Archives de catégorie : Notes d’actualité

pour y décrire les réactions au fil de l’actualité

Corée du Nord : Pourquoi l’une des pires crises diplomatiques était prévisible et a été prévue ?

Ce qui suit est  un peu l’aboutissement de toutes les recherches de l’Horloge de l’Inconscient: est-il possible de prévoir des crises diplomatiques majeures et de les anticiper ?

Plutôt que de faire un long discours et des arguments pour et contre une telle possibilité, je commence par 2 extraits de lettres transmises à l’ambassadeur de Chine et l’ambassadeur d’Inde. Elles ont été transmises les 18 et 20 Avril en prévision de cette démonstration.

C’est le mieux qu’il soit possible de faire avec ces recherches: annoncer 5 à 6 mois avant une possible crise diplomatique majeure et les formes qu’elle pourrait avoir.

Il a semblé que l’Asie était candidate et qu’en Asie il y avait plusieurs sources potentielles dont celle de la Corée du Nord.

Vous trouverez ici un extrait de ces deux lettres:

  • Extrait lettre à l’ambassadeur de Chine datée du 18/04/2017

  • Extrait lettre à l’ambassadeur d’Inde datée du 20/04/2017

A l’envoi était jointe une Synthèse du « Cycle des Guerres » que vous pouvez télécharger ici

Pourquoi ce pronostic a été fait ?

D’après ce Cycle des Guerres ( aller au lien) nous sommes dans une période d’amplification

  • Ensuite il faut tenir compte de l’arrivée de dirigeants internationaux « imprévisibles » comme Donald Trump, capables de sur-amplifier toute crise.
  • Il faut aussi savoir que la fin de la période d’amplification  du Cycle des Guerres (Mai 2017 à Mars 2018 comme indiqué dans l’édition 2003 de l’Horloge de l’Inconscient) peut donner lieu à des guerres Majeures

Ce concept n’a pas été redéveloppé dans l’édition 2012, faute de données jugées suffisantes pour confirmer ce point mais cela reste utilisé pour accorder une attention particulière à ces périodes

  • La période 2014-2017 ayant donné lieu à des amplifications et guerres importantes, il est probable que nous y connaissions la crise diplomatique la plus grave depuis la seconde guerre mondiale
  • Enfin une analyse classique a été utilisée pour identifier les candidats possibles à une telle crise:
    • Europe: La crise ukrainienne restant contenue elle ne parait pas candidate.
    • Moyen-Orient: un « retour de la guerre des 6 jours » est possible d’ici fin 2018, mais il est difficile d’imaginer une crise mondiale majeure à partir de cet événement. De plus, les guerres en cours ( Irak et Syrie) paraissent plus à la désescalade et au règlement militaire qu’à une escalade internationale mondiale.
    • Asie: très probable, mais la source exacte reste à confirmer

Est-ce utile ?

Vraisemblablement personne n’a rien fait de ces 2 textes, mais si l’auteur était crédible on aurait pu anticiper et tenter d’amortir la crise avant qu’elle n’arrive. Ceci n’a pas été le cas et nul ne se souciera de l’auteur que je suis pour tenter de comprendre et désamorcer une crise peut-être favorisée par le « Cycle des Guerres ». Pratiquement personne n’est simplement au courant de l’existence du « Cycle des Guerres » et, à ma connaissance,  aucun travail officiel de recherche ne cherche à confirmer ou infirmer son existence.

La guerre de Corée aura-t-elle lieu ?

Difficile de le dire.

  • Si une opération préventive militaire paraissait crédible et sans risque, elle aurait déjà eu lieu. Vraisemblablement les sites de Corée du Nord sont prévus pour résister à toute attaque préventive. La déclencher serait prendre des risques inconsidérés
  • La Corée du Nord cherche à empêcher toute intervention militaire future à partir du moment où la possession de l’armement nucléaire lui permet de « dissuader » les Etats-Unis d’intervenir. Il est peu probable que la Corée du Nord lance la première frappe, même si elle multipliera les démonstrations pour montrer qu’elle pourrait le faire.

Alors ?

Nous sommes devant un problème qui continuera à se poser éternellement: un pays qui maitrise l’arme nucléaire et joue de la menace. Nous n’avons pas de parade absolue et même la prise de conscience du « Cycle des guerres » ne suffirait pas à convaincre chacun de calmer le jeu.

C’est donc un vrai problème sans solution évidente au premier abord. Tant que quelques pays se garderont le privilège de posséder l’arme nucléaire et interdiront aux autres de la posséder, leur discours ne sera pas convaincant pour tous.

Pourquoi autoriser quelques pays à posséder l’arme nucléaire et pas les autres ? Ne vaudrait-il pas mieux éradiquer toutes les armes nucléaires pour se donner plus de poids pour interdire l’acquisition de cette arme ?

Nous faisons face à un dilemme stupide

  • Est-ce que cela a vraiment un sens d’accumuler des armements qui, au nom de la dissuasion, ne serviront jamais ? On pourrait faire autre chose avec ce qui est dépensé avec cet armement qui ne servira jamais.
  • Si l’armement devait servir: ce serait criminel

Ferons-nous mieux que  continuer à développer ces armes pour ne jamais les utiliser ? .. ou deviendrons-nous tous des criminels qui ont permis qu’un affrontement nucléaire ait lieu ? C’est notre dilemme collectif!

20 septembre 2017

 

Ukraine semaine 37 et 38 : un cessez-le-feu meilleur que les précédents ?

Il est aujourd’hui difficile d’avoir des données objectives qui reflètent l’intensité de la violence quotidienne en Ukraine dans l’Est du Pays, dans cette région appelée Donbass.

Rappelons que depuis 3 ans le Donbass est supposé être en « cessez-le-feu ». Et depuis 3 ans il n’y a jamais eu une seule semaine qui puisse être considérée comme un cessez-le-feu complet.

Même si les media n’en parlent que très peu, ailleurs qu’en Ukraine, c’est une guerre qui reste active, même si le niveau de violence est relativement bas.

La difficulté est qu’aucun des acteurs ne donne de mesures objectives de l’intensité du conflit journalier et surtout ne donne aucune image dans le temps permettant de se faire une idée si c’est plus ou moins fort qu’il y a quelques semaines.

L’armée ukrainienne publie tous les jours un communiqué indiquant le nombre d’attaques recensées la veille et les faits marquants de la journée de la veille. Ce sont les « Attaques UA ». Le communiqué du matin correspond à l’état de la veille.

L’OSCE, à travers le SMM ( observateurs OSCE) publie tous les soirs de la semaine du lundi au samedi un rapport sur la base des données de la veille au soir. Leur rapport a 24h de retard alors que le communiqué de l’Armée Ukrainienne n’a que quelques heures de retard. Ce rapport indique s’il y a plus ou moins de violations et d’explosions que la veille mais ne donne aucune indication dans le temps. Les données ne semblent pas exploitées ou du moins ne sont pas publiées comme si personne ne se souciait de donner une vue dans le temps.

Un comparatif a été fait ces derniers jours sur les données publiées par l’Armée Ukrainienne et par l’OSCE sur la période du 17 août au 17 septembre, afin d’évaluer la cohérence et la pertinence des données, autant que possible ( l’OSCE donne des données de 19h à 19h & l’armée ukrainienne donne des données sur une journée complète, mais cette incohérence temporelle n’a pratiquement aucun effet).

Comparaison des données fournies par l’Armée Ukrainienne et l’OSCE pour mesurer l’intensité du conflit ukrainien
Que pouvons-nous conclure de cette étude comparative?
  • Les informations ne sont pas cohérentes: le nombre d’attaques publié par l’Armée Ukrainienne n’a pas beaucoup de rapport avec le nombre d’explosions constatées. Exemple: le 31 août et le 1° septembre il y a eu très peu de violations de cessez-le-feu et d’explosions. Le nombre d’attaques de 20, tel que publié par l’armée ukrainienne ces jours-là, ne reflète pas ce niveau particulièrement bas de violence ( C’était presque un cessez-le-feu même si les jours qui ont suivi n’ont pas confirmé ce bon résultat).
  • Le niveau moyen de violence depuis le cessez-le-feu du 25 août est plus bas que celui de la semaine qui a précédé ce cessez-le-feu de la rentrée.
  • Les fluctuations de violence depuis le 25 août restent fortes: il est arrivé plusieurs fois qu’il y ait  plus de 200 explosions par jour  , et on ne prend même pas en compte les armes légères, les balles traçantes, etc. Le cessez-le-feu reste « fictif ».
  • Il y a probablement un groupe qui agit pour que les variations  soient aussi fortes d’une journée à l’autre. Cela ne semble pas correspondre au SMM qui est très passif. Le groupe qui agit n’est pas identifié à travers les informations disponibles fournies par l’OSCE. Ce n’est même pas sûr que ce soit un acteur de l’OSCE. Le système de supervision et de contrôle du cessez-le-feu reste faible. Les informations dont je dispose à travers les media ne me permettent pas de l’identifier précisément.

 

Conclusion :

Le cessez-le-feu paraît un peu meilleur que les précédents, mais ce n’est toujours pas un cessez-le-feu tel qu’on pourrait l’attendre. D’une journée sur l’autre et sans prévenir,  des duels d’artillerie peuvent entrainer un nouveau pic de violence de plusieurs centaines d’explosions. Est-ce vraiment ce qu’on appelle un cessez-le-feu ?

Initialement publié le 15 septembre, l’article a été complètement réécrit le 19 septembre 2017 suite aux résultats de l’étude comparative entre les données fournies par l’Armée Ukrainienne et celles fournies par l’OSCE.

 

Quelques liens pour mieux comprendre:

Ukrainian news ( avec les communiqués quotidiens)

OSCE Ukraine Daily report

Cessez-le-feu et contrôle

Ukraine 1° septembre: un tournant dans le cessez-le-feu ?

Le rapport OSCE journalier publié le 2 septembre au soir sur la base des informations disponibles le 1° septembre au soir  est peut-être un tournant dans le cessez-le-feu en Ukraine.

Pourquoi ? Si vous accédez  au lien indiqué et si vous allez tout en bas du rapport et si vous ouvrez la table annexe qui y est attachée, jamais jusqu’à ce jour il y a eu aussi peu de violations de cessez-le-feu et aussi peu d’explosions. Pour la première fois depuis que je lis ces rapports, j’ai impression que c’est enfin un début de cessez-le-feu. Les communiqués de l’armée ukrainienne sont un peu plus pessimistes, puisqu’ils font encore état de plus de 20 attaques, mais uniquement des armes légères, ce qui est un peu différent de 20 attaques à l’arme lourde avec des dizaines, voire des centaines d’explosions, comme c’était encore le cas  dernièrement quelques jours après la date officielle du cessez-le-feu du 25 août.

Comment expliquer ce début de cessez-le-feu ?

On ne peut expliquer qu’avec les informations disponibles. D’après les seules informations disponibles dans les media,  le Groupe de Contact a provoqué le nouveau cessez-le-feu du 25 septembre, dit  « cessez-le-feu de la rentrée ».

Il a été tellement peu respecté que quelques jours plus tard Merkel et Macron ont demandé à l’Ukraine et à la Russie de respecter le cessez-le-feu. On pourrait imaginer que c’est ce rappel qui a permis de faire respecter ce cessez-le-feu. Est-ce la vérité ?

3 Septembre 2017

 

Note du 4 septembre : le communiqué journalier de l’armée ukrainienne fait état de 44 attaques le 3 septembre, indiquant une dégradation généralisée.  Encore un cessez-le-feu qui va voler en éclat ?  Tournant non confirmé!

 

 

 

Quelques liens pour mieux comprendre:

Ukrainian news ( avec les communiqués quotidiens)

OSCE Ukraine Daily report

Cessez-le-feu et contrôle

Ukraine semaine 35: le cessez-le-feu de la rentrée a-t-il eu lieu ?

2 mois après le cessez-le-feu de la moisson commencé le 24 Juin, un nouveau cessez-le-feu de la rentrée scolaire a commencé le 25 août.

Le  cessez-le-feu de la rentrée scolaire est presque une tradition. Chaque année, pour la rentrée scolaire, il en est annoncé un nouveau cessez-le-feu.

En 4 jours depuis ce nouveau cessez-le-feu, la moyenne des attaques journalières suivant l’armée ukrainienne a été de 19 attaques par jour alors que la moyenne des attaques dans les 7 jours qui ont précédé le cessez-le-feu août, la moyenne des attaques était de 29 attaques par jour.

Un petit mieux dans l’accalmie : une diminution d’un tiers des violations de cessez-le-feu, mais ce n’est toujours pas un cessez-le-feu

A noter que les premiers jours de ce nouveau cessez-le-feu a donné lieu à un événement remarquable: un cessez-le-feu presque parfait dans le secteur de Luhansk pendant quelques jours, alors qu’ailleurs le cessez-le-feu s’est limité à quelques heures. Le seul indice disponible pour le moment est dans le rapport quotidien de l’OSCE publié le 28 août au soir: on y indique qu’un militant LPR a confirmé avoir reçu des instructions de cessez-le-feu alors qu’un militant DPR refuse de répondre.

D’après le même rapport du 28 août le représentant russe du JCCC a affirmé le 25 août que les commandants des forces non gouvernementales ont bien retransmis l’ordre de cessez-le-feu. C’est cohérent pour les informations constatées dans le secteur de Luhansk, mais pas du tout cohérent avec ce qui est constaté dans les secteurs de Donetsk et Mariupol.

 

A noter : quelques jours après l’entrée en vigueur du nouveau cessez-le-feu les dirigeants allemands et français ( Merkel et Macron) ont appelé l’Ukraine et la Russie à respecter le cessez-le-feu ne voyant pas de différence significative avant et après.

C’est bien de le constater deux ans et demi après les accords de Minsk qu’ils ont porté et qui prévoyaient un cessez-le-feu qui est resté fictif.

Iront-ils jusqu’à prendre le taureau par les cornes et se poser les bonnes questions et pointer du doigt l’ensemble du dispositif de maintien du cessez-le-feu inadapté ?

Joker: un regard neuf peut être utile pour pousser les choses mais ce n’est pas suffisant pour être compétent et efficace.

 

30 août 2017

 

 

 

Quelques liens pour mieux comprendre:

Ukrainian news ( avec les communiqués quotidiens)

OSCE Ukraine Daily report

Cessez-le-feu et contrôle

Ukraine semaine 30 : le cessez-le-feu de la moisson n’a pas eu lieu – Que faire pour arriver à un cessez-le-feu qui tienne ?

Le cessez-le-feu de la moisson est officiellement entré en vigueur le 24 Juin à minuit.

Un calme relatif s’est instauré: probablement la période la plus calme depuis septembre 2014.

Mais il n’y a pas eu de cessez-le-feu ni de journée sans aucune violation.

… et ce n’est pas demain la veille que cela aura lieu.

Pourquoi ?

Des cessez-le-feu qui ne tiennent pas, à répétition, sont classiques dans les guerres qui se déroulent à l’intérieur d’un Pays.

 

Causes classiques de ces cessez-le feu qui ne tiennent pas 

  • A – Pas d’accord de base véritablement accepté entre les acteurs,
  • B – Cessez-le-feu annoncé avant même d’être communiqué aux composantes militaires,
  • C – Non retransmission de l’ordre de cessez-le-feu aux composantes armées,
  • D – Mauvaise formalisation de l’accord de cessez-le feu,
  • E – Groupes armés non disciplinés décidant eux-mêmes ce qu’ils font,
  • F – Système de contrôle et supervision du cessez-le-feu inadapté

Dans le cas de l’Ukraine il y a un peu de toutes ces causes que nous allons reprendre une à une.

Mais tout d’abord rappelons quelques vérités que nous retrouvons dans toutes les guerres :

C’est toujours l’autre qui est responsable de la guerre et des bavures et toujours moi qui suis responsable de l’accalmie et de la Paix

Je ne vous connais pas personnellement, je ne connais pas votre conflit, mais il y a 99 chances sur 100 pour que vous disiez que “ l’autre est le seul responsable de toute cette guerre” et il y a aussi 99 chances sur 100 que s’il y a un dénouement heureux et qu’il y ait paix vous affirmiez “ je suis le seul responsable du rétablissement de la paix”.

Regardez autour de vous, pensez à tous les conflits que vous connaissez autres que celui auquel vous être confronté et vérifiez cette simple affirmation : “Quand la guerre commence, c’est l’autre qui en est responsable, quand la paix revient c’est moi seul qui en suis l’origine”. Tous les hommes et femmes en conflit commencent ainsi : rejeter sur les autres la cause du conflit et s’attribuer les mérites de la paix retrouvée. Il en a toujours été ainsi, et il en sera toujours ainsi.         Nous sommes donc d’accord : ce n’est pas vous le responsable de l’origine du conflit, c’est forcément l’autre et si le conflit s’arrête, vous seul avez pu permettre d’aboutir à cette fin de conflit.

 

Il s’agit donc de comprendre comment on pourrait ramener les autres à la raison, alors qu’ils ont quelque peu perdu la tête et n’appliquent pas le cessez-le-feu qui a été négocié, puisque, bien sûr, c’est l’autre qui est responsable du fait que le cessez-le-feu n’est pas appliqué.

 

Ensuite vint la paix …ou la victoire ????

Le plus belliqueux des hommes a toujours une solution de paix à proposer : “vous cédez à toutes mes exigences, et c’est la paix”. La victoire a toujours pour résultat la paix retrouvée. Donc il suffit de gagner le conflit et la guerre pour que la paix soit instaurée de nouveau.

Et c’est vrai que l’Histoire alimente et justifie ce premier moyen de faire la paix. Regardons autour de nous : la présence syrienne a ramené la paix au Liban, les accords de Dayton et la composante militaire de l’OTAN ont ramené la paix en Bosnie, la victoire militaire des alliés a ramené la paix après la seconde guerre mondiale, la victoire militaire des occidentaux a ramené la paix dans le conflit Irak-Koweit, la victoire de l’OTAN au Kosovo a ramené le calme, faute de résoudre le problème de fond

Pourquoi donc faire de longues recherches quand la solution universellement admise est là à portée de main : gagnons la guerre et nous rétablirons la paix !

L’œuvre de paix est-elle donc finie? C’est simple : l’autre est responsable de la guerre et il suffit de lui faire entendre raison au besoin par la force pour qu’il n’y ait plus de problème.

Ainsi, en Ukraine, pour les forces gouvernementales une victoire militaire suffira à ramener la paix et il ne saurait y avoir de paix sans que toute l’armée ukrainienne se promène victorieuse dans tout le Donbass. Et pour les forces séparatistes la reconnaissance du pouvoir militaire soutenu par la Russie suffira à rétablir la paix. L’un et l’autre continuent à croire qu’une victoire militaire suffira à rétablir la paix. Cette victoire n’est pas réaliste parce que les pays occidentaux n’accepteront pas une défaite militaire de l’Ukraine et la Russie n’acceptera pas non plus une défaite militaire des séparatistes, s’arrangeant pour que toute solution soit impossible grâce à son soutien militaire sans limite et tant qu’elle n’obtiendra pas ce qu’elle veut : contrôler à nouveau l’Ukraine indirectement par des changements institutionnels qui fasse des séparatistes un acteur indispensable du partage du pouvoir.

 

Analyse détaillée des causes du cessez-le-feu qui ne tient pas

 

A – Pas d’accord de base véritablement accepté entre les acteurs

Il n’y a pas à ce jour de perspective future  partagée par les principaux acteurs : autorité ukrainienne, séparatistes, Russie.

Ce qui est théoriquement admis est qu’au sein de l’Ukraine une relative autonomie est institutionnalisée pour le Donbass.

Les accords de Minsk 1 et 2 sont trop imprécis, mal formalisés, laissant à chacun le soin d’interpréter les accords comme il le veut.

Le premier travail serait de lever ces ambiguïtés, les identifier clairement et prendre le temps de construire une perspective qui prenne en compte les points durs soulevés en commençant à formaliser les conséquences.

Les principaux points à soulever et confirmer sont :

  • Il n’y a qu’une seule armée en Ukraine.
  • Dans un pays en paix, l’armée gère les frontières et menaces externes : elle ne mène pas les opérations de police habituelles.
  • L’autonomie n’est pas une fédération d’Etats qui auraient leur armée et des lois complètement autonomes.
  • Il peut y avoir une autonomie des forces de sécurité, à condition qu’elles soient compatibles suivant des règles communes à définir et applicables à tout l’État et ses services autonomes. Cela demande des formations communes et agréées.
    –>Derrière ce point vous avez une faiblesse de l’État ukrainien qui n’a pas clairement défini en quoi la police est différente de ses milices et armée, et du mélange fait entre certaines unités militaires gérées par le ministère de l’intérieur et inversement (exemple: les bataillons de volontaires étaient rattachés au ministère de l’intérieur et non à l’armée, expliquant d’ailleurs un manque de coordination entre ces bataillons et le commandement militaire). Cela demande une réforme de fond de l’ensemble des services de sécurité ukrainien qui a été occultée pour le moment.
  • Il est possible que les interventions de l’armée ukrainienne soient restreintes dans le Donbass, sauf l’espace aérien dont elle gardera l’exclusivité.
  • Il peut y avoir une autonomie législative partielle. Le périmètre de cette autonomie devrait être défini clairement
  • L’exécutif local doit aussi avoir un périmètre clairement défini,
  • La frontière de l’Ukraine sera contrôlée uniquement par l’État central, ce qui signifie qu’il y aura au minimum une zone de 10 km le long de la frontière qui sera sous contrôle exclusif de l’armée ukrainienne.

Des élections n’auront de sens que lorsque ces points auront été réglés et que des services de sécurité fonctionneront normalement, assurant la sécurité quel que soit le résultat des élections.

La levée de ces ambigüités devrait se faire par une négociation interne à l’Ukraine. La transparence devrait permettre de s’assurer que les accords atteints ont un sens et sont acceptables par les différentes parties.

B – Cessez-le-feu annoncé avant même d’être communiqué aux composantes militaires

Dans la précipitation, il arrive que le cessez-le-feu soit annoncé pour une application immédiate. Le résultat est qu’il est immédiatement violé puisque les composantes militaires ne sont pas au courant et vont tout de suite accuser l’autre de la violation du cessez-le-feu.

Ce point n’arrive plus en Ukraine

C – Mauvaise retransmission de l’ordre de cessez-le-feu

et

D – Mauvaise formalisation des accords de cessez-le feu

 

On manque de données précises mais les cessez-le-feu en Ukraine donnent l’impression de n’être retransmis qu’à une partie des composantes armées. Je suis persuadé que la plupart des combattants ne sont pas informés en détail du cessez-le-feu et n’ont même pas à disposition une trace écrite et des instructions claires. Cela demanderait d’interroger par échantillonnage de nombreux combattants pour le confirmer mais comment expliquer autant de bavures de violations et de tirs d’artillerie si les combattants avaient tous reçu l’ordre de cessez-le-feu ?

Dans la formalisation, il y a aussi le fait que, vraisemblablement, il n’est pas indiqué aux combattants ce qu’ils doivent faire en cas de bavure. Ils devraient avoir la possibilité d’appeler par radio ou autrement un système de supervision et de contrôle du cessez-le-feu qui couvre leur secteur. Je crois qu’il n’y en pas de défini et mis en œuvre. C’est ce système qui devrait aller faire taire les sources de tir.

Au lieu de cela, dès qu’il y a une bavure, chacun répond et provoque à nouveau une escalade. La formalisation des accords de cessez-le-feu n’est pas faite pour que les combattants participent à la désescalade. Il me semble que les instructions reçues par la plupart des combattants est de répondre aux attaques et bavures, ce qui contribue à la fin du cessez-le-feu.

E – Groupes armés non disciplinés décidant eux-mêmes ce qu’ils font

En Ukraine, ce phénomène existe des deux côtés. Il est plus accentué du côté séparatiste que du côté des forces armées ukrainiennes.

Du côté ukrainien :

  • Les bataillons de volontaires sont réputés les plus indisciplinés. Ceci est renforcé par le fait que ces bataillons de volontaires étaient initialement rattachés au ministère de l’intérieur et sans rattachement net au commandement militaire. Il me semble que les choses ont un peu changé, mais c’est souvent des unités bien précises qui multiplient bavures et escalades.
  • Les observations des observateurs SMM montrent clairement que les coups de feu partent dans toutes les directions et de toutes les directions, relativisant les déclarations officielles suivant lesquelles seul le camp d’en face est responsable des « attaques ». Mais les observateurs OSCE sont humainement myopes. Ils identifient bien les coups de canon et les explosions mais ne font jamais de lien avec les forces combattantes sur le terrain et s’interdisent d’agir sur les forces combattantes ne serait-ce qu’en leur rappelant d’arrêter de tirer ou d’évacuer les armements interdits. Cette myopie humaine des observateurs SMM est structurelle, volontaire, à tel point que c’est la raison pour laquelle il va falloir en changer ou accepter de ne pas avoir de cessez-le-feu qui tienne.

Du côté des séparatistes :

  • Les unités combattantes apparaissent comme un regroupement de milices, miliciens, troupes formées dont le commandement unifié paraît théorique,
  • Ils font ce qu’ils veulent quand ils veulent et pour entretenir leur foi dans un rêve (Aucun pays européen ne reconnaitra jamais leur république et leurs dirigeants éviteront de leur dire cette vérité en face), envoyer un petit coup dans le camp en face fait du bien au moral

 

Il y a des moyens d’amener les groupes armés non disciplinés à respecter un cessez-le-feu. Cela demande une sectorisation, des PCs opérationnels, des officiers de liaison avec ces unités combattantes, des observateurs/inspecteurs qui connaissent le secteur et les forces en présence : tout ce que le SMM refuse officiellement de faire depuis le début.

En Ukraine nous sommes dans une situation où de nombreux groupes armés sont non disciplinés.

En face de cette réalité, nous avons des responsables du maintien du cessez-le-feu que je qualifie de Bisounours (ce qui revient à dire tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil). Pour eux il suffit qu’un accord de cessez-le-feu soit communiqué au plus haut de la hiérarchie pour qu’il soit appliqué. Pas réaliste ! Les ruptures de commandement, l’absence de coordination, l’indiscipline ne sont pris en compte nulle part, par personne.

En conséquence la seule chose qui marche de temps en temps est de relancer un cessez-le-feu au plus haut niveau. C’est ce que fait le Groupe de Contact, que je qualifie de cache-misère de l’absence d’un système cohérent de supervision et de contrôle du cessez-le-feu.

Il n’y a que le cessez-le-feu de la moisson depuis le 24 Juin 2017 à minuit qui donne l’impression d’un début de contrôle plus cohérent. Malheureusement ce n’est pas un cessez-le-feu: une simple accalmie, peut-être le calme avant une nouvelle tempête.

F – Système de contrôle et supervision du cessez-le-feu inadapté

Qu’existe-t-il  en Ukraine ?

Il existe principalement deux acteurs du cessez-le-feu:

  • Le SMM : mission d’observation de l’OSCE
  • Le JCCC : Joint Centre for Control and Coordination

Les deux semblent  avoir été créé à la demande de l’Ukraine.

Ceci n’empêche pas l’Ukraine d’envisager des forces de paix.

On empile les intervenants sans que leur multiplication ne soit intégrée et ne paraisse efficace.

 SMM – Special Monitoring Mission

Traduction française : Mission spéciale d’observation

La traduction de Monitoring par Observation tronque le sens anglais qui est beaucoup plus large. C’est une surveillance au sens large, qui signifie observation mais aussi monitorage, qui inclut des actions issues des observations.

Cette traduction restrictive du sens anglais de monitoring réduit la mission actuelle à une simple observation.

Créée le 21 mars 2014 par la décision 1117 du Conseil Permanent de l’OSCE, la mission prévoit aussi de « Faciliter le dialogue sur le terrain afin de réduire les tensions et de promouvoir une normalisation de la situation »

En pratique les observateurs étaient 651 au 28 Juin 2017

Leur principale mission est d’observer ce qui se passe et faire des rapports de cette situation.

Il y a des rapports journaliers qui sont publiés sur le site de l’OSCE, sauf le Dimanche.

Le rapport publié chaque jour en fin de journée vers 19h ( sauf le dimanche) s’appuie sur les données qui étaient disponibles la veille à 19h30. Nous prenons donc  connaissance de l’état de la situation  telle qu’elle se présentait entre 24 h et 48 h plus tôt ( pour le rapport officiel par l’intermédiaire de la presse).

Y a-t-il un rapport publié avant pour des initiés ? Je ne suis pas en mesure d’y répondre, mais si c’est le seul rapport disponible pour tous les acteurs locaux, il vaut mieux utiliser d’autres sources d’information disponibles, par exemple les communiqués journaliers de l’armée ukrainienne qui sont publiés le matin.

 

Toute la problématique du SMM telle que je la vois est celle-là : une simple observation de la réalité de la sécurité qui n’est pas faite pour agir mais simplement pour raconter ce qui se passe.

Il faut reconnaître qu’il y a peu de conflits sur terre pour lesquels il y a autant d’informations objectives mais ce n’est pas facile à exploiter. Chaque jour il y a un rapport mais faire une courbe dans le temps qui utilise ces données pour le transformer en un niveau de violence relatif permettant d’identifier si la journée a été relativement violente est impossible sans refaire un traitement complet. Les informations brutes ont un certain intérêt mais ceci n’a jamais été fait pour se faire une idée de l’état  réel de la situation par des graphiques

Que font ces observateurs ?

  • Observation à points fixes,
  • Patrouilles
  • Facilitation de réparations diverses
  • Analyse d’impacts de jours précédents

 

Est-ce utile ?

  • Pour les chercheurs cela peut donner une idée du niveau de violence
  • Sur place ? apparemment les informations arrivent trop tard pour pouvoir prendre des décisions
  • Je ne vois aucun circuit officiel et centre de coordination qui exploite ces données au point de reboucler ces informations localement. Pour des dirigeants locaux, c’est quasi inexploitable pour savoir à quelle unité de commandement tel ou tel incident correspond
  • Suis-je mal informé ? Au vu des informations dont je dispose : il faut changer ce système par un système qui soit capable de demander aux composantes locales de faire des actions correctives nécessaires Le système est trop passif pour avoir une efficacité réelle
  • Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : ce système est mieux que rien mais il ne maintiendra jamais un cessez-le feu dans un conflit intérieur à un pays. La mission de l’OSCE en 1998 qui a précédé la guerre du Kosovo le confirme : les principes étaient similaires et le résultat similaire.

 

Derrière le principe des observateurs SMM, je m’interroge sur la véritable compréhension par ces acteurs des phénomènes de « Non qualité ». Ayant travaillé dans les systèmes qualité industriels, une bavure d’un cessez-le-feu me parait équivalent à une « non qualité » sur un produit.

Si nous appliquions dans l’industrie le principe des observateurs SMM, chaque fois que nous verrions une « non qualité », nous la noterions très soigneusement et  tous les 3 jours nous enverrions la liste de ces « non qualité » au Directeur général international :  il serait incapable d’en faire quoi que ce soit.

Dans l’industrie, on opère différemment : quand il y a une non qualité, on isole le produit et on demande tout de suite une intervention pour mettre fin à cette « non qualité ». Pour que cela ne se reproduise pas, on lance aussi des « actions préventives ».

Ces observateurs et leurs responsables ont-ils un sens concret de la réalité industrielle et de ses méthodes ?

Dans l’industrie, quand on voit une erreur, on la signale à l’intéressé et l’intéressé a une action qu’il doit mener. L’action est suivie.

Dans le monde SMM, quand un observateur SMM voit une arme interdite à 10 mètres de lui, il note l’arme interdite, l’écrit et ce sera 48 heures plus tard dans un rapport SMM. Ce que j’attends c’est que celui qui voit l’arme interdite le dise au serveur de l’arme, demande son évacuation et suive l’évacuation de cet armement interdit.

J’ai compris que ce n’est pas dans les attributions des observateurs SMM et c’est même interdit. Alors je vais parler  d’inspecteur et je vais demander qu’on forme des inspecteurs qui remplacent progressivement les observateurs. 200 inspecteurs me suffiront.

De plus pour que ces inspecteurs soient efficaces, il faut qu’ils soient accompagnés de personnes qui parlent la langue, c’est-à-dire d’officiers de liaison issus des forces en présence sur le terrain. Là encore cela ressemble à une interdiction de principe au sein du SMM.

Nous allons leur trouver un autre nom que SMM mais cette évolution me paraît nécessaire pour aboutir à un cessez-le-feu qui tienne et tracer l’ensemble des composantes militaires du Donbas

 

Le JCCC : Joint Centre for Control and Coordination

Le JCCC existe depuis septembre 2014.  Il y a environ 60 officiers russes et autant d’ukrainiens.

Le JCCC est apparu au départ comme concurrent du SMM : il avait ses propres points d’observation, faisait ses propres décomptes et  en plus russes et ukrainiens faisaient des décomptes séparés pour bien justifier ce que faisait l’autre.

La coopération avec le SMM existe mais de type guichet : les observateurs SMM transmettent de temps à autre une demande au JCCC, qui est supposé le faire  mais ils ne travaillent pratiquement jamais ensemble sauf pour des analyses d’impact

 

Le SMM n’informe pratiquement plus de ce que fait le JCCC. C’est dommage parce que c’est le seul maillon capable de relayer des messages aux combattants locaux sur le terrain.

C’est un maillon essentiel dans le maintien d’un cessez-le-feu. Il peut relancer au niveau hiérarchique approprié l’application d’un cessez-le feu local.

 

Pour un cessez-le-feu qui tienne, il faudrait refondre l’ensemble du dispositif SMM et JCCC en un seul,  et les amener à travailler autrement.

Chaque secteur(Mariupol, Donetsk, Luhansk) devrait avoir un PC opérationnel fonctionnant 24h/24h. Ce PC devrait être en liaison avec des patrouilles d’inspecteurs accompagnés d’officiers de liaison pour leur sécurité et pouvoir faciliter le contact. Ces patrouilles iraient là où il y a des violations pour essayer de comprendre ce qui se passe et y mettre fin. Elles auraient un travail d’investigation et de compréhension des forces en présence. Quand elles rencontreraient des armes interdites dans la zone de la ligne de contact, elles ne se contenteraient pas de le signaler mais feraient en sorte que ces armes interdites soient évacuées et tracées géographiquement ( mises de côté dans un endroit spécial).

J’ai compris que cette demande n’est pas conforme au mode de fonctionnement du SMM et de l’OSCE. Il faudrait créer  quelque chose qui s’appelle SJMC (ou ce que vous voulez) avec des volontaires JCCC et SMM.

Si l’OSCE ne sait pas se transformer en conséquence, il faudrait inventer  autre chose que l’OSCE. L’une des grandes conclusions est que l’OSCE n’empêchera jamais une guerre et ne mettra jamais fin à une guerre. Mieux que rien ? Cela se discute.

 

Écrit le 11 Juillet, publié avec quelques modifications de forme le 28 Juillet 2017. Toute relation entre  ce texte et la réalité serait de la pure coïncidence, formule consacrée dans de telles circonstances.

Post Scriptum : autre référence de cette note –  ND201707003 de Naej DRANER.

Naej DRANER est un pseudonyme réservé à des expérimentations impliquant d’autres acteurs.  L’utilisation de ce pseudo signifie qu’il peut y avoir d’autres personnes impliquées, dont l’auteur ne connaît même pas les noms. L’auteur du texte joue le rôle d’architecte de l’action engagée: une forme d’ingénierie politico-diplomatico-sécuritaire qui ne peut aboutir que si d’autres acteurs se mobilisent pour aboutir à sa mise en œuvre.

Ce pseudonyme n’est utilisé que s’il y a une petite chance d’enclencher une action avec l’aide de participants autres que l’auteur.

 

Quelques liens pour mieux comprendre:

Ukrainian news ( avec les communiqués quotidiens)

OSCE Ukraine Daily report

Cessez-le-feu et contrôle

Ukraine semaine 27 : Un calme relatif – est-ce enfin le début d’un cessez-le-feu, en Juillet 2017?

Le cessez-le-feu de la moisson est officiellement entré en vigueur le 24 Juin à minuit.

Un calme relatif s’est instauré? Probablement la période la plus calme depuis septembre 2014.

Il y a encore entre 100 et 200 explosions par jour recensées par le SMM de l’OSCE, ce qui n’est rien par rapport au quotidien depuis le début de la guerre.

La zone la plus importante de frictions et d’explosions reste l’aéroport de Donetsk et toute la zone  environnante.

Comment expliquer ce cessez-le-feu ?

Il y a bien eu une impulsion lancée au lancement du cessez-le-feu par le groupe de contact mais au-delà de ces cessez-le-feu à répétitions ( il a fallu instaurer plusieurs fois le cessez-le-feu depuis le 24 Juin), il a du se passer quelque chose dont les media ne rendent pas compte et qui ne s’explique pas par le rôle de l’OSCE.

L’OSCE a toujours été un peu psycho-rigide dans ses principes et son comportement, comme s’il suffisait d’observer et de rendre compte des observations pour instaurer un cessez-le-feu, en oubliant qu’il y a des acteurs qu’il faut amener à agir pour faire bouger les choses.

Peut-être que quelqu’un s’est décidé à utiliser les informations au niveau local pour amener les acteurs à respecter un peu mieux le cessez-le-feu ?
Mais quelle suite ?

Figés dans une posture sur des accords (Minsk 2 en attendant Minsk 3?)qui n’ont pas reçu une application complète d’une seule partie, à commencer par les échanges de prisonniers, les acteurs vont-ils se renouveler un peu et confronter la réalité à leur rêve décalé ?

Trop tôt pour le dire! A suivre.

Peut-être un début de cessez-le-feu!  Il restera à botter les fesses des acteurs concernés pour qu’ils arrêtent de radoter et osent mettre en œuvre quelque chose de réaliste qui  ait du sens pour tous… histoire de faire bouger les choses.

Yes, we can!

 

7Juillet 2017

 

Quelques liens pour mieux comprendre:

Ukrainian news ( avec les communiqués quotidiens)

OSCE Ukraine Daily report

Cessez-le-feu et contrôle

Ukraine semaine 26 : Le cessez-le-feu de la moisson est-il mort-né ?

Le cessez-le-feu de la moisson est officiellement entré en vigueur le 24 Juin à minuit. Il est supposé durer jusque fin août mais on peut raisonnablement se demander s’il appartient déjà aux oubliettes de l’histoire.

Pour ceux qui suivent l’actualité internationale depuis les media de l’un ou l’autre pays, l’absence d’information peut donner l’impression que tout va bien en Ukraine et qu’il y a un cessez-le-feu qui tient.

Ceux qui savent ce qui s’y passe savent qu’il n’y a toujours pas de cessez-le-feu respecté, que les accords de Minsk 1 et 2 restent virtuels, et pire: même s’ils étaient strictement appliqués ils ne règleraient rien. Cet événement n’arrivera pas puisqu’ils sont inapplicables en  l’état. Il suffirait de quelques amendements, apparemment mineurs, pour qu’ils deviennent applicables et aient une chance d’être appliqués, mais ce n’est pas le cas.

C’est même un crime de lèse-majesté dans le duo franco-allemand d’oser affirmer que le tandem n’a rien donné de sérieux et ne donnera rien sans donner un peu de sens à ce qui est fait.

Que se passe-t-il donc pour que rien n’avance et que tous les acteurs se congratulent sans cesse d’un cessez-le-feu qui n’en est pas un ?

Essayons d’y voir clair et posons les questions les unes après les autres:

  • D’abord il y a un problème de savoir : ceux qui sont à la manœuvre ne donnent pas l’impression de savoir ce qu’il faut faire. Ils croient qu’ils savent mais la mise en œuvre de ce qu’ils croient savoir ne donne rien.
  • L’OSCE reconduit d’année en année les mêmes principes qui auraient du aboutir à un cessez-le-feu mais n’ont jamais été confirmés par les faits. Souvenez-vous de la guerre du Kosovo. Elle a été précédée pendant de long mois par une mission de l’OSCE très similaire aux observateurs actuels de l’OSCE en Ukraine. Dans l’un et l’autre cas, ces principes n’ont abouti à rien de concret. Cela a peut-être retardé une explosion, sans plus. Il ne faut pas confondre observation et action. Les observations des observateurs de l’OSCE ( SMM) sont utiles mais insuffisantes. C’est une illusion que de croire que la connaissance de ces observations suffit à mettre en œuvre un cessez-le-feu
  • Enfin tous les différents acteurs vivent leur vie sans vraiment se coordonner efficacement. Qui sait en dehors des initiés qu’il y a une instance de coordination militaire ukraino-russe, le JCCC, qui pourrait contribuer à l’instauration d ‘un cessez-le feu autrement qu’actuellement. Pourquoi toujours cette propension européenne à prétendre qu’un acteur, l’OSCE, est le seul garant tout en se dépêchant de créer une autre instance, hors institutions européennes, qui entend être le seul à définir ce que doit faire l’OSCE et les autres acteurs: je veux parler du tandem Franco-Allemand  qui est supposé avoir abouti aux accords de Minsk2 mais a verrouillé toute perspective. C’est typique des européens: se réclamer d’une institution tout en se précipitant pour créer une instance hors institutions européennes qui prétend être la seule à définir ce qui va être fait.

 

Le problème est posé en termes polémiques ? OUI, c’est ce qu’il faudrait faire pour espérer faire bouger les lignes. Mais y a-t-il un ou des acteurs européens intéressés par cette mise à plat globale de ce qui se passe là-bas ? Pas sûr!

1° Juillet 2017

 

 

Quelques liens pour mieux comprendre:

Ukrainian news ( avec les communiqués quotidiens)

OSCE Ukraine Daily report

Cessez-le-feu et contrôle

Pourquoi mai 2017 à Avril 2018 est une période à surveiller avec attention?

Le « cycle des guerres » a mis en évidence un phénomène qui amplifie les risques de guerre à certaines périodes. Nous sommes dans une telle période. Même si le pic était en décembre 2015, nous sommes dans une période d’amplification.

L’amplification est d’autant plus grande que les dirigeants sont imprévisibles ou volontairement va-t-en-guerre.

L’arrivée de l’imprévisible  Donald Trump, les gesticulations du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un sont autant d’éléments de « sur-amplification » potentielle des risques de guerre.

De plus un retour majeur ( multiple de 25 ans) de la guerre des 6 jours israélo-arabe de 1967 aura lieu durant cette période. Il pourra provoquer l’un ou l’autre extrême, c’est à dire une nouvelle escalade, ou au contraire un début de règlement, sans qu’il ne soit possible de dire exactement dans quel sens il se produira.

Risque ne veut pas dire que l’événement redouté se produira, mais l’environnement international se dégrade et plusieurs dirigeants accentuent les possibles risques.

 

Le 12 mai 2017

 

 

 

Ukraine semaine 19 : qui osera jeter un coup de pied dans la fourmilière ?

Quand il y a une impasse comme en ce moment, pour faire bouger les choses il faut reprendre sous un nouvel angle.

Qui va oser  sortir des affirmations psycho-rigides : Minsk, Minss et encore Minsk ?

Il y avait de bonnes choses mais au minimum il faudrait le compléter pour espérer que cela aboutisse.

 

12 mai 2017

Pour ceux qui veulent en savoir plus:

Ukrainian news ( avec les communiqués quotidiens)

OSCE Ukraine Daily report

Cessez-le-feu et contrôle

Ukraine semaine 12: introduire de nouveaux acteurs pour surmonter l’impasse et l’absence de perspective

2017 se révèle une impasse à tous points de vue sur le conflit ukrainien

  • Le niveau de tension est globalement plus élevé qu’en 2016 depuis de nombreuses semaines: toujours au bord de la reprise de l a guerre,
  • Les accords de Minsk 1 et Minsk 2 sont restés quasi lettre morte, aucune de leurs clauses n’a été complètement appliquée,
  • Les acteurs officiels de ces accords font le mort : autant l’Ukraine que la Russie que la France et l’Allemagne,
  • Crispés de façon psycho-rigide sur les accords de Minsk 2, les acteurs ne sont pas ouverts à leur redéfinition: c’est l’impasse,
  • Rejetés par l’Ukraine et aspirés par leur propre soif de pouvoir, les séparatistes ont constitué un territoire sous leur contrôle. Territoire qui devient progressivement un désert économique sous dépendance quasi exclusive militaire et économique de la Russie,
  • l’OSCE a montré ses limites: les observateurs présents avant même la guerre du Donbass n’ont pu ni l’empêcher ni la contrôler : un cessez-le-feu fictif, une incapacité à identifier objectivement les forces en présence et proposer une évolution. Ce serait pire sans l’OSCE ? Pas sûr

Alors ?

Il faut introduire de nouveaux acteurs pour faire le point et reconstruire une perspective autre qu’un conflit gelé toujours actif

 

29 mars 2017

Quelques liens pour mieux comprendre:

Ukrainian news ( avec les communiqués quotidiens)

OSCE Ukraine Daily report

Cessez-le-feu et contrôle