Le 5 octobre, les ministres des affaires étrangères de la Russie et de France ainsi que le Secrétaire d’État des États-Unis ont annoncé un cessez-le-feu immédiat concernant la guerre du Haut-Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, commencée le 27 septembre 2020.
Le même jour, après un entretien entre Poutine et le dirigeant arménien Pachinian, un porte-parole russe annonçait la demande d’un cessez-le-feu immédiat.
Est-ce une annonce d’une réalité à venir ou un simple souhait ? Une demande de cessez-le-feu immédiat ne se concrétise que rarement. S’il est immédiat, il est immédiatement violé parce que l’ordre de cessez-le-feu n’a pas eu le temps d’être transmis. Suivant les hiérarchies militaires les cessez-le-feu mettent entre 6 et 24 h à devenir réalité. C’est le temps de la transmission de l’ordre dans les hiérarchies.
Encore faudrait-il que les belligérants soient d’accord avec une telle demande et mettent une bonne volonté à le mettre en œuvre. Pour être d’accord, il faudrait une petite idée de ce qui va se passer ensuite. Il faudrait donc un cadre de négociation et une date d’ouverture des négociations. Si les négociations sont les mêmes que celles qui ont précédé ce nouveau round de violences, il est peu probable qu’ils soient d’accord.
Alors, quel est ce cadre et quelles instructions sont données de part et d’autre pour faire respecter ce cessez-le-feu?
Ils s’appuieront l’un et l’autre sur les violations de l’autre camp pour justifier leurs nouvelles opérations militaires.
Il y a une grande variété de situations qui peuvent aboutir à un cessez-le-feu, mais un simple communiqué de 3 ministres des Affaires étrangères n’a aucun effet, à moins qu’ils ne fassent une action autre que d’exprimer leur souhait d’un cessez-le-feu immédiat, ce qui ne semble pas le cas à ce stade.
6 Octobre 2020