Ukraine semaine 30 : le cessez-le-feu de la moisson n’a pas eu lieu – Que faire pour arriver à un cessez-le-feu qui tienne ?

Le cessez-le-feu de la moisson est officiellement entré en vigueur le 24 Juin à minuit.

Un calme relatif s’est instauré: probablement la période la plus calme depuis septembre 2014.

Mais il n’y a pas eu de cessez-le-feu ni de journée sans aucune violation.

… et ce n’est pas demain la veille que cela aura lieu.

Pourquoi ?

Des cessez-le-feu qui ne tiennent pas, à répétition, sont classiques dans les guerres qui se déroulent à l’intérieur d’un Pays.

 

Causes classiques de ces cessez-le feu qui ne tiennent pas 

  • A – Pas d’accord de base véritablement accepté entre les acteurs,
  • B – Cessez-le-feu annoncé avant même d’être communiqué aux composantes militaires,
  • C – Non retransmission de l’ordre de cessez-le-feu aux composantes armées,
  • D – Mauvaise formalisation de l’accord de cessez-le feu,
  • E – Groupes armés non disciplinés décidant eux-mêmes ce qu’ils font,
  • F – Système de contrôle et supervision du cessez-le-feu inadapté

Dans le cas de l’Ukraine il y a un peu de toutes ces causes que nous allons reprendre une à une.

Mais tout d’abord rappelons quelques vérités que nous retrouvons dans toutes les guerres :

C’est toujours l’autre qui est responsable de la guerre et des bavures et toujours moi qui suis responsable de l’accalmie et de la Paix

Je ne vous connais pas personnellement, je ne connais pas votre conflit, mais il y a 99 chances sur 100 pour que vous disiez que “ l’autre est le seul responsable de toute cette guerre” et il y a aussi 99 chances sur 100 que s’il y a un dénouement heureux et qu’il y ait paix vous affirmiez “ je suis le seul responsable du rétablissement de la paix”.

Regardez autour de vous, pensez à tous les conflits que vous connaissez autres que celui auquel vous être confronté et vérifiez cette simple affirmation : “Quand la guerre commence, c’est l’autre qui en est responsable, quand la paix revient c’est moi seul qui en suis l’origine”. Tous les hommes et femmes en conflit commencent ainsi : rejeter sur les autres la cause du conflit et s’attribuer les mérites de la paix retrouvée. Il en a toujours été ainsi, et il en sera toujours ainsi.         Nous sommes donc d’accord : ce n’est pas vous le responsable de l’origine du conflit, c’est forcément l’autre et si le conflit s’arrête, vous seul avez pu permettre d’aboutir à cette fin de conflit.

 

Il s’agit donc de comprendre comment on pourrait ramener les autres à la raison, alors qu’ils ont quelque peu perdu la tête et n’appliquent pas le cessez-le-feu qui a été négocié, puisque, bien sûr, c’est l’autre qui est responsable du fait que le cessez-le-feu n’est pas appliqué.

 

Ensuite vint la paix …ou la victoire ????

Le plus belliqueux des hommes a toujours une solution de paix à proposer : “vous cédez à toutes mes exigences, et c’est la paix”. La victoire a toujours pour résultat la paix retrouvée. Donc il suffit de gagner le conflit et la guerre pour que la paix soit instaurée de nouveau.

Et c’est vrai que l’Histoire alimente et justifie ce premier moyen de faire la paix. Regardons autour de nous : la présence syrienne a ramené la paix au Liban, les accords de Dayton et la composante militaire de l’OTAN ont ramené la paix en Bosnie, la victoire militaire des alliés a ramené la paix après la seconde guerre mondiale, la victoire militaire des occidentaux a ramené la paix dans le conflit Irak-Koweit, la victoire de l’OTAN au Kosovo a ramené le calme, faute de résoudre le problème de fond

Pourquoi donc faire de longues recherches quand la solution universellement admise est là à portée de main : gagnons la guerre et nous rétablirons la paix !

L’œuvre de paix est-elle donc finie? C’est simple : l’autre est responsable de la guerre et il suffit de lui faire entendre raison au besoin par la force pour qu’il n’y ait plus de problème.

Ainsi, en Ukraine, pour les forces gouvernementales une victoire militaire suffira à ramener la paix et il ne saurait y avoir de paix sans que toute l’armée ukrainienne se promène victorieuse dans tout le Donbass. Et pour les forces séparatistes la reconnaissance du pouvoir militaire soutenu par la Russie suffira à rétablir la paix. L’un et l’autre continuent à croire qu’une victoire militaire suffira à rétablir la paix. Cette victoire n’est pas réaliste parce que les pays occidentaux n’accepteront pas une défaite militaire de l’Ukraine et la Russie n’acceptera pas non plus une défaite militaire des séparatistes, s’arrangeant pour que toute solution soit impossible grâce à son soutien militaire sans limite et tant qu’elle n’obtiendra pas ce qu’elle veut : contrôler à nouveau l’Ukraine indirectement par des changements institutionnels qui fasse des séparatistes un acteur indispensable du partage du pouvoir.

 

Analyse détaillée des causes du cessez-le-feu qui ne tient pas

 

A – Pas d’accord de base véritablement accepté entre les acteurs

Il n’y a pas à ce jour de perspective future  partagée par les principaux acteurs : autorité ukrainienne, séparatistes, Russie.

Ce qui est théoriquement admis est qu’au sein de l’Ukraine une relative autonomie est institutionnalisée pour le Donbass.

Les accords de Minsk 1 et 2 sont trop imprécis, mal formalisés, laissant à chacun le soin d’interpréter les accords comme il le veut.

Le premier travail serait de lever ces ambiguïtés, les identifier clairement et prendre le temps de construire une perspective qui prenne en compte les points durs soulevés en commençant à formaliser les conséquences.

Les principaux points à soulever et confirmer sont :

  • Il n’y a qu’une seule armée en Ukraine.
  • Dans un pays en paix, l’armée gère les frontières et menaces externes : elle ne mène pas les opérations de police habituelles.
  • L’autonomie n’est pas une fédération d’Etats qui auraient leur armée et des lois complètement autonomes.
  • Il peut y avoir une autonomie des forces de sécurité, à condition qu’elles soient compatibles suivant des règles communes à définir et applicables à tout l’État et ses services autonomes. Cela demande des formations communes et agréées.
    –>Derrière ce point vous avez une faiblesse de l’État ukrainien qui n’a pas clairement défini en quoi la police est différente de ses milices et armée, et du mélange fait entre certaines unités militaires gérées par le ministère de l’intérieur et inversement (exemple: les bataillons de volontaires étaient rattachés au ministère de l’intérieur et non à l’armée, expliquant d’ailleurs un manque de coordination entre ces bataillons et le commandement militaire). Cela demande une réforme de fond de l’ensemble des services de sécurité ukrainien qui a été occultée pour le moment.
  • Il est possible que les interventions de l’armée ukrainienne soient restreintes dans le Donbass, sauf l’espace aérien dont elle gardera l’exclusivité.
  • Il peut y avoir une autonomie législative partielle. Le périmètre de cette autonomie devrait être défini clairement
  • L’exécutif local doit aussi avoir un périmètre clairement défini,
  • La frontière de l’Ukraine sera contrôlée uniquement par l’État central, ce qui signifie qu’il y aura au minimum une zone de 10 km le long de la frontière qui sera sous contrôle exclusif de l’armée ukrainienne.

Des élections n’auront de sens que lorsque ces points auront été réglés et que des services de sécurité fonctionneront normalement, assurant la sécurité quel que soit le résultat des élections.

La levée de ces ambigüités devrait se faire par une négociation interne à l’Ukraine. La transparence devrait permettre de s’assurer que les accords atteints ont un sens et sont acceptables par les différentes parties.

B – Cessez-le-feu annoncé avant même d’être communiqué aux composantes militaires

Dans la précipitation, il arrive que le cessez-le-feu soit annoncé pour une application immédiate. Le résultat est qu’il est immédiatement violé puisque les composantes militaires ne sont pas au courant et vont tout de suite accuser l’autre de la violation du cessez-le-feu.

Ce point n’arrive plus en Ukraine

C – Mauvaise retransmission de l’ordre de cessez-le-feu

et

D – Mauvaise formalisation des accords de cessez-le feu

 

On manque de données précises mais les cessez-le-feu en Ukraine donnent l’impression de n’être retransmis qu’à une partie des composantes armées. Je suis persuadé que la plupart des combattants ne sont pas informés en détail du cessez-le-feu et n’ont même pas à disposition une trace écrite et des instructions claires. Cela demanderait d’interroger par échantillonnage de nombreux combattants pour le confirmer mais comment expliquer autant de bavures de violations et de tirs d’artillerie si les combattants avaient tous reçu l’ordre de cessez-le-feu ?

Dans la formalisation, il y a aussi le fait que, vraisemblablement, il n’est pas indiqué aux combattants ce qu’ils doivent faire en cas de bavure. Ils devraient avoir la possibilité d’appeler par radio ou autrement un système de supervision et de contrôle du cessez-le-feu qui couvre leur secteur. Je crois qu’il n’y en pas de défini et mis en œuvre. C’est ce système qui devrait aller faire taire les sources de tir.

Au lieu de cela, dès qu’il y a une bavure, chacun répond et provoque à nouveau une escalade. La formalisation des accords de cessez-le-feu n’est pas faite pour que les combattants participent à la désescalade. Il me semble que les instructions reçues par la plupart des combattants est de répondre aux attaques et bavures, ce qui contribue à la fin du cessez-le-feu.

E – Groupes armés non disciplinés décidant eux-mêmes ce qu’ils font

En Ukraine, ce phénomène existe des deux côtés. Il est plus accentué du côté séparatiste que du côté des forces armées ukrainiennes.

Du côté ukrainien :

  • Les bataillons de volontaires sont réputés les plus indisciplinés. Ceci est renforcé par le fait que ces bataillons de volontaires étaient initialement rattachés au ministère de l’intérieur et sans rattachement net au commandement militaire. Il me semble que les choses ont un peu changé, mais c’est souvent des unités bien précises qui multiplient bavures et escalades.
  • Les observations des observateurs SMM montrent clairement que les coups de feu partent dans toutes les directions et de toutes les directions, relativisant les déclarations officielles suivant lesquelles seul le camp d’en face est responsable des « attaques ». Mais les observateurs OSCE sont humainement myopes. Ils identifient bien les coups de canon et les explosions mais ne font jamais de lien avec les forces combattantes sur le terrain et s’interdisent d’agir sur les forces combattantes ne serait-ce qu’en leur rappelant d’arrêter de tirer ou d’évacuer les armements interdits. Cette myopie humaine des observateurs SMM est structurelle, volontaire, à tel point que c’est la raison pour laquelle il va falloir en changer ou accepter de ne pas avoir de cessez-le-feu qui tienne.

Du côté des séparatistes :

  • Les unités combattantes apparaissent comme un regroupement de milices, miliciens, troupes formées dont le commandement unifié paraît théorique,
  • Ils font ce qu’ils veulent quand ils veulent et pour entretenir leur foi dans un rêve (Aucun pays européen ne reconnaitra jamais leur république et leurs dirigeants éviteront de leur dire cette vérité en face), envoyer un petit coup dans le camp en face fait du bien au moral

 

Il y a des moyens d’amener les groupes armés non disciplinés à respecter un cessez-le-feu. Cela demande une sectorisation, des PCs opérationnels, des officiers de liaison avec ces unités combattantes, des observateurs/inspecteurs qui connaissent le secteur et les forces en présence : tout ce que le SMM refuse officiellement de faire depuis le début.

En Ukraine nous sommes dans une situation où de nombreux groupes armés sont non disciplinés.

En face de cette réalité, nous avons des responsables du maintien du cessez-le-feu que je qualifie de Bisounours (ce qui revient à dire tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil). Pour eux il suffit qu’un accord de cessez-le-feu soit communiqué au plus haut de la hiérarchie pour qu’il soit appliqué. Pas réaliste ! Les ruptures de commandement, l’absence de coordination, l’indiscipline ne sont pris en compte nulle part, par personne.

En conséquence la seule chose qui marche de temps en temps est de relancer un cessez-le-feu au plus haut niveau. C’est ce que fait le Groupe de Contact, que je qualifie de cache-misère de l’absence d’un système cohérent de supervision et de contrôle du cessez-le-feu.

Il n’y a que le cessez-le-feu de la moisson depuis le 24 Juin 2017 à minuit qui donne l’impression d’un début de contrôle plus cohérent. Malheureusement ce n’est pas un cessez-le-feu: une simple accalmie, peut-être le calme avant une nouvelle tempête.

F – Système de contrôle et supervision du cessez-le-feu inadapté

Qu’existe-t-il  en Ukraine ?

Il existe principalement deux acteurs du cessez-le-feu:

  • Le SMM : mission d’observation de l’OSCE
  • Le JCCC : Joint Centre for Control and Coordination

Les deux semblent  avoir été créé à la demande de l’Ukraine.

Ceci n’empêche pas l’Ukraine d’envisager des forces de paix.

On empile les intervenants sans que leur multiplication ne soit intégrée et ne paraisse efficace.

 SMM – Special Monitoring Mission

Traduction française : Mission spéciale d’observation

La traduction de Monitoring par Observation tronque le sens anglais qui est beaucoup plus large. C’est une surveillance au sens large, qui signifie observation mais aussi monitorage, qui inclut des actions issues des observations.

Cette traduction restrictive du sens anglais de monitoring réduit la mission actuelle à une simple observation.

Créée le 21 mars 2014 par la décision 1117 du Conseil Permanent de l’OSCE, la mission prévoit aussi de « Faciliter le dialogue sur le terrain afin de réduire les tensions et de promouvoir une normalisation de la situation »

En pratique les observateurs étaient 651 au 28 Juin 2017

Leur principale mission est d’observer ce qui se passe et faire des rapports de cette situation.

Il y a des rapports journaliers qui sont publiés sur le site de l’OSCE, sauf le Dimanche.

Le rapport publié chaque jour en fin de journée vers 19h ( sauf le dimanche) s’appuie sur les données qui étaient disponibles la veille à 19h30. Nous prenons donc  connaissance de l’état de la situation  telle qu’elle se présentait entre 24 h et 48 h plus tôt ( pour le rapport officiel par l’intermédiaire de la presse).

Y a-t-il un rapport publié avant pour des initiés ? Je ne suis pas en mesure d’y répondre, mais si c’est le seul rapport disponible pour tous les acteurs locaux, il vaut mieux utiliser d’autres sources d’information disponibles, par exemple les communiqués journaliers de l’armée ukrainienne qui sont publiés le matin.

 

Toute la problématique du SMM telle que je la vois est celle-là : une simple observation de la réalité de la sécurité qui n’est pas faite pour agir mais simplement pour raconter ce qui se passe.

Il faut reconnaître qu’il y a peu de conflits sur terre pour lesquels il y a autant d’informations objectives mais ce n’est pas facile à exploiter. Chaque jour il y a un rapport mais faire une courbe dans le temps qui utilise ces données pour le transformer en un niveau de violence relatif permettant d’identifier si la journée a été relativement violente est impossible sans refaire un traitement complet. Les informations brutes ont un certain intérêt mais ceci n’a jamais été fait pour se faire une idée de l’état  réel de la situation par des graphiques

Que font ces observateurs ?

  • Observation à points fixes,
  • Patrouilles
  • Facilitation de réparations diverses
  • Analyse d’impacts de jours précédents

 

Est-ce utile ?

  • Pour les chercheurs cela peut donner une idée du niveau de violence
  • Sur place ? apparemment les informations arrivent trop tard pour pouvoir prendre des décisions
  • Je ne vois aucun circuit officiel et centre de coordination qui exploite ces données au point de reboucler ces informations localement. Pour des dirigeants locaux, c’est quasi inexploitable pour savoir à quelle unité de commandement tel ou tel incident correspond
  • Suis-je mal informé ? Au vu des informations dont je dispose : il faut changer ce système par un système qui soit capable de demander aux composantes locales de faire des actions correctives nécessaires Le système est trop passif pour avoir une efficacité réelle
  • Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : ce système est mieux que rien mais il ne maintiendra jamais un cessez-le feu dans un conflit intérieur à un pays. La mission de l’OSCE en 1998 qui a précédé la guerre du Kosovo le confirme : les principes étaient similaires et le résultat similaire.

 

Derrière le principe des observateurs SMM, je m’interroge sur la véritable compréhension par ces acteurs des phénomènes de « Non qualité ». Ayant travaillé dans les systèmes qualité industriels, une bavure d’un cessez-le-feu me parait équivalent à une « non qualité » sur un produit.

Si nous appliquions dans l’industrie le principe des observateurs SMM, chaque fois que nous verrions une « non qualité », nous la noterions très soigneusement et  tous les 3 jours nous enverrions la liste de ces « non qualité » au Directeur général international :  il serait incapable d’en faire quoi que ce soit.

Dans l’industrie, on opère différemment : quand il y a une non qualité, on isole le produit et on demande tout de suite une intervention pour mettre fin à cette « non qualité ». Pour que cela ne se reproduise pas, on lance aussi des « actions préventives ».

Ces observateurs et leurs responsables ont-ils un sens concret de la réalité industrielle et de ses méthodes ?

Dans l’industrie, quand on voit une erreur, on la signale à l’intéressé et l’intéressé a une action qu’il doit mener. L’action est suivie.

Dans le monde SMM, quand un observateur SMM voit une arme interdite à 10 mètres de lui, il note l’arme interdite, l’écrit et ce sera 48 heures plus tard dans un rapport SMM. Ce que j’attends c’est que celui qui voit l’arme interdite le dise au serveur de l’arme, demande son évacuation et suive l’évacuation de cet armement interdit.

J’ai compris que ce n’est pas dans les attributions des observateurs SMM et c’est même interdit. Alors je vais parler  d’inspecteur et je vais demander qu’on forme des inspecteurs qui remplacent progressivement les observateurs. 200 inspecteurs me suffiront.

De plus pour que ces inspecteurs soient efficaces, il faut qu’ils soient accompagnés de personnes qui parlent la langue, c’est-à-dire d’officiers de liaison issus des forces en présence sur le terrain. Là encore cela ressemble à une interdiction de principe au sein du SMM.

Nous allons leur trouver un autre nom que SMM mais cette évolution me paraît nécessaire pour aboutir à un cessez-le-feu qui tienne et tracer l’ensemble des composantes militaires du Donbas

 

Le JCCC : Joint Centre for Control and Coordination

Le JCCC existe depuis septembre 2014.  Il y a environ 60 officiers russes et autant d’ukrainiens.

Le JCCC est apparu au départ comme concurrent du SMM : il avait ses propres points d’observation, faisait ses propres décomptes et  en plus russes et ukrainiens faisaient des décomptes séparés pour bien justifier ce que faisait l’autre.

La coopération avec le SMM existe mais de type guichet : les observateurs SMM transmettent de temps à autre une demande au JCCC, qui est supposé le faire  mais ils ne travaillent pratiquement jamais ensemble sauf pour des analyses d’impact

 

Le SMM n’informe pratiquement plus de ce que fait le JCCC. C’est dommage parce que c’est le seul maillon capable de relayer des messages aux combattants locaux sur le terrain.

C’est un maillon essentiel dans le maintien d’un cessez-le-feu. Il peut relancer au niveau hiérarchique approprié l’application d’un cessez-le feu local.

 

Pour un cessez-le-feu qui tienne, il faudrait refondre l’ensemble du dispositif SMM et JCCC en un seul,  et les amener à travailler autrement.

Chaque secteur(Mariupol, Donetsk, Luhansk) devrait avoir un PC opérationnel fonctionnant 24h/24h. Ce PC devrait être en liaison avec des patrouilles d’inspecteurs accompagnés d’officiers de liaison pour leur sécurité et pouvoir faciliter le contact. Ces patrouilles iraient là où il y a des violations pour essayer de comprendre ce qui se passe et y mettre fin. Elles auraient un travail d’investigation et de compréhension des forces en présence. Quand elles rencontreraient des armes interdites dans la zone de la ligne de contact, elles ne se contenteraient pas de le signaler mais feraient en sorte que ces armes interdites soient évacuées et tracées géographiquement ( mises de côté dans un endroit spécial).

J’ai compris que cette demande n’est pas conforme au mode de fonctionnement du SMM et de l’OSCE. Il faudrait créer  quelque chose qui s’appelle SJMC (ou ce que vous voulez) avec des volontaires JCCC et SMM.

Si l’OSCE ne sait pas se transformer en conséquence, il faudrait inventer  autre chose que l’OSCE. L’une des grandes conclusions est que l’OSCE n’empêchera jamais une guerre et ne mettra jamais fin à une guerre. Mieux que rien ? Cela se discute.

 

Écrit le 11 Juillet, publié avec quelques modifications de forme le 28 Juillet 2017. Toute relation entre  ce texte et la réalité serait de la pure coïncidence, formule consacrée dans de telles circonstances.

Post Scriptum : autre référence de cette note –  ND201707003 de Naej DRANER.

Naej DRANER est un pseudonyme réservé à des expérimentations impliquant d’autres acteurs.  L’utilisation de ce pseudo signifie qu’il peut y avoir d’autres personnes impliquées, dont l’auteur ne connaît même pas les noms. L’auteur du texte joue le rôle d’architecte de l’action engagée: une forme d’ingénierie politico-diplomatico-sécuritaire qui ne peut aboutir que si d’autres acteurs se mobilisent pour aboutir à sa mise en œuvre.

Ce pseudonyme n’est utilisé que s’il y a une petite chance d’enclencher une action avec l’aide de participants autres que l’auteur.

 

Quelques liens pour mieux comprendre:

Ukrainian news ( avec les communiqués quotidiens)

OSCE Ukraine Daily report

Cessez-le-feu et contrôle

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