Dans le conflit israélo-arabe nous sommes dans une période particulière où s’appliquent à la fois « Le Cycle des Guerres » et la « Théorie du Retour »
Cycle des Guerres appliqué au conflit israélo-arabe
Dans la mise à jour qui remonte au début 2017 ( consultable ici ) il y a un « ? » sur la fin de la période d’amplification qui se termine dans les premières semaines de janvier 2018.
- Il a été constaté plusieurs guerres sur la période d’amplification précédente et le risque d’une seconde guerre sur cette période n’est pas à écarter
- Il a été constaté dans les années 2001 à 2003 que les début et fin de période d’amplification peuvent donner lieu à une brusque poussée de violences. Ce n’est pas systématique et pas assez fréquent pour avoir été systématisé. Il reste un risque d’amplification des violences voire du déclenchement d’une guerre avec une probabilité difficilement quantifiable
L’annonce aujourd’hui de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël arrive donc dans une période d’amplification où les répercussions sont imprévisibles mais peuvent déclencher un nouveau cycle de violences, voire guerre. Une unification conjoncturelle et temporaire des ennemis en Irak et en Syrie n’est pas totalement exclue, bien qu’improbable par rapport à la guerre qui continue de les animer. Tout va dépendre de l’enchainement des protestations et violences engendrées par cette déclaration.
Il serait plus logique de dire que chaque État peut déclarer comme capitale une partie de son territoire reconnu internationalement. Un règlement sur la base d’une solution à deux États aboutirait nécessairement à une partie de Jérusalem (hors la vieille ville) qui sera israélienne et une autre partie qui sera palestinienne. Dès lors que cette séparation est admise internationalement, chaque État peut mettre sa capitale où il veut et il n’est pas impossible, après un règlement final, que la Capitale d’Israël soit Jérusalem et la Capitale de l’État de Palestine Jérusalem.
Mais affirmer que la capitale d’Israël est Jérusalem en laissant sous-entendre que la vieille ville de Jérusalem et sa partie Est font partie d’Israël est le plus sûr moyen de mettre le feu aux foudres et de cimenter l’unité des ennemis d’hier contre Israël.
Théorie du Retour appliquée à la guerre des 6 jours
La guerre des 6 jours peut produire un « Retour du passé » (celui des 50 ans et quelques) qui peut:
- provoquer un événement de même type ( confirmant l’annexion de fait de 1967)
- ou/et un événement contraire ( mettant en cause le résultat militaire de la guerre des 6 jours)
Ce « Retour du passé » est attendu depuis quelque temps. Il devrait avoir lieu et sa probabilité d’occurrence est entre maintenant et la fin 2018.
L’annonce de Donald Trump quant à la capitale d’Israël et Jérusalem va provoquer un événement de même type (confirmation du résultat de la guerre des 6 jours) probablement contrebalancé très rapidement par un événement contraire ( Intifada 3 ou première guerre/violence simultanée Palestiniens-Hezbollah)
Les conséquences sont à court terme imprévisibles.
Croire que les réactions qui vont suivre vont contraindre les USA à engager un processus de règlement global israélo-arabe paraît peu probable à l’instant.
Il faudra attendre quelques semaines, voire quelques mois pour avoir une tendance confirmée de ce qui va se passer. Cela pourrait osciller d’abord entre les extrêmes pendant quelques semaines ou mois et déclencher ensuite un bouleversement régional dont le contour n’est pas encore bien clair.
Dans tous les cas, l’année 2018 sera une année charnière pour Israël et ses voisins, celle qui déterminera le début d’un processus déterminant l’avenir des relations entre les acteurs concernés pendant les dizaines d’années qui suivront.
Ce qui va se passer en fin 2017 n’est qu’un avant goût qui ne permettra pas encore de confirmer l’événement majeur de 2018 qui sera structurant pour les années à venir.
A suivre!
6 décembre 2017