Il est habile, après la victoire militaire d’Alep, d’imposer un cessez-le-feu et de lancer un règlement politique, mais aboutiront-ils ?
Le cessez-le-feu ?
Peut-il tenir et être durable s’il ignore plus des 2/3 des combattants opposés au régime syrien ? Les seules forces militairement crédibles sont exclues et ne rentreront pas dans ce jeu.
Au minimum pour qu’il y ait un cessez-le-feu partiel qui fonctionne dans certaines zones, il faudrait :
- un relevé cartographique des forces et des lignes de cessez-le-feu
- un système de contrôle du cessez-le feu. Il peut être fait à partir de forces locales, mais il faut qu’il soit organisé pour pouvoir gérer les violations de cessez-le-feu
L’absence d’informations précises disponibles ne permet pas de savoir si quelque chose a été prévu allant dans ce sens. Les premières informations disponibles sont confuses. Les membres du Conseil de sécurité n’ont même pas eu la liste complète des composantes qui respectent le cessez-le-feu: fort probable que ce ne soit pas plus clair sur le terrain. A force de mettre des clauses incomplètes ou secrètes, ce qui devrait être appliqué n’est probablement même pas connu sur le terrain. Quant à un moyen de contrôle du cessez-le-feu, personne ne l’a évoqué officiellement.
voir quelques principes pour un cessez-le-feu
Le règlement politique ?
Pouvons-nous obtenir un règlement politique en ignorant la communauté sunnite et en proposant de remplacer un alaouite par un autre ? NON
Si les gesticulations diplomatiques actuelles ouvraient une vraie perspective pour les autres communautés et surtout les sunnites, alors il y aurait un espoir de règlement.
Préparer une transition crédible du pouvoir syrien et trouver un acteur qui applique cette transition serait un bon début.
Mais que sortira-t-il de ces négociations qui excluent de nombreuses composantes syriennes et les kurdes ? Même si l’accord paraissait juste il risque d’être inaudible et donc partirait avec un handicap majeur qui rendra problématique son application.
Attendons la suite : ce qui se prépare est mieux que rien, mais pas très encourageant.
31 décembre 2016 mis à jour le 1 janvier suite à réunion du Conseil de sécurité