Archives de catégorie : Notes d’actualité

pour y décrire les réactions au fil de l’actualité

Irak : la guerre la plus intéressante pour démontrer l’Horloge de l’Inconscient

Pourquoi ?

Parce que nous y trouvons toute une série de cas d’exceptions qui permettent aux partisans et  adversaires de brandir des arguments qu’ils pensent définitifs

Le déclenchement de la guerre en Irak en 2003: un argument contre le « Cycle du retour » ?

Le « Cycle du Retour » est ce phénomène cyclique qui amplifie les tensions et violences au point de les transformer en guerre à certaines périodes. Ce phénomène a été identifié grâce au déclenchement des guerres qui, durant le 20° siècle, suivaient majoritairement le « Cycle du Retour ».

D’après ce « Cycle du Retour », en 2003, nous n’étions pas à un  moment d’amplification des tensions et la probabilité de guerre était  la plus faible. Donc le déclenchement de la guerre en Irak contredit le « Cycle du Retour » qui en est ainsi fragilisé.

OUI, si vous n’avez pas compris comment agit ce phénomène cyclique. C’est un phénomène qui amplifie des tensions existantes mais ne détermine pas les guerres.

NON, si vous avez compris  comment agit ce phénomène

Le « Cycle du Retour »  a commencé à être matérialisé en Irak grâce aux données de l’armée US

voir la partie Matérialisation du « Cycle du Retour » par des milliers de mesures

D’accord, il reste un travail de recherche complémentaire, mais c’est un travail presque abouti et paradoxalement, c’est grâce aux guerres successives irakiennes que nous y trouvons le plus solide argument en faveur de ce phénomène cyclique.

30 juin 2016

 

Ukraine : la question n’est pas de savoir si mais quand

La question n’est pas de savoir si la guerre va reprendre mais quand.

L’actualité n’en parle pratiquement plus, mais tous les jours il y a plusieurs dizaines de violations du cessez-le-feu avec des centaines de coups de tous calibres échangés. Le cessez-le-feu est de plus en plus fictif.

Depuis la mi-mai 2016, c’est une escalade progressive.

Le système de maintien du cessez-le feu ne fonctionne pas : ni le SMM (Special Monitoring Mission for Ukraine) représentant les observateurs OSCE, ni le JCCC (Joint Center for Control and Coordination: instance Ukraino-russe composée de représentants militaires des deux camps) ne contrôlent la situation.

Des accords de Minsk, peu de choses ont été réellement appliquées:

  • une partie des échanges de prisonniers a eu lieu,
  • des armements lourds ont été retirés mais se retrouvent de plus en plus souvent dans la zone de sécurité
  • les élections locales paraissent lointaines: comment peut-on espérer des élections justes au milieu d’une véritable armée locale et une restriction complète des libertés d’expression

Devant l’impuissance à faire respecter le cessez-le-feu, l’OSCE parle maintenant de police armée. Est-ce réaliste ? Chaque fois qu’on ajoute aux forces armées sur le terrain une force de police, parachutée, sans légitimité, avec des policiers ne parlant pas ou peu la langue locale, sous-armée par rapport aux milices locales, elle n’atteint jamais ses buts. Pourquoi voulez-vous que ce soit différent en Ukraine qu’ailleurs ?

Une simple péripétie de cette guerre, sans guerre généralisée ? On peut l’espérer, mais la situation est devenue volatile et très instable, de plus en plus imprévisible.

Quant à un règlement final ? 8 ans plus tard le conflit géorgien n’a pas vraiment évolué. Sauf miracle, que nous ne voyons pas venir, il en sera de même dans 8 ans pour le conflit ukrainien.

Le  pire ? le gouvernement ukrainien a érigé  une véritable frontière avec les régions des séparatistes. Pour survivre ils sont obligés de se couper de l’Ukraine et de s’organiser avec LE pays voisin : la Russie.

Séparatisme renforcé par le comportement du gouvernement ukrainien. Plus le temps passera, plus ces territoires seront organisés différemment du reste de l’Ukraine.

On aurait pu imaginer de le gérer administrativement par un tiers comme une sorte de tutelle passagère pour calmer les esprits, l’Ukraine faisant peur quand elle parle de gérer ces territoires et la main mise russe hypothéquant l’avenir. Mais cela aurait demandé une volonté des pays européens qui leur fait défaut. Ils attendront le pire pour prendre des décisions qui arriveront trop tard et n’auront  plus l’effet escompté.

En attendant, il y a risque de reprise des combats à une échelle plus importante, sans espoir de victoire militaire dans un sens ou dans l’autre.

Voyez le site de l’OSCE. Bien qu’incomplet il donne une bonne idée de l’escalade en cours.

OSCE Ukraine Daily report

Paris, le 7 Juin 2016

Le réveil de la guerre du Haut-Karabagh

En ce début d’Avril 2016 la guerre du Haut-Karabagh se réveille. C’est un conflit « gelé » qui se réveille de temps à autre, des escarmouches pouvant dégénérer en une opération militaire plus vaste. C’est un conflit intéressant pour comprendre l’effet du  « Cycle du Retour », ce phénomène périodique qui amplifie à certaines périodes connues les tensions au point de faciliter leur transformation en début de guerre.

Le conflit d’origine entre le Haut-Karabagh et l’Azerbaïdjan  est une des nombreuses bombes à retardement issues de l ’empire soviétique. Le découpage des républiques soviétiques ne respectait pas toujours la réalité ethnique locale. On trouve de tels découpages artificiels en Ukraine, en Azerbaïdjan et en d’autres lieux de l’ex empire soviétique. Depuis une quinzaine d’années la plupart des conflits intra-européens sont issus de ces bombes à retardement qui continueront à produire leurs effets pendant de très nombreuses années, aucun de ces conflits ne trouvant une issue diplomatique vécue comme une vraie solution durable.

Cette partie de territoire peuplée essentiellement d’arméniens devait-elle vraiment être rattachée à l’Azerbaïdjan ? C’est un choix historique discutable et discuté depuis de nombreuses années entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, les armes à la main.

Ce conflit est très ancien, puisque déjà existant dans les années qui suivirent la révolution d’Octobre de 1917. La désintégration de la Russie et plus tard de l’URSS ont été l’occasion du réveil de cette plaie historique entre les arméniens et leurs voisins.

La guerre la plus sérieuse a eu lieu entre 1988 et 1994 avec la conclusion du cessez-le-feu du 16 mai 1994. Cette période d’un peu moins de 6 ans correspond globalement à la période d’amplification des guerres identifiée par le « Cycle du Retour » ( période  d’amplification centrée sur août 1990) .

En 2008, une violation plus sérieuse eut lieu le 5 mars 2008, avec la mort de 8 à 16 soldats. 2008 correspond aussi à une période d’amplification du cycle du retour ( centrée sur Juin 2007)

La période actuelle correspond aussi à une période d’amplification ( centrée sur Décembre 2015).

Le phénomène périodique du « cycle de retour » est donc visible dans ce conflit du Haut-Karabagh à travers ces réveils guerriers aussi nommés retours de l’histoire. Le cycle du Retour y est visible, comme dans la plupart des conflits récurrents sans solution immédiate.

Après quatre jours d’intenses combats qui ont fait au moins 73 morts un accord de cessez-le-feu a été annoncé par l’Azerbaïdjan et les autorités séparatistes de la région disputée du Nagorny-Karabagh.

Sur le continent européen, un suivi systématique de tous ces conflits gelés et un relevé statistique objectif des incidents qui s’y passent devraient aider à démontrer le « cycle du Retour » qui est visible sur plusieurs conflits (Haut-Karabagh, Géorgie, Ukraine-Crimée … et probablement d’autres). Cela demanderait de la part d’un organisme européen un peu de rigueur et d’objectivité. Si l’OSCE est théoriquement le bon candidat, je n’y ai trouvé aucune statistique exploitable, même sur les conflits les plus récents comme celui de l’Ukraine.

Qu’il y ait 1 ou 100 incidents n’est pas tracé dans le moindre graphique accessible au public et à des chercheurs. Lire les rapports quotidiens ne donne qu’une  tendance pas d’élément chiffré permettant de traduire un nombre d’incidents, de morts ou blessés en un niveau de violence.

Cela pourrait être une source d’analyse et de prévisions exploitables pour ceux qui connaissent le cycle du Retour. Je n’ai rien vu de tel à l’OSCE. Suis-je mal informé ?

mis à jour le 6 Avril 2016 après l’annonce d’un cessez-le-feu

 

 

 

 

 

Syrie : Analyse de l’Horloge de l’inconscient sur cette guerre ?

La guerre en Syrie débute en 2011 dans la foulée du printemps arabe. Au départ, ce sont des manifestations pacifistes, non armées.

Elles sont réprimées brutalement même en tirant dans des foules non armées. Elles sont présentées par le régime syrien comme un complot armé, fomenté de l’étranger. Cette répression sanglante et même féroce a conduit les opposants pacifistes à se transformer en lutte armée, se radicalisant au fur et à mesure des massacres et défaites.

5 ans plus tard, l’opposition armée au régime syrien est devenue  semblable à l’image des accusations du régime syrien : une opposition armée, utilisant le terrorisme au quotidien.

Au terrorisme d’État s’oppose maintenant un terrorisme d’organisations islamiques.

La guerre en Syrie débute donc au moment le plus  improbable d’après le « Cycle du Retour ». Compte tenu du fait que cette guerre a commencé avant le prochain pic d’amplification des guerres de décembre 2015, il était supposé, conformément à la « Modélisation des guerres dans le cadre du Cycle du retour » que la guerre en Syrie se transformerait en guerre régionale à partir de 2014. C’est le cas d’une guerre déclenchée avant un pic d’amplification de guerres qui se transforme en guerre plus importante à l’approche du pic d’amplification de guerre.

Cette transformation en guerre régionale était prévue et a eu lieu, conséquence de ce qui est connu dans l’Horloge de l’inconscient à travers le « Cycle du retour » et l’explication de ses effets quand la guerre a commencé avant le pic d’amplification des guerres.

Il a été indiqué plus tard que cette guerre pourrait se transformer en guerre internationale et que les premières interconnexions des guerres Syrienne et Irakienne pourraient conduire à d’autres interconnexions de guerre. Ces interconnexions n’ont pas encore eu lieu à la mi-février 2016 mais pourraient avoir lieu d’ici fin 2017. Avec la guerre Irakienne, la guerre Syrienne est devenue internationale et pourrait encore s’amplifier.

Le printemps arabe est-il le Retour de la fin de l’empire ottoman ?

A propos de la « Théorie du Retour » c’est une hypothèse qui a été soulevée. Sa réponse peut être structurante pour les années à venir et la résolution des conflits Irak et Syrie.

Le retour de la fin de l’Empire Ottoman signifie d’abord une formidable secousse de l’Histoire qui commence par secouer les différents États arabes construits après la chute de l’empire Ottoman et aussi que ces États vont chercher à se redéfinir comme après la chute de l’empire Ottoman. C’est à dire que les États locaux vont chercher à redéfinir un équivalent du partage historique  Sykes-Picot, sous de nouvelles formes.

La volonté de résurgence d’un califat se voulant presque un substitut de l’empire ottoman est typique du phénomène du Retour: le Retour d’un événement peut provoquer la résurgence ce qui précédait, comme s’il s’agissait de mettre en cause l’événement passé qui provoque ce retour . La mise en cause de la chute de l’Empire Ottoman, c’est faire ressurgir un artefact d’empire Ottoman qui se considérait comme un califat . La volonté de rétablir un califat est un élément supplémentaire qui confirme le Retour de la fin de l’Empire Ottoman initié en 2011.

Quelle est la conséquence de ce Retour ?

La tendance de fond qui en résulte est que cela favorise une remise en cause des frontières et des États locaux, sur l’essentiel du périmètre passé de l’empire Ottoman

Tendance ne veut pas dire réalité future, mais quand on regarde ce que devient la Syrie, il est très peu probable que la Syrie retrouve son intégrité.

En janvier 2016 ont commencé des négociations sur la Syrie impliquant 2 composantes sur les 4 ( il manque l’État islamique et les kurdes). Quelle est la probabilité qu’un accord entre 2 composantes soit appliqué par les 4 ? Pratiquement aucune surtout s’il n’y a pas d’accord entre les 2 composantes.

Peut-il y avoir une trêve ? Il faut l’espérer.

L’État islamique se nourrit de l’exclusion des sunnites du pouvoir en Syrie et en Irak. Deux guerres qui se sont interconnectées sur la même base: l ‘exclusion des sunnites. Aucune action diplomatique n’est menée pour revenir sur cette exclusion des sunnites. C’est une erreur de croire que cette guerre pourrait se terminer sans revenir sur ce point.

La victoire militaire du régime d’Assad contre l’opposition syrienne modérée ne permettra jamais aux régimes sunnites de soutenir ce régime, mais renforcera probablement la composante de l’État islamique.

Quelle solution ?

  • La défaite militaire du régime Assad conduirait à une solution à la Libyenne
  • La défaite militaire de l’opposition militaire modérée conduira au fractionnement de facto de la Syrie en 3 sous-ensembles distincts
  • La défaite militaire de l ‘État Islamique conduirait aussi à une solution à la Libyenne
  • Détruire un État ?  L’Occident sait le faire.
  • Faire réémerger  des ruines d’un État complètement détruit un État considéré comme légitime et qui tienne dans le temps? L’Occident n’a  su le faire ni en Irak, ni en Afghanistan ni en Libye. Pourquoi voulez-vous que l’Occident sache faire demain ce qu’il n’a jamais réussi à faire ailleurs dans les 30 ans qui ont précédé ?
  • La Russie ? Elle joue un jeu opportuniste qui lui permettra peut-être de légitimer temporairement et militairement le régime Assad mais aboutira au mieux à redéfinir une mini-syrie sans légitimité sur l’ensemble de la Syrie passée. Cela pourrait être le signal pour reconfigurer l’ensemble des États régionaux. Il n’est pas exclu que L’État islamique d’aujourd’hui se transforme un jour en un nouvel État sunnite plus modéré, aboutissant à un partage de fait de la Syrie en plusieurs États, échappatoire à un problème récurrent que le régime du clan Assad  et ses alliés n’ont pas su résoudre. Ce nouvel État sera-t-il viable? Pas sûr que nous  n’ayons de réponse avant longtemps.
  • Alors ? Garder l’appareil militaire et sécuritaire Syrien sans le clan qui le dirige est une possible solution qui conduirait à un État admis de 2 des 4 composantes et qui saura peut-être retrouver  une légitimité auprès de autres. S’il y avait une composante sunnite forte légitimant un tel résultat, ceci affaiblirait l’État islamique.
    Mais pour que cela marche il faudrait un moyen de rééduquer l’ensemble de l’appareil militaire et sécuritaire Syrien, ce qui sera très difficile à réaliser sans que n’émerge en Syrie une force politique  multi-communautaire capable de légitimer une telle solution.

Ukraine : Minsk , Horloge de l’Inconscient et perspective

Pour commencer : s’informer et comprendre

Les accords de Minsk

Ci-joint les liens vers les accords de Minsk de septembre 2014 et de février 2015

Actualités

Ci-joint les liens vers quelques sites vous permettant de suivre l’actualité en Ukraine

Qu’apporte l’Horloge de l’Inconscient sur la guerre ukrainienne?

Le « Cycle du Retour » nous indiquait, de nombreuses années avant cette guerre, qu’il y avait risque de guerre en Europe. Les analyses des guerres précédentes ont conclu que la complexité interne européenne induit une « fragilité » qui provoque une guerre presque à chaque pic d’amplification. Ce risque était indiqué sans savoir  quelle serait la guerre. Difficile d’éviter une guerre si on ne sait pas quelle sera cette guerre.

Cependant une analyse préalable permet d’identifier par anticipation les candidats potentiels à de telles guerres. L’Ukraine a la particularité d’une instabilité politique depuis son indépendance. La guerre n’est devenue potentiellement prévisible qu’en fin 2013 suite à la révolution d’Euromaïdan. Avant le déclenchement de la crise en Novembre 2013, l’Ukraine n’était qu’un vague candidat à une possible guerre, par son instabilité reconnue.

Après le renversement du pouvoir et la fuite du président ukrainien en février 2014, le 28 février commence la crise de Crimée qui aboutit à la déclaration d’indépendance de la Crimée.

En avril 2014 commence la guerre du Donbass  qui oppose  L’Ukraine à des républiques autoproclamées de Donetsk et Luhansk  soutenues militairement par la Russie et différents mercenaires.

La guerre ukrainienne confirme la prévision sur l’Europe du « Cycle du Retour ». Elle a failli dégénérer en une guerre plus large et s’est transformée en conflit politico-économique entre la Russie et les européens, à travers les sanctions et contre-sanctions.

Le 5 septembre 2014, un premier accord de Minsk est négocié et signé pour faire cesser la guerre civile du Donbass. Il n’est jamais complètement appliqué et le cessez-le-feu est resté,  la plupart du temps, fictif.

En Février 2015, François Hollande et Angela Merkel signent un nouvel accord en présence de Petro Porochenko, président de l’Ukraine, et Vladimir Poutine, président de la Russie. Un nouvel accord de cessez-le feu est accepté. Il est un peu mieux respecté. C’est simplement à partir de la fin de l’été 2015 qu’il y a un début de véritable cessez-le-feu appliqué, même si les violations du cessez-le-feu restent journalières depuis lors. ( le 11 janvier 2016, par exemple, ont été constatées plus de 20 violations du cessez-le-feu, d’après le rapport journalier du SMM. La situation reste cependant relativement calme)

La connaissance du « Cycle du Retour » peut-elle provoquer une modération du comportement et éviter l’escalade ? Rien ne l’indique. On peut l’imaginer mais tant que le « Cycle du Retour » reste inconnu il est peu probable qu’il ait la moindre influence modératrice.

Le plus utile pour chercher une solution est la modélisation du déclenchement des guerres avec le Cycle du Retour. Cette modélisation indique que la guerre n’a lieu que si on dépasse un certain « seuil de guerre ». On peut donc supposer que si on abaisse les causes des tensions en cours, on pourrait repasser sous le « seuil de guerre » et permettre la désescalade, faute de paix véritable. La cessation des combats ou un cessez-le-feu n’est pas la paix qui est bien improbable à court terme.

On peut supposer un aspect modérateur au fait de prendre connaissance du « Cycle du Retour » mais c’est un peu Bisounours que de croire que la connaissance de ce « Cycle du Retour » va ramener la paix, et peu réaliste alors que jamais un seul media n’a parlé du « Cycle du Retour ». Comment imaginer une influence à une idée qui n’existe que confidentiellement ?

L’Horloge de l’Inconscient indique-t-elle une Solution ?

L’Horloge de l’Inconscient n’indique rien de précis sur ce qu’il faut faire pour éviter la guerre ou pour passer de la guerre à la paix. C’est incontestable, si on se limite aux recherches regroupées aujourd’hui dans l’Horloge de l’Inconscient.

Compléter l’Horloge de l’Inconscient par des recherches sur le règlement des conflits serait utile pour y donner une dimension moins fataliste. Il y a quelques études complémentaires qui ne sont pas intégrées à l’Horloge de l’Inconscient pour le moment.

Minsk : l’expression d’une  volonté de règlement

Il est incontestable que les accords de Minsk 1 et 2 sont l’expression de la  volonté de dirigeants décidés à trouver une solution diplomatique et politique à une guerre européenne. Théoriquement elle s’est faite à un bon niveau, puisqu’au niveau de dirigeants. Pratiquement c’est une initiative qui a exclu tous les autres et ne s’est pas vraiment intégrée dans la gouvernance européenne qui reste chaotique.

Une bonne volonté ne suffit pas et Minsk contient en germe son propre blocage.

Faiblesses des accords de Minsk

La première faiblesse de Minsk  est l’impossibilité de contrôler les frontières initiales entre la Russie et l’Ukraine.  La conséquence est que les forces locales au Donbass sont incontrôlables et surarmées par rapport à ce que devrait être un pouvoir autonome. Elles le resteront tant que les frontières ne seront pas contrôlées et des services de sécurité reconstruits. Croire que 2 postes frontières avec quelques observateurs et quelques UAV vont suffire à contrôler la réalité sur la frontière et dans les territoires revendiqués par les séparatistes est peu réaliste. Cela marcherait dans le monde idéal des Bisounours. D’ailleurs cela n’a jamais rien contrôlé, et puis ces points de contrôle sur la frontière ne sont même plus opérationnels.

La seconde faiblesse est qu’il n’y a apparemment pas de mission  chargée de vérifier si il y a des troupes étrangères et des mercenaires. Il y a bien des observateurs mais cela ne fait pas partie de leur champ d’action et vraisemblablement ils ne sont ni organisés ni trop motivés pour cela. Tels que les observateurs OSCE de la  SMM (Special Monitoring Mission to Ukraine) fonctionnent, ils ne réussiront jamais à assurer une telle mission. On pourrait les faire évoluer, mais les lourdeurs apparentes internes de l’OSCE semblent un facteur de blocage. De plus, l’efficacité relative de ces observateurs  OSCE est facilitée par un organe de coordination militaire russe et ukrainien: le JCCC (Joint Center for Control and Coordination). Il est difficile de savoir qui fait quoi sur le terrain entre SMM et JCCC. L’intégration des deux dans un seul système de maintien du cessez-le-feu serait une bonne chose. Tout se passe comme si les observateurs SMM veulent montrer qu’ils sont les seuls à exister. Il est vrai qu’ils sont les seuls à avoir une existence officielle dans les accords, mais seuls ils n’en seraient probablement pas là.

Vérifier  signifierait déjà qu’on ait un bon renseignement (que ce soit par UAV et satellites) et dès qu’il y a quelque chose de bizarre qu’on dépêche une mission d’inspection pour vérifier ce qui se passe sur place, mais ce n’est pas du tout comme cela que cela fonctionne et aucune mission actuelle n’est autorisée à aller dans le Donbass n’importe où: elle sera bloquée dès le départ et ne remplira pas sa mission.

C’est un peu Bisounours de croire qu’il suffirait d’avoir quelques UAV pour vérifier s’il y a ou non des troupes étrangères, sans inspection réelle terrain. D’ailleurs les parties en conflit en jouent: elle savent que le système mis en place ne peut pas mener ces vérifications: par construction on a mis en place quelque chose qui ne peut pas remplir son rôle.

Le deadlock interne des accords, par construction des accords

Il faudrait:

  • trouver un moyen de contrôler la frontière
  • avoir une mission claire acceptée par les parties

Mais les accords de Minsk  disent qu’après les élections l’Ukraine reprendra le contrôle de la frontière. Mais peut-il y avoir des élections justes et démocratiques sans le contrôle des forces en présence et avec une bonne partie de la population réfugiée à l’extérieur ? C’est un cas de blocage ou de « deadlock » provoqué par les accords eux-mêmes.

La situation actuelle est-elle acceptable ?

Le gouvernement ukrainien a, de lui-même, remis une frontière de fait avec les territoires séparatistes. L’Ukraine d’aujourd’hui  est amputée de la Crimée et d’une bonne partie du Donbass.

La nouvelle frontière est à peu près calme et pourrait le rester.

Est-ce donc acceptable de considérer l’Ukraine comme l’ancienne Ukraine amputée de tous ces territoires séparatistes ?

Si OUI, ne faites rien.
Si NON il va  falloir proposer un complément aux accords de Minsk  qui ne s’appliqueront pas d’eux-mêmes et ne suffiront pas.

Comment ? C’est un autre sujet.

Si quelqu’un exprime clairement son intérêt (commentaire ou formulaire de contact), une aide à la réflexion est possible en complétant cet article. Il y a plusieurs options possibles qui dépendent des acteurs qui veulent agir, les propositions qui en résultent peuvent être différentes en fonction des moyens envisagés. 

L’auteur répond aux demandes qui lui sont faites directement, mais ne se soucie pas trop des déclarations publiques adressées à tout le monde et personne et qui ne lui sont pas adressées directement, sauf si l’auteur veut s’imaginer une demande qu’on ne lui a jamais faite en répondant à des propos publics qui ne lui sont pas adressés.

Les « coups de canif » palestiniens

Les tentatives de palestiniens de poignarder des israéliens apparaissent des « coups de canif » dérisoires par rapport à  la machine de guerre israélienne. Près de 150 morts Palestiniens depuis le 1° Octobre 2015 pour une poignée de morts dans l’autre camp et le mouvement ne montre pas de signe de fatigue. Le désespoir des palestiniens les  pousse individuellement et collectivement à cette action qui paraît un non sens militaire mais qui deviendra peut-être un élément déterminant de leur avenir.

Cela va-t-il s’arrêter ? Probablement non. Cela va-t-il s’accélérer par des actions plus radicales, mieux organisées ? C’est probable!

Une initiative diplomatique est-elle encore possible ? Il le faudrait mais il n’y a plus beaucoup de temps. Qui croit encore à une solution à deux Etats ? Il y en a bien qui veulent y croire, mais en ont-ils les moyens face à un mur d’indifférence qui traite de terroriste toute contestation ?

Conséquence du blocage et du « Cycle du Retour », il y aura certainement une explosion en 2016 ou 2017, s’il n’y a aucune initiative crédible. Dans le « Cycle du Retour », nous sommes actuellement dans une période d’amplification, d’escalade. Les « coups de canif » devraient s’amplifier et s’ils ne vont pas jusqu’au bout une autre déflagration aura lieu sous une forme qui n’est pas encore bien claire.

L’espoir fait vivre, le désespoir pousse à mourir.

More than two thirds of Palestinians ‘support knife attacks against Israelis’

Le piège Daech de Pierre-Jean Luizard

Sous-titre: L’État islamique ou le retour de l’Histoire

Auteur : Pierre-Jean Luizard, directeur de recherche CNRS (GSRL)

Editeur: La Découverte – février 2015

Un bon livre que je recommande: lisible pour les non initiés permettant de commencer à comprendre comment  nous en sommes arrivés là, ainsi que les risques à venir. Ecrit au bon moment pour éclairer l’actualité et les mouvements de fond de l’Histoire

L’auteur y parle naturellement  de « Retour de l’Histoire ». C’est le lien qui est fait avec ce site « l’Horloge de l’Inconscient » qui explique la « Théorie du Retour »

L’auteur voit dans l’émergence de l’État islamique un retour de l’accord Sykes-Picot qui a partagé la région et contribué à définir les nouveaux États. Sans connaître les travaux sur la « Théorie du Retour », l’auteur est parvenu à  une conclusion presque similaire à celle de l’Horloge de l’Inconscient.

Mis  à jour le 14 Février 2016