Archives de catégorie : Notes d’actualité

pour y décrire les réactions au fil de l’actualité

Pourquoi l’Ukraine et la Russie ont une grande importance pour l’Horloge de l’inconscient ?

Dans l’Horloge de l’inconscient il y a 2 concepts fondamentaux, liés entre eux:

Un « Retour du passé » peut arriver à tout moment, en fonction des événements passés et de leur probabilité de Retour tel qu’exprimé dans la Théorie du Retour.

Le « Cycle des guerres » indique des périodes privilégiées durant lesquelles les guerres peuvent être amplifiées ou apparaitre en plus grand nombre. Ce phénomène s’applique à la majorité des guerres les plus importantes et permet de prévoir par anticipation des périodes attendues de guerres.

La période d’amplification des tensions et guerres que nous traversons a commencé à l’automne 2013 et se finira au printemps 2018. Il est difficile de donner des dates précises de l’occurrence de ces guerres, mais nous savions en 2012 qu’il y aurait:

  • au moins une guerre israélo-arabe ( une guerre Israel-Gaza en 2014)
  • une guerre européenne ( la guerre ukrainienne en 2014)
  • l’internationalisation et extension de la guerre civile syrienne (Etats isalmique, implication russe et occidentale en 2014)

D’autres guerres ont eu lieu, en particulier:

  • guerre du Yemen (Juillet 2014)
  • réveil du conflit turco-kurde
  • Seconde guerre civile libyenne ( 2014)

Tous ces éléments contribuent à la confirmation du « Cycle des guerres ».

Dans ce contexte, et compte-tenu de ma réalité européenne, il paraissait important de suivre de près la réalité ukrainienne.

De plus le comportement de la Russie est un événement remarquable de confirmation de la Théorie du Retour. Le conflit ukrainien se comprend avec une combinaison des phénomènes du « Retour du Passé » et du « Cycle des guerres ».

Il était espéré que le suivi du conflit ukrainien apporterait quelques éléments statistiques démontrant le « Cycle des guerres ». Il n’en a rien été, le conflit ukrainien reste d’intensité trop faible pour fournir des statistiques significatives comme c’est le cas dans le conflit irakien.

Du coup, beaucoup de temps a été passé sur la guerre en Ukraine à tenter  d’exploiter les informations disponibles. Bien que ceci ne fasse pas initialement partie de l’Horloge de l’inconscient, je me suis intéressé au possible règlement du conflit ukrainien: sans le moindre succès, étant trop petit et trop peu connu pour avoir une chance de faire appliquer ce qui est nécessaire.

L’Ukraine et la Russie restent des maillons importants de la démonstration de l’Horloge de l’Inconscient, même si  il n’y a pas de solution. C’est un paradoxe de la situation où on identifie de nouvelles causes des guerres qui ne peuvent être utilisées pour leur règlement.

 

30 octobre 2017

Ukraine statistiques semaine 41 – la semaine de tous les dangers

 

Statistiques spécifiques  semaine 41

Forte augmentation du nombre moyen de Violations de cessez-le-feu et du nombre d’explosions par rapport à la semaine 40: +74%

Durant la semaine se terminant le dimanche 15 Octobre,  il y a eu en moyenne 84 violations et 186 explosions par jour.

Le cessez-le-feu de la « rentrée scolaire », commencé le 25 août, a volé en éclat. Le nombre de violations et d’explosions a atteint des records non atteints depuis le 25 août.

La semaine s’est terminée sur un retour à une accalmie, marquée à Luhansk par un retour à un quasi cessez-le-feu. Le secteur de Donetsk reste agité de soubresauts, les données de Mariupol  ne sont pas cohérentes avec les données des semaines précédentes, comme si le SMM avait changé ses points de mesure et ses observateurs ou comme si des progrès étaient en cours que nous n’avons pas vu ou comme si il y avait un problème technique dans le recueil des données.

La situation globale reste fragile, et ceci n’a pas été loin d’une reprise généralisée de la guerre qui reste possible.

On voit des  diminutions importantes du nombre d’explosions les 12 et 14 octobre mais les données sont insuffisantes pour savoir si ces baisses sont le résultat d’un coup de gueule d’un des acteurs impliqués ou le résultat de la mise en place d’un dispositif cohérent. Un semblant de maitrise est perceptible dans les baisses brutales de tension, même si elles ne durent pas.

Tendances : Escalade ou Désescalade ?

Tendance court terme

Tendance à l’escalade si on compare la semaine 41 aux précédentes. Il n’y a pas eu  autant de violations et d’explosions depuis le 20 août 2017.

Tendance à la désescalade, en fin de semaine, au vu des pics atteints au cours de la semaine.

Note du 17/10/2017: La désescalade constatée les 14 et 15 Octobre semble confirmée par le rapport SMM de la  journée du 16 Octobre publié le 17 au soir. Un communiqué de l’armée ukrainienne publié le 17 au matin fait état d’une  escalade pour la journée du 16. Les deux informations sont contradictoires mais généralement les données SMM sont plus exactes. La désescalade est toute relative: il y a entre 75 et 100 explosions par jour, ce qui est supérieur au taux moyen constaté il y a quelques semaines. Ce n’est toujours pas un cessez-le-feu mais une vague accalmie.

Que faudrait-il faire  pour avoir une chance d’aboutir à un cessez-le-feu qui tienne?
Se reporter à l’article de fin Juillet accessible ici

 

Tendance moyen terme

Forte escalade ( doublement des explosions en une semaine )

Tendance long  terme

2 vues différentes à partir de données différentes confirment l’absence de tendance à l’escalade ou la désescalade sur une période de 2mois . Autrement dit, tous les bénéfices visibles des précédents cessez-le-feu ont disparu. Il faut reprendre à zéro.

Si on compare le nombre de violations et le nombre d’explosions sur une période de presque 2 mois, il n’y a ni escalade ni désescalade: aucune avancée objectivement mesurable.


 

Analyse de la typologie des secteurs

Le SMM présente dans ses rapports 2 secteurs : Donetsk et Luhansk.

Dans ce qui suit, 3 secteurs sont pris en compte :

  • Donetsk
  • Mariupol
  • Luhansk

Les données par secteur sont issues des tables annexées des rapports SMM. Le recueil des données a été fait rapidement et il peut y avoir quelques erreurs mais marginales et sans mettre en cause le résultat global. Une ligne = une violation de cessez-le-feu

Toute explosion est prise en compte, quel que soit son type.

Ces 2 graphiques donnent une typologie très différentes des 3 secteurs :

  • Luhansk : très peu de violations mais il peut y avoir des pics d’explosion équivalents à ceux de Donetsk :
    * cela ressemble à des troupes de métier ou très entrainées avec du gros matériel
    en semaine 41, il y a eu jusqu’à 300 explosions dans la journée, avec les 3/4 en moins d’une heure, ce qui ne semble possible qu’en utilisant les possibilités d’automatisation des tirs d’artillerie qui existent dans les systèmes d’artillerie (« Plan de feu » permettant de programmer les tirs d’artillerie à partir de toute une série de pièces d’artillerie qui sont reliées entre elles par un réseau, le plus souvent par radio: 240 explosions en 45 mn – peu probable que ce soient des tirs manuels)
    *  le cessez-le-feu peut mobiliser peu de ressources mais avec un très bon contact hiérarchique avec les LPR et l’armée régulière russe ( qui est probablement la colonne vertébrale de ces troupes) cela doit être possible. La semaine 41 donne l’impression d’une montée en puissance volontaire et programmée de l’artillerie qui se trouve dans le secteur de Luhansk: du travail de professionnel et vraisemblablement celui d’une armée régulière (ou de deux armées régulières qui utilisent des moyens similaires qui se trouvent maintenant dans toutes les artilleries un peu évoluées)
  • Mariupol: Beaucoup de violations mais très peu d’explosions
    * cela ressemble à des militants dispersés dans la nature mais avec très peu de matériel lourd
    * la plupart des violations est due à des balles traçantes, qui proviennent certainement des mêmes groupes. Cela demande un travail d’investigation terrain
    en semaine 41, les données ne sont pas significatives, sans comprendre pourquoi. Cela pourrait être le résultat d’un progrès qui aurait pour effet de ne plus voir les balles traçantes, ou d’un problème technique sur les caméras installées près de Mariupol.
  • Donetsk : beaucoup de violations et beaucoup d’explosions
    * un mélange explosif de miliciens et de gros matériel
    * un bon découpage en sous-secteurs devrait permettre de s’adapter localement. Illusoire de tout traiter de la même façon.

Les données utilisées

Dans la culture de la mesure on vérifie les données disponibles afin de s’assurer de leur pertinence.

 

Données OSCE SMM

Ces données sont disponibles le soir en semaine du lundi  au samedi ( uniquement pour les jours non fériés), à une heure variable entre 18h et 21h.

Un rapport est fait sur les données disponibles la veille au soir vers 19h 30.

Les données sont donc disponibles avec 24 à 48 h  de retard.

Les données disponibles sont détaillées mais limitées à ce que voient les observateurs eux-mêmes. Comme nous ne savons pas le nombre de points d’observation ou de patrouilles pour chaque jour, nous ne savons pas s’il y a des variations dues au management des observateurs.

Les données ne couvrent pas une journée complète, mais cela donne une bonne idée.

Au rapport est joint une table annexe qui indique toutes les violations recensées et leur type.

Pour les statistiques qui sont présentées ici:

  • 1 ligne différente dans la table annexe est considérée comme 1 violation de cessez-le-feu.
  • toutes les explosions sont ajoutées, quelle que soit leur type.

 

16 Octobre 2017 mis à jour le 17 octobre

 

Ukraine: la trêve de la rentrée scolaire a explosé en plein vol – vers une reprise de la guerre ?

La trêve de la rentrée scolaire est finie. Sur la journée du 10 octobre, il y a eu environ 370 explosions.  Il faut remonter au 20 août, soit 5 jours avant le cessez-le-feu de la rentrée scolaire pour avoir  un niveau équivalent.

L’OSCE ne fournissant pas de statistiques à long terme et le travail fait depuis fin août ne rencontrant aucun support, les statistiques remontant au début 2017 ou au-delà n’ont pas été faites. On ne sait pas dire le niveau moyen équivalent, mais vraisemblablement il va falloir remonter avant le cessez-le-feu de la moisson (Juillet) pour avoir un niveau équivalent.

Il suffirait de doubler la mise pour rentrer à nouveau dans le risque de la reprise de la guerre généralisée.

L’escalade est continue depuis le 2 octobre. Il n’y a pas d’information indiquant ce qui s’est passé, mais ceux qui semblaient avoir un rôle modérateur et régulateur ont disparu du champ de vision statistique.

Pour les détails se reporter au rapport du 10 Octobre publié ce soir.

https://www.osce.org/special-monitoring-mission-to-ukraine/349206

11 octobre 2017 ( corrections de coquilles le 12 octobre 2017)

Ukraine: statistiques semaine 40

 

Statistiques spécifiques  semaine 40

Un peu moins de violations et peu plus d’explosions

 Il y a eu en moyenne 67 violations de cessez-le-feu par jour et 92 explosions par jour.

Rien de très marquant : conflit actif à un niveau relativement bas.

Chaque camp consolide ses positions. Pas d’avancée diplomatique ni de guerre avancée. Les statistiques des semaines à venir devraient être équivalentes. Elles ne seront pas publiées dans les semaines à venir sauf s’il y avait une escalade ou désescalade importante. D’ailleurs c’est l’OSCE qui devrait se donner la peine de faire de telles statistiques et de les publier.

 

Les données utilisées

Dans la culture de la mesure on vérifie les données disponibles afin de s’assurer de leur pertinence.

Données communiquées par l’Armée ukrainienne ( disponibles en anglais sur plusieurs media ukrainiens accessibles sur internet. Ex: UNIAN News, Kyivpost …)

Tous les jours, un communiqué de l’Armée Ukrainienne indique pour la veille:

  • le nombre d’attaques  contre l’armée ukrainienne
  • le nombre de blessés (WIA)
  • le nombre de tués (KIA)

Le nombre d’attaques est simple à utiliser. C’est pour cela qu’en 2016 il a été utilisé pour suivre le niveau de violences. Il paraissait globalement cohérent avec le niveau de violence indiqué par l’OSCE. De plus il a l’avantage d’être communiqué tous les jours dans la matinée, permettant d’espérer en faire un instrument de pilotage. Malheureusement il a fallu constater que ce nombre d’attaques n’est pas  cohérent avec les données SMM qui sont considérées comme plus fiables, même si elles arrivent tardivement.Ces données ne sont donc plus utilisées pour suivre l’évolution du conflit ukrainien

Pour le nombre de blessés et tués il n’est pas possible de les utiliser journalièrement (trop peu de blessés ou tués pour en faire le moindre graphique significatif). Cependant, cette indication donne un niveau qualitatif intéressant du niveau de violence. Il est intéressant d’en avoir connaissance sans pouvoir l’intégrer dans des mesures journalières significatives.

Données OSCE SMM

Ces données sont disponibles le soir en semaine du lundi  au samedi ( uniquement pour les jours non fériés), à une heure variable entre 18h et 21h.

Un rapport est fait sur les données disponibles la veille au soir vers 19h 30.

Les données sont donc disponibles avec 24 à 48 h  de retard.

Les données disponibles sont détaillées mais limitées à ce que voient les observateurs eux-mêmes. Comme nous ne savons pas le nombre de points d’observation ou de patrouilles pour chaque jour, nous ne savons pas s’il y a des variations dues au management des observateurs.

Les données ne couvrent pas une journée complète, mais cela donne une bonne idée.

Au rapport est joint une table annexe qui indique toutes les violations recensées et leur type.

Pour les statistiques qui sont présentées ici:

  • 1 ligne différente dans la table annexe est considérée comme 1 violation de cessez-le-feu.
  • toutes les explosions sont ajoutées, quelle que soit leur type.

 

9 octobre 2017

 

Quelques liens pour mieux comprendre:

Ukrainian news ( avec les communiqués quotidiens)

OSCE Ukraine Daily report

Cessez-le-feu et contrôle

La guerre de Corée aura-t-elle lieu ?

Ces derniers jours bruissent de rumeurs après les propos énigmatiques de Donald Trump.

Oui, il y aura probablement une ou plusieurs frappes militaires mais après les quelques guerres qui ont traumatisé les américains, il n’y aura probablement pas d’opérations au sol, sauf une éventuelle opération commando qui parait trop risquée pour le moment.

Le dictateur de Nord Corée veut simplement qu’on ne l’attaque pas quand on sera convaincu qu’il a l’arme nucléaire. Il ne l’a pas encore sous une forme opérationnelle: il a des briques qui ne s’assemblent pas encore ensemble. Cela ne dissuadera pas les USA.

Si la diplomatie fait des miracles, peut-être rien!

9 octobre 2017

Ukraine : statistiques semaine 39

 

Statistiques spécifiques  semaine 39

Forte dégradation du nombre moyen de Violations de cessez-le-feu et du nombre d’explosions par rapport à la semaine 38 : +44%

Pour rappel il y a eu en moyenne 82 violations et 84 explosions par jour. Si certains prétendent que cela ressemble à un cessez-le-feu, les chiffres sont impitoyables quant à la réalité du cessez-le-feu qui demeure essentiellement fictif.

Tendances : Escalade ou Désescalade ?

Tendance court terme

C’est à l’escalade, compte-tenu des résultats de la semaine 39.

Cette tendance se confirme en début de semaine 40 (utilisation d’orgues de Staline le 3 octobre, ce qui est la première fois depuis le 25 août)

Tendance moyen terme

Légère escalade sur une période de 3 semaines

Tendance long  terme

3 vues différentes à partir de données différentes confirment la même tendance plus ou moins marquée.

Que ce soit le nombre d’attaques recensées journalièrement par l’Armée Ukrainienne, le nombre de violations et le nombre d’explosions recueillis par le SMM, la tendance de fond (sur un mois et demi) montre une tendance à la désescalade, qui est à peu près cohérente suivant les différentes sources de données. Si on compare le nombre de violations et le nombre d’explosions, on constate une décrue importante du nombre d’explosions et une décrue très lente du nombre de violations. A ce rythme, il faudrait + de 3 mois pour qu’il n’y en ait plus. C’est probablement un effet de bord du comportement des acteurs de supervision du cessez-le-feu. Leur objectif semble de diminuer les signes les plus visibles (ex : explosions).

Attention: les variations restent très importantes. La tendance long terme est un peu artificielle, puisque repose sur une analyse statistique des données sur 1 mois et demi. Le nombre de violations a augmenté de façon importante et est à un niveau élevé ailleurs que dans le secteur de Luhansk. La tendance long terme contredit les autres tendances, mais une confirmation des tendances court et moyen terme pourrait effacer complètement les gains constatés sur la période d’un mois et demi.

Analyse de la typologie des secteurs

Le SMM présente dans ses rapports 2 secteurs : Donetsk et Luhansk.

Dans ce qui suit, 3 secteurs sont pris en compte :

  • Donetsk
  • Mariupol
  • Luhansk

Les données par secteur sont issues des tables annexées des rapports SMM. Le recueil des données a été fait rapidement et il peut y avoir quelques erreurs mais marginales et sans mettre en cause le résultat global. Une ligne = une violation de cessez-le-feu

Toute explosion est prise en compte, quel que soit son type.

Ces 2 graphiques donnent une typologie très différentes des 3 secteurs :

  • Luhansk : très peu de violations mais il peut y avoir des pics d’explosion équivalents à ceux de Donetsk :
    * cela ressemble à des troupes de métier ou très entrainées avec du gros matériel
    *  le cessez-le-feu peut mobiliser peu de ressources mais avec un très bon contact hiérarchique avec les LPR et l’armée régulière russe ( qui est probablement la colonne vertébrale de ces troupes) cela doit être possible… sauf les groupes francs-tireurs, genre unités spéciales ou mercenaires en groupe qui utilisent des laissez-passer russes.
  • Mariupol: Beaucoup de violations mais très peu d’explosions
    * cela ressemble à des militants dispersés dans la nature mais avec très peu de matériel lourd
    * la plupart des violations est due à des balles traçantes, qui proviennent certainement des mêmes groupes. Cela demande un travail d’investigation terrain
  • Donetsk : beaucoup de violations et beaucoup d’explosions
    * un mélange explosif de miliciens et de gros matériel
    * un bon découpage en sous-secteurs devrait permettre de s’adapter localement. Illusoire de tout traiter de la même façon.

Les données utilisées

Dans la culture de la mesure on vérifie les données disponibles afin de s’assurer de leur pertinence.

Données communiquées par l’Armée ukrainienne ( disponibles en anglais sur plusieurs media ukrainiens accessibles sur internet. Ex: UNIAN News, Kyivpost …)

Tous les jours, un communiqué de l’Armée Ukrainienne indique pour la veille:

  • le nombre d’attaques  contre l’armée ukrainienne
  • le nombre de blessés (WIA)
  • le nombre de tués (KIA)

Le nombre d’attaques est simple à utiliser. C’est pour cela qu’en 2016 il a été utilisé pour suivre le niveau de violences. Il paraissait globalement cohérent avec le niveau de violence indiqué par l’OSCE. De plus il a l’avantage d’être communiqué tous les jours dans la matinée, permettant d’espérer en faire un instrument de pilotage. Malheureusement il a fallu constater que ce nombre d’attaques n’est pas  cohérent avec les données SMM qui sont considérées comme plus fiables, même si elles arrivent tardivement.

Pour le nombre de blessés et tués il n’est pas possible de les utiliser journalièrement (trop peu de blessés ou tués pour en faire le moindre graphique significatif). Cependant, cette indication donne un niveau qualitatif intéressant du niveau de violence. Il est intéressant d’en avoir connaissance sans pouvoir l’intégrer dans des mesures journalières significatives.

Données OSCE SMM

Ces données sont disponibles le soir en semaine du lundi  au samedi ( uniquement pour les jours non fériés), à une heure variable entre 18h et 21h.

Un rapport est fait sur les données disponibles la veille au soir vers 19h 30.

Les données sont donc disponibles avec 24 à 48 h  de retard.

Les données disponibles sont détaillées mais limitées à ce que voient les observateurs eux-mêmes. Comme nous ne savons pas le nombre de points d’observation ou de patrouilles pour chaque jour, nous ne savons pas s’il y a des variations dues au management des observateurs.

Les données ne couvrent pas une journée complète, mais cela donne une bonne idée.

Au rapport est joint une table annexe qui indique toutes les violations recensées et leur type.

Pour les statistiques qui sont présentées ici:

  • 1 ligne différente dans la table annexe est considérée comme 1 violation de cessez-le-feu.
  • toutes les explosions sont ajoutées, quelle que soit leur type.

 

03 Octobre 2017 mis à jour le 4 octobre en intégrant les informations du 3 octobre

 

Ukraine semaine 39 : statistiques jusqu’au 22-09-2017

« Montres-moi ce que tu comptes, je te dirai ce que tu es et ce que tu veux »

C’est ainsi que pourraient parler des personnes avec une bonne culture de la mesure. Ce n’est pas le cas de la plupart des acteurs du management du conflit ukrainien. Ils sont dans le « paraître » plus que dans la réalité objective et mesurable. Les nombres disponibles ne sont synthétisés par aucun des acteurs officiels, ou du moins aucune statistique crédible n’est disponible au niveau des media. Ceci est révélateur de l’absence à tout niveau d’un pilotage réel. Les acteurs sont dans la « réaction » et l’agitation médiatique, pas dans un pilotage qui aboutirait à en maitriser les composantes.

Pour la réflexion  statistique 2 graphiques sont présentés ici:

Le premier est celui du nombre d’attaques journalier communiqué par l’armée Ukrainienne par rapport au nombre d’explosions global fourni par l’OSCE .

Le second est celui du nombre de violations du cessez-le-feu  journalières par rapport au nombre d’explosions journalières.

statistiques conflit ukrainien jusqu’au 22 septembre 2017

Dans les graphiques, l’échelle de la première série est à gauche et l’échelle de la seconde série est à droite. L’échelle  de gauche n’est applicable qu’au Nombre d’explosions. Pour l’autre courbe il faut aller chercher l’échelle à droite du graphique.

Analyse du graphique « Attaques (UA) et Nbre d’Explosions

Ce qui a conduit à ce graphique est le constat que les données de l’Armée Ukrainienne et l’OSCE ne paraissent pas cohérentes pour avoir une idée du niveau de violence.

Ce graphique confirme effectivement l’incohérence: un nombre relativement élevé d’attaques ne signifie pas que la veille a été très agitée. Par contre, les nombres relativement bas sont souvent ( mais pas toujours) confirmés par un niveau bas OSCE.

La principale conclusion est que le nombre d’attaques donné par l’Armée Ukrainienne ne donne pas d’information pertinente sur le niveau de violence de la veille. Et comme l’OSCE donne ses données avec retard et sans traitement préalable, il faut attendre 24 à 48 heures pour avoir une petite idée du niveau de violence.

 

Analyse du graphiques « OSCE Nombre de violations et Nombre d’explosions »

Le but de ce graphique est de voir ce qui est le plus significatif: nombre de violations ou nombres d’explosions.

La définition qui a été prise ici  est qu’une ligne de l’annexe du rapport SMM est une violation de cessez-le-feu.

Le nombre d’explosions se limite à de l’artillerie ou des tirs de véhicules blindés ou chars et ne rend pas compte des violations à l’arme légère ou autre.

Le nombre de violations prend en compte tous les types d’armements.

C’est le nombre de violations du cessez-le-feu qui paraît le plus pertinent et le plus intéressant à exploiter, mais les deux mesures sont globalement cohérentes

Les actions de l’OSCE se sont focalisées sur l’interdiction des armements les plus destructeurs ( Artillerie, chars, etc). Il semble que leur influence sur le terrain tend à accorder de l’importance aux explosions ( armements les plus destructeurs) mais pas le reste.  Il peut y avoir des jours avec très peu d’explosions (depuis le 25 août 3 jours ont eu moins de 10 explosions) mais il est très rare qu’il y ait moins de 30 violations.

Depuis le 25 août les variations journalières du nombre de violations du cessez-le-feu restent importantes (elles peuvent être multipliées  ou divisées par  4 ou 5 en 1 ou 2 jours ; c’est à dire une augmentation de 400 ou 500%, ou une diminution de 75 ou 80% en moins de 48 heures)

Ce graphique donne l’impression que les acteurs ne cherchent pas à aboutir à un cessez-le-feu mais simplement à une réduction du nombre d’explosions, ce qui explique probablement qu’un cessez-le-feu réel paraisse inatteignable, puisqu’il ne semble même pas être un véritable but. L’objectif  apparent semble se limiter à une réduction apparente des explosions.

Les quelques jours où il y a peu d’explosions donnent l’impression que de temps à autre il y aurait un rappel vers les belligérants et dès que le niveau a baissé il n’y a plus d’action. C’est un système qui reste essentiellement passif et qui n’est toujours pas organisé pour traiter au jour le jour les incidents dans des espaces géographiques réduits et maitrisés (c’est assez facile de venir à bout de tous les incidents dans un espace réduit de 100km² quand il y a des équipes dédiées qui se montrent présentes jour et nuit. C’est quasi impossible si on le fait  sur toute la ligne de contact, pour la bonne raison que le responsable ne sait pas sur un tel territoire faire le lien avec les commandos locaux alors que dans un espace réduit, en quelques jours, il sait à qui s’adresser: c’est comme cela depuis le début de la mission SMM)

Le jour où il y aura moins de 10 violations par jour pendant plus d’une semaine, ce jour-là signifiera qu’il y a un petit espoir qu’un véritable cessez-le-feu s’instaure enfin.

Les données utilisées

Dans la culture de la mesure on vérifie les données disponibles afin de s’assurer de leur pertinence.

Données communiquées par l’Armée ukrainienne ( disponibles en anglais sur plusieurs media ukrainiens accessibles sur internet. Ex: UNIAN News, Kyivpost …)

Tous les jours, un communiqué de l’Armée Ukrainienne indique pour la veille:

  • le nombre d’attaques  contre l’armée ukrainienne
  • le nombre de blessés (WIA)
  • le nombre de tués (KIA)

Le nombre d’attaques est simple à utiliser. C’est pour cela qu’en 2016 il a été utilisé pour suivre le niveau de violences. Il paraissait globalement cohérent avec le niveau de violence indiqué par l’OSCE. De plus il a l’avantage d’être communiqué tous les jours dans la matinée, permettant d’espérer en faire un instrument de pilotage. Le premier graphique essaie de confirmer ou infirmer si le nombre d’attaques est significatif du niveau de violence en faisant la relation avec les données fournies par l’OSCE.

Pour le nombre de blessés et tués il n’est pas possible de les utiliser journalièrement (trop peu de blessés ou tués pour en faire le moindre graphique significatif). Cependant, cette indication donne un niveau qualitatif intéressant du niveau de violence. Il est intéressant d’en avoir connaissance sans pouvoir l’intégrer dans des mesures journalières significatives.

Données OSCE SMM

Ces données sont disponibles le soir en semaine du lundi  au samedi ( uniquement pour les jours non fériés), à une heure variable entre 18h et 21h.

Un rapport est fait sur les données disponibles la veille au soir vers 19h 30.

Les données sont donc disponibles avec 24 à 48 h ( pour les données du samedi) de retard.

Les données disponibles sont détaillées mais limitées à ce que voient les observateurs eux-mêmes. Comme nous ne savons pas le nombre de points d’observation ou de patrouilles pour chaque jour, nous ne savons pas s’il y a des variations dues au management des observateurs. On suppose qu’elles sont minimes.

Les données ne couvrent pas une journée complète, mais cela donne une bonne idée.

Au rapport est joint une table annexe qui indique toutes les violations recensées et leur type.

Nulle part dans les documents de l’OSCE disponibles ne sont détaillés ce qu’est une violation du cessez-le-feu. La définition qui a été prise pour ces graphiques est une ligne de la table annexe = une violation. Il est certain que ce n’est pas la définition OSCE qui doit être implicite dans leur tête mais n’est jamais explicite. Comme ils ne donnent jamais le nombre de violations par jour mais  disent simplement qu’il y en a plus ou moins que la veille, il n’y a pas de moyen de vérifier ou comprendre ce qu’ils nomment « violation de cessez-le-feu ». La définition de ce qu’est une violation de cessez-le-feu semble être faite pour les minimiser. On n’avance pas dans une direction en se voilant la face sur la situation réelle. Cela conforte cette impression d’opacité des intervenants OSCE et difficulté à utiliser leurs données qui sont brutes et incomplètes, comme s’ils se prétendaient les seuls à juger de ces sujets. Il va falloir qu’ils s’y fassent:  il n’y a pas que des acteurs OSCE qui s’y  intéressent et ont des connaissances dignes d’intérêt sur ces sujets.

Pour ces statistiques, une ligne différente dans la table annexe est considérée comme une violation de cessez-le-feu. Pour les types d’incident, seul le nombre d’explosions est pris en compte, quelle que soit l’explosion.

On aurait pu imaginer que ceux qui font le rapport utilisent Excel et sortent ainsi automatiquement des nombres réutilisables. Ce n’est pas le cas à ce jour.

25 septembre 2017

PS: la semaine dernière un responsable OSCE a indiqué que le nombre de violations du cessez-le-feu avait diminué de 10% en une semaine. Si vous avez vu les graphiques, le nombre de violations peut être multiplié par 4 ou 5 en un ou deux jours et aussi être divisé par 4 ou 5 en moins d’une semaine, ce qui représente une diminution possible de 75 à 80% ou une multiplication de 400 à 500%. Dans ce contexte, 10% est-il significatif ? Vous trouverez la réponse à la question si vous avez un peu de bon sens.

Les « Retours » de la chute du Mur de Berlin et de la désintégration de l’URSS – Exemple pédagogique

Les « Retours du passés » sont des événements ( ou série d’événements) à travers lequel un ( ou des) événement(s) passés ressurgissent.

Cet article est autosuffisant afin d’en faire une explication compréhensible pour ceux qui auraient un peu de difficulté à comprendre ce concept de « Retour ».

Un Retour peut se faire sous 2 formes:

  • positive: c’est un événement similaire à l’événement initial ( un événement quasi identique est rarissime)
  • négative: c’est un événement contraire à l’événement initial. Le plus souvent il met en cause l’événement initial ou essaie d’effacer l’événement initial

Très peu d’événements provoquent de « Retour » et ce ne sont pas les mêmes suivant les zones géographiques auxquelles on s’adresse. Il faut qu’ils aient  eu un large retentissement avec la conséquence que ce sont des événements auxquels on a fait souvent référence pendant des années et des années.

Pour le continent Européen ces deux événements, à savoir la chute du mur de Berlin et la désintégration de l’URSS sont les événements marquants de la période 1989 – Fin 1991.

  • Chute du mur de Berlin : Novembre 1989
  • Désintégration de l’URSS: période de Mars 1990  à Décembre 1991

L’intérêt des « Retours » est que la « Théorie du Retour » indique les périodes probables d’apparition, ce qui permet d’en faire un instrument de prévision, très utile en géo-stratégie. Dans certains cas, seule la connaissance de la « Théorie du Retour » et une bonne analyse permettent d’entrevoir un ou des événements qui paraitraient imprévisibles autrement.

Pour être simple dans l’explication, nous nous limitons ici aux retours de « 25 ans environ ». Ce sont les retours les plus probables et quelqu’un qui veut les comprendre et utiliser peut se contenter de ne considérer que cette périodicité de 25 ans ( ou un multiple de 25 ans).

Quel événement peut apparaître comme un Retour de la Chute du mur de Berlin?

La chute du mur de Berlin marque la fin du rideau de fer et la fin de la séparation des deux Europes et de la guerre froide qui en résultait. Un « Retour négatif » serait :

  • recréer deux blocs européens
  • recréer un climat de guerre froide
  • recréer une forme de glacis soviétique même s’il est russe

D’après la « Théorie du Retour », la probabilité la plus grande de Retour est autour de 25 ans plus tard, c’est à dire  autour de 2014 ( à un ou deux ans près), ce qui correspond justement à cette période qui a commencé à recréer un climat de guerre froide. Ce Retour ne s’est pas manifesté par un événement unique, mais par une tendance de fond qui a suivi la crise et la guerre Ukrainienne.

Quel événement peut apparaître comme un Retour de la désintégration de l’URSS?

Un « Retour positif » aurait été la désintégration ou  dislocation de la Russie ou dislocation de Russie ou du système d’influence régional de la Russie.

Un « Retour négatif » serait quelque chose qui ressemble à la renaissance de l’URSS:

  • création d’une nouvelle alliance Russie-Pays Européens,
  • réaffirmation de la Russie en tant que puissance régionale et mondiale

D’après la « Théorie du Retour », la probabilité la plus grande de Retour est autour de 25 ans plus tard, c’est à dire  sur la période 2015-2016, ce qui correspond justement à cette période où la Russie tente de se réaffirmer tout azimut tentant de retrouver une stature mondiale qu’elle avait perdu

Ce n’est pas un événement qui confirme ce Retour mais toute une série d’événements et des tendances de fond

Avec la crise ukrainienne nous avons à la fois une tentative de « Retour positif »  (tentative d’alliance Ukraine-Russie et formation d’une nouvelle zone d’influence russe) et un « Retour négatif » (tentative d’étendre sa zone d’influence par la force: Crimée, guerre ukrainienne). Nous avons aussi une tentative de résurgence de républiques soviétiques à travers les républiques fantoches de Donetsk et de Luhansk, comme si ils avaient besoin de se souvenir de républiques anciennes. Ce dernier élément est plutôt comique, même si les dirigeants (à l’origine russes) de ces nouvelles républiques fictives risquent de ne pas apprécier de savoir qu’ils n’ont été que le jouet de leur inconscient.

Avec la guerre syrienne nous avons un « Retour négatif » d’affirmation de puissance de la Russie qui tente de se substituer à l’URSS sans recréer un bloc.

Poutine est donc un acteur discipliné de son propre inconscient. Il démontre, sans le savoir et probablement sans vraiment apprécier, la Théorie du Retour avec éclat. Tout ce qu’il a fait et fait le montre: grâce à son aide inconsciente et grâce à tout ce qui a été dit et fait par Poutine et la Russie nous allons pouvoir commencer un débat pour aboutir à une démonstration dont l’URSS marxiste n’aurait pas rougi: une loi de l’Histoire démontrée grâce à la complicité inconsciente des dirigeants russes.

A suivre, cela ne fait que commencer. Il faut que les avis s’expriment.

Cet article est auto-suffisant. Sans consulter aucun autre document  du site vous devriez comprendre le concept à partir de cet exemple qui est structurant depuis 2014 pour comprendre l’actualité et le futur à moyen terme. Les concepts ont été simplifiés au maximum.

Si vous voulez aller plus loin, vous pouvez aller consulter la page sur les « Retours du passé »Vous y trouverez la Théorie du Retour et quelques exemples. Les concepts y sont plus précis, plus détaillés, plus techniques, ce qui pourrait introduire une incompréhension pour ceux qui pensent avoir compris cet article. La principale différence est que cet article se limite aux retours de 25 ans alors que la Théorie est décrite sur des retours de 8 ans et demi environ (25 ans divisés par 3) et leurs multiples et dit très peu de choses sur la manière dont on détermine les occurrences probables ou non. la simplification aux retours de 25 ans permet de présenter les choses  simplement, mais c’est un peu plus compliqué que cela. La « Théorie du Retour » fait moins d’une page mais il faut en peser chacun des termes et savoir l’appliquer correctement.

Si vous voulez encore en savoir plus, l’auteur tient à votre disposition un exemplaire de l’édition 2012 qui vous permet de mieux comprendre à travers de nombreux exemples dont le contexte d’actualité est rappelé, afin de remettre ces « Retours » dans leur environnement permettant de mieux le comprendre. Ces exemples n’ont pas été détaillés sur le site web même si la plupart sont cités.

Si vous voulez encore en savoir plus, il est possible de faire une présentation ou une formation personnalisées. Certaines de ces présentations sont gratuites, d’autres sont facturées au temps passé. Cela dépend des demandes qui sont faites et des connaissances préalables de ceux qui veulent comprendre et l’utiliser professionnellement. L’auteur étant ouvert à échanger sur ces sujets, la possible facturation s’adresse essentiellement à des milieux professionnels et reste exceptionnelle.

C’est simple et puissant pour ceux qui ont compris et savent l’utiliser correctement. Très peu d’événements sont prévisibles par ce moyen, mais ce sont généralement des crises imprévisibles autrement. Ce sont des concepts qui apportent quelques informations complémentaires pertinentes à ceux qui savent déjà mener des analyses stratégiques classiques. Ces quelques informations complémentaires permettent de déterminer une probabilité d’événement. Nous sommes dans une logique équivalente à la gestion des risques pour ceux qui sont familiarisés avec le gestion des risques ou de la  safety.

23 septembre 2017

 

 

 

Le Retour de la fin de l’Empire Ottoman

Ce qui suit est un draft en cours d’élaboration. Il est structurant pour les années à venir, ses effets étant fondamentaux pour comprendre une sorte de stratégie implicite et inconsciente qui va lier certains événements en particulier dans les pays du Moyen-Orient apparus sur les décombres de l’Empire Ottoman

Pour comprendre ce qui suit, le prérequis est de comprendre la « Théorie du Retour »

Ensuite il faut comprendre quelques exemples et les concepts essentiels   du Retour. Le Retour d’un événement historique peut être un ou des événements ou même une tendance qui est une forme d’expression inconsciente du revécu de cet événement.

Le retour peut être similaire à l’événement d’origine, ou contraire ( remettons en cause l’événement passé) ou un mélange des deux.

Pour le moment ce « Retour » de la fin de l’Empire Ottoman n’est pas considéré comme un exemple de la « Théorie du Retour« , c’est une étude parallèle qui pose quelques problèmes non résolus. Cela relève plus de l’intuition que de la démonstration à ce stade.

Le printemps arabe de 2011 peut être considéré comme l’expression de ce Retour qui secoue et met en cause ce qui a été bâti après la fin de l’Empire Ottoman.

La volonté de créer un Califat par l’Etat Islamique peut être aussi l’expression de ce retour qui tend à vouloir recréer un tel empire. ( ce qui ne veut pas dire que cet empire sera recréé: il peut s’exprimer par des tendances fugaces et non durables)

L’affirmation progressive de la Turquie comme un régime autoritaire et comme une puissance régionale en est une autre forme.

L’une des conséquences de ce Retour va être l’instabilité de quelques pays créés après la chute de l’empire ottoman dans leurs frontières . Ceci favorisera des évolutions de frontières ou de territoires pour une série de pays dont l’Irak, la Syrie et quelques autres.

Cela va s’exprimer comme une tendance inconsciente à redéfinir un partage régional. Mais rien ne  dit que ce partage confirmera les partages précédents ou se concrétisera par un nouveau partage qui durera quelques dizaines d’années.

C’est le fil d’Ariane inconscient d’événements en cours et à venir.

A suivre: simple Draft du 22 Septembre 2017

Dans quelles situations des forces internationales sont-elles utiles pour ramener le calme ?

Les réflexions sur les moyens de ramener la paix envisagent souvent des forces de paix internationales, croyant qu’une force internationale va s’imposer sur place et ramener la paix.

Toutes les forces internationales de paix ne sont pas capables de s’imposer militairement. Les forces de paix onusiennes ne sont jamais de vraies forces combattantes, mais sont équipées pour pouvoir se faire ponctuellement respecter si les  forces en présence sont disparates et pas trop organisées. L’idée que ces forces internationales de paix vont s’imposer militairement et ramener la paix est souvent une illusion.

S’il est vrai qu’une victoire militaire ramène souvent le calme qui est appelé retour à la paix, il ne suffit pas de gagner militairement la guerre sur le terrain pour en faire une solution généralisée à  tous les conflits.

Cependant il y a des cas où des forces de paix sont utiles et peuvent aider à ramener un calme quasi complet.

Parmi ces cas:

  • des forces internationale , style onusienne, sur une frontière internationale reconnue, à condition de contrôler toute la frontière incriminée et tous les points de passage. Ces forces agissent souvent de concert avec la négociation d’un armistice et la définition précise des droits de chacun. Cela peut prendre un peu de temps pour aboutir à un calme complet mais cela finit généralement par arriver.
    Exemple : Forces de l’ONU sur le Golan entre Israël et la Syrie
  • Lorsqu’il  n’y a plus aucune structure locale capable d’assurer la sécurité et qu’il n’y a plus de force locale prétendant contrôler militairement l’ensemble du territoire, il est indispensable d’avoir une force internationale pour assurer un minimum de sécurité.
    Exemple: Le Cambodge après le départ des Khmers Rouges

 

Il y a cependant de nombreux cas où une force internationale ne réussit jamais à s’imposer et n’a pratiquement aucun effet. Cela n’empêche pas de  reconduire la force internationale d’année en année, même si elle n’évite aucune guerre, ne s’impose à aucune milice et ne désarme personne.

Exemple : La FINUL au Sud-Liban: elle n’a jamais empêché les guerres successives au Liban et n’a jamais empêché la moindre milice de prospérer. Le Hezbollah s’est organisé sous l’ombre de la FINUL qui n’a jamais exercé le moindre contrôle sérieux sur cette milice.

Le plus souvent, on crée  une force internationale qu’on ajoute aux dispositifs et forces existantes, sans les désarmer, les retirer. Le problème précédant reste entier. Le seul avantage de ces forces de paix est qu’elles n’hésitent pas à discuter avec les forces en présence, ce qui peut suffire à ramener le calme. Ce n’est pas leur force militaire qui ramène le calme mais la gestion intelligente et organisée des relations entre les différentes forces en présence qui peut aider à ramener le calme.  C’est ce qui manque aujourd’hui à l’OSCE dont les observateurs SMM, passifs, ne gèrent pas correctement les différentes forces en présence, ni directement ni indirectement au travers du JCCC.

Il y a cependant des exceptions où des forces internationales combattent victorieusement toutes les autres forces et ramènent ainsi le calme par élimination progressive des autres forces. Ces cas demandent des moyens militaires considérables. C’est généralement une armée préexistante ( ou alliance) qui réussit à avoir une couverture internationale pour agir localement. Ces cas posent généralement des difficultés pour faire émerger des forces de sécurité autonomes et efficaces.

Exemples: forces internationales syriennes au Liban, OTAN au Kosovo

 

Pourquoi cette réflexion ?

Principalement parce que le président ukrainien Poroshenko et le président russe Poutine parlent beaucoup de propositions de forces de paix en Ukraine. Mais aucune des propositions faites par l’un ou l’autre ne seront vraiment utiles:

  • Au cas où une force de paix de l’ONU se déployait dans tout le Donbass en Ukraine, elle se déploiera en plus des forces existantes. Au mieux les milices actuelles  rentreront dans la clandestinité et ne seront plus apparentes,  au pire  elles resteront comme aujourd’hui, étant militairement plus fortes que la nouvelle force de paix. De plus des soldats étrangers, sans connaissance de la langue, se montrent assez peu compétents  dans la gestion de la sécurité au jour le jour.
    Ce nouveau dispositif s’ajoutera probablement à ceux qui existent déjà : SMM de l’OSCE, JCCC entre l’Ukraine et la Russie, sans les remplacer ni les intégrer, chacun essayant de montrer son utilité dans le nouveau contexte.
    L’Ukraine est spécialiste de la demande de dispositifs qui s’ajoutent les uns aux autres ( le SMM a été créé à la demande de l’Ukraine, et il me semble que le JCCC aussi, l’implication de l’Allemagne et la France aussi, puis un jour ce sera le tour des USA, etc. et un jour quelqu’un essaiera d’intégrer tous les dispositifs dans un seul: le poids des appareils  en place fait que cela risque d’être une mission impossible)
  • Le président russe Poutine lui ne parle de forces de paix que là où il voit la future frontière avec l’Ukraine. Toute la stratégie militaire et diplomatique russe tend à faire interdire tout contrôle de la frontière russo-ukraine ( les 2 points de contrôle de l’OSCE sur la frontière ne contrôlent rien) et multiplier les accords, les contrôles sur la ligne de contact qui est le point théorique de « frontière interne » entre les séparatistes et l’Ukraine. La Russie le fait autant à travers le groupe de contact qui s’est transformé en machine à créer des accords un peu partout dans lesquels le contrôle par les ukrainiens est toujours exclu que par des propositions ou le refus des propositions des autres. Par chance pour la Russie, l’Ukraine joue le jeu en transformant la ligne de contact en véritable frontière. Le passage officiel  vers  les territoires séparatistes ( et en provenance de) est devenu pire qu’une frontière et organisé par les autorités ukrainiennes. Les deux acteurs clés de ce conflit semblent implicitement d’accord pour faire de la ligne de contact une véritable frontière. On ne comprend pas toujours la logique des autorités ukrainiennes en renforçant elles-mêmes une séparation avec ce qu’elles revendiquent comme appartenant à l’Ukraine.

21 septembre 2017