsk :
    * cela ressemble à des troupes de métier ou très entrainées avec du gros matériel
    en semaine 41, il y a eu jusqu’à 300 explosions dans la journée, avec les 3/4 en moins d’une heure, ce qui ne semble possible qu’en utilisant les possibilités d’automatisation des tirs d’artillerie qui existent dans les systèmes d’artillerie (“Plan de feu” permettant de programmer les tirs d’artillerie à partir de toute une série de pièces d’artillerie qui sont reliées entre elles par un réseau, le plus souvent par radio: 240 explosions en 45 mn – peu probable que ce soient des tirs manuels)
    *  le cessez-le-feu peut mobiliser peu de ressources mais avec un très bon contact hiérarchique avec les LPR et l’armée régulière russe ( qui est probablement la colonne vertébrale de ces troupes) cela doit être possible. La semaine 41 donne l’impression d’une montée en puissance volontaire et programmée de l’artillerie qui se trouve dans le secteur de Luhansk: du travail de professionnel et vraisemblablement celui d’une armée régulière (ou de deux armées régulières qui utilisent des moyens similaires qui se trouvent maintenant dans toutes les artilleries un peu évoluées)
  • Mariupol: Beaucoup de violations mais très peu d’explosions
    * cela ressemble à des militants dispersés dans la nature mais avec très peu de matériel lourd
    * la plupart des violations est due à des balles traçantes, qui proviennent certainement des mêmes groupes. Cela demande un travail d’investigation terrain
    en semaine 41, les données ne sont pas significatives, sans comprendre pourquoi. Cela pourrait être le résultat d’un progrès qui aurait pour effet de ne plus voir les balles traçantes, ou d’un problème technique sur les caméras installées près de Mariupol.
  • Donetsk : beaucoup de violations et beaucoup d’explosions
    * un mélange explosif de miliciens et de gros matériel
    * un bon découpage en sous-secteurs devrait permettre de s’adapter localement. Illusoire de tout traiter de la même façon.

Les données utilisées

Dans la culture de la mesure on vérifie les données disponibles afin de s’assurer de leur pertinence.

 

Données OSCE SMM

Ces données sont disponibles le soir en semaine du lundi  au samedi ( uniquement pour les jours non fériés), à une heure variable entre 18h et 21h.

Un rapport est fait sur les données disponibles la veille au soir vers 19h 30.

Les données sont donc disponibles avec 24 à 48 h  de retard.

Les données disponibles sont détaillées mais limitées à ce que voient les observateurs eux-mêmes. Comme nous ne savons pas le nombre de points d’observation ou de patrouilles pour chaque jour, nous ne savons pas s’il y a des variations dues au management des observateurs.

Les données ne couvrent pas une journée complète, mais cela donne une bonne idée.

Au rapport est joint une table annexe qui indique toutes les violations recensées et leur type.

Pour les statistiques qui sont présentées ici:

  • 1 ligne différente dans la table annexe est considérée comme 1 violation de cessez-le-feu.
  • toutes les explosions sont ajoutées, quelle que soit leur type.

 

16 Octobre 2017 mis à jour le 17 octobre

 

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