Ukraine semaine 35: la trêve de la rentrée scolaire durera-t-elle ?

niveau de violence 2016-09-02

Une trêve de la rentrée scolaire a été instaurée le 31 août par le biais du Groupe de Contact. Ce fut la même chose il y a un an.

Sera-t-elle utilisée pour une vraie stabilisation ? Il est trop tôt pour le dire. L’OSCE joue sa crédibilité à faire la paix. Ceux qui ont un peu de mémoire peuvent se souvenir qu’avant l’intervention de l’OTAN au Kosovo, l’OSCE avait monté une opération très similaire à celle actuelle en Ukraine. Ses observateurs et négociateurs n’avaient pas pu stabiliser la situation et trouver une solution, ne faisant que précéder et confirmer par leur échec une opération militaire d’ampleur.

Les mêmes méthodes qu’en 1998-1999 sont utilisées en 2016. L’OSCE semble figé dans une méthodologie qui conduit à une impasse quand il y a une vraie guerre.

Les deux dernières semaines ont été intéressantes sur plusieurs points :

  • Quand il commence à y avoir des oscillations rapides d’une extrême à l’autre, comme ce fut le cas en semaine 34 et début de semaine 35, cela veut généralement dire qu’on va en sortir rapidement par le haut ou le bas. Dans le cas présent, cela a donné l’impression de sortir par le haut ( surescalade militaire le 29 et 30) suivie par une chute brutale de la violence qui s’est mise en place par une trêve qui n’est pas apparue bien ficelée dans les media. Le résultat est un vrai répit et un retour à un niveau de violence équivalent à la mi-juin
  • Le cessez-le-feu ne semble pas plus organisé que les précédents. Le responsable des observateurs de l’OSCE joue une fois de plus dans le chapitre incantation pour faire tenir le cesse-le-feu. Ils n’ont visiblement pas plus compris qu’avant
  • l’OSCE semble avoir été suffisamment secouée pour avoir provoqué diverses réunions plus ou moins formelles. Il ne suffit pas de s’agiter pour aboutir à un cessez-le-feu qui tienne mais cela peut aider s’il se trouve que quelqu’un réussisse à faire admettre ce qu’il faut faire
  • Le pire a été évité à court terme, mais pas plus de perspective à moyen terme sur des accords de Minsk qui nécessitent quelques adaptations pour être applicables et appliqués

2 Septembre 2016

Données utilisées pour le niveau de violence : presque chaque jour la présidence ukrainienne indique le nombre d’attaques de la veille. C’est ce chiffre là qui est utilisé. D’un point de vue objectif, ce chiffre est partial. Mais il n’y a pas grand chose d’autre. Les communiqués journaliers de l’OSCE n’indiquent aucun niveau de violence. Ils le comparent au jour précédent, ce qui ne nous donne pas d’indication de niveau. Certes, les communiqués de l’OSCE ont en annexe le détail des violations constatés mais personne ne s’amuse à l’OSCE à le transformer en un nombre journalier indiquant le niveau de violence. De plus l’OSCE publie toujours les données avec 24h de retard. Elles sont inutilisables pour en faire un signal d’alerte à très court terme, même si elles apportent quelques informations sur la manière dont le dispositif fonctionne.

La mesure utilisée est certainement imparfaite, mais c’est le seul moyen de se donner une petite idée de l’évolution sur plusieurs semaines ou mois.

Quelques liens pour mieux comprendre:

Ukrainian news ( avec les communiqués quotidiens)

OSCE Ukraine Daily report

Cessez-le-feu et contrôle

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