Archives de catégorie : Notes d’actualité

pour y décrire les réactions au fil de l’actualité

Blocage N° 2: le statut final des territoires

Il y a 2 points importants dans les accords de Minsk 2 (le texte est accessible en cliquant dessus)

Le point 4 visait à instaurer un régime de transition

Le point 11 concerne pus particulièrement le statut final. On ne parle que de “décentralisation” dans ce point 11.

Le point 4 devait permettre des élections dans le cadre de la loi ukrainienne pour une période de transition. On ne va pas refaire l’histoire, mais s’il y a eu un cadre, les séparatistes n’en ont pas voulu et fidèles à leur politique permanente du fait accompli ont organisé des élections locales en dehors du cadre de la loi ukrainienne. Ils voudraient que le parlement ukrainien avalise la situation, mais c’est impossible. L’OSCE est responsable des élections et si on lui demandait de statuer si des élections libres peuvent avoir lieu alors que:

  • la langue ukrainienne est presque bannie,
  • que tous les symboles de l’Ukraine sont progressivement et systématiquement retirés,
  • les opposants ne peuvent pas s’exprimer,
  • etc…

Je me rangerai à l’avis de l’organisme spécialisé de l’OSCE. C’est un rare organisme que je ne conteste pas. Mais le TCG ne peut pas se prononcer sur le sujet. Ses acteurs ne peuvent être juges et partie.

Ma conclusion est que la phase transitoire ne peut plus se dérouler comme prévu et qu’il n’est pas possible dans l’immédiat d’avoir des élections libres. Donc il faudra imaginer autre chose. Probablement une administration provisoire par quelqu’un agréé par les 2 parties ou une mise sous tutelle de cette région en attendant que les choses redeviennent un peu plus normales (il me semble que la mise sous tutelle peut être évitée, mais de toute façon les autorités autoproclamées vont devoir rendre leur tablier avant qu’il y ait des élections organisées et validées par l’OSCE)

Il reste donc le point 11, sujet aux interprétations plus ou moins réalistes et plus ou moins farfelues. Ce commentaire s’adresse autant à l’Etat ukrainien qu’aux séparatistes.

L’entité administrative de l’Ukraine est l’Oblast ( entité de base qui se retrouve partiellement en Russie). Les Oblast Donetsk et Luhansk sont actuellement divisés en 2 parties: une partie séparatiste et une autre ukrainienne. Il y a plusieurs possibilités:

  • 1 – considérer les 2 Oblast dans leur ensemble et réfléchir au fonctionnement de l’ensemble ( ne le rejetez pas trop vite: les séparatistes voudraient contrôler l’ensemble des 2 Oblasts. Le fait de considérer l’ensemble peut les intéresser.) Dans ce cas le découpage administratif ne changerait pas mais il y aura une longue période pour refaire fonctionner chacun de ces 2 oblasts dans son ensemble)
  • 2 – recréer 1 ou 2 oblasts spécifiques avec des particularités propres
  • 3 – qu’on crée ou non de nouveaux oblasts, faire évoluer le fonctionnement des oblasts dans leur ensemble, c’est à dire en définissant une décentralisation applicable à tous les oblasts. Ce sera plus long, mais le fait que les forces de police dépendent des autorités locales peut faire partie d’une réforme. Aujourd’hui tout est mélangé entre l’armée et les forces de police. On ne s’y retrouve pas. Envisager l’équivalent d’un “préfet de police” qui dépendrait de l’autorité locale de l’oblast et donner des pouvoirs locaux sur les services de police et de sécurité peut répondre à une partie du problème

En plus, il y a des choses qu’il faudra prendre en compte comme le russe dans l’administration, sans pour autant aller au bannissement de l’ukrainien.

Suivant les options retenues, cela peut impliquer une grande partie de l’Etat.

Quant à une armée locale à ces “régions”, il faut être réaliste: même dans les Etats fédérés comme l’Allemagne ou les USA, il n’y a qu’une armée. Il n’est pas négociable d’en avoir 2 ou 3 surtout si 2 n’ont comme seule vocation que de se défendre de la 3ème.

Bien sûr il peut y avoir des forces de sécurité locales ou une forme de “garde locale”, mais l’armement est celui de forces de sécurité, pas celui d’une armée. De l’artillerie et des tanks pour assurer l’ordre local ? Pas sérieux

Ce point du statut ne peut se résoudre immédiatement. Ce n’est pas au TCG de définir les changements institutionnels de l’Ukraine. Ce n’est pas non plus à des autorités autoproclamées de définir leur statut, en s’appuyant sur le soutien militaire d’un grand frère. Ils peuvent faire partie de la réflexion mais n’auront pas de veto.

Cette histoire de statut fait partie de l’alchimie politique locale. Il faudrait un alchimiste local pour faire avancer le sujet un peu plus sérieusement que ce qui a été fait.

La réforme des Oblasts serait certainement une bonne base mais il faut quelqu’un de local pour l’animer.

26 septembre 2020 mis à jour le 10 Octobre 2020

Pour en savoir plus:

Donbass: la politique de l’intégration à marche forcée dans la Russie

Ci-joint un extrait des accords de Minsk 2 point 8:

“…8. Détermination de la procédure pour le rétablissement complet des relations socio-économiques, y compris les transactions de paiements sociaux, tels que les pensions et autres paiements (recettes et revenus, paiement en temps voulu de toutes les factures de services publics, renouvellement de l’imposition dans le cadre juridique de l’Ukraine).

À cette fin, l’Ukraine doit reprendre le contrôle du segment de son système bancaire dans les zones touchées par le conflit, et un mécanisme international visant à faciliter ces transferts sera probablement créé...”

L’administration actuelle est-elle compatible de ce point des accords de Minsk 2 ?

NON. Depuis 2014, c’est un rejet et une destruction systématique des symboles et réalités de l’Ukraine. Ces derniers jours, le DPR s’est vanté d’avoir interdit la monnaie ukrainienne.

Exemple récent : Exclusion de la monnaie ukrainienne comme publié dans les nouvelles officielles de ces territoires.


C’est probablement la violation la plus grave des accords de Minsk 2. Non seulement l’Ukraine n’a pas été autorisée à reprendre le contrôle de son système bancaire dans les zones touches par le conflit, mais les pseudo-autorités locales se sont permis d’interdire jusqu’à la monnaie. Impossible que cela ne se fasse pas avec l’assentiment de Moscou qui en tant que signataire des accords de Minsk 2 devrait être priée de mettre de l’ordre sur ce point.

L’administration intérimaire ne peut prendre des décisions unilatérales contraire aux accords signés.

Résumons:

  • la seule langue autorisée est le russe (l’ukrainien est officiellement banni)
  • le DPR encourage tous les habitants à avoir un passeport DPR pour demander la nationalité russe
  • les media ukrainiens sont quasi interdits
  • les sociétés russes sont favorisées
  • Le rouble est la seule monnaie officielle
  • …etc,etc

Peut-on parler de respect des accords de Minsk 2 par les séparatistes et la Russie ?

Non. C’est une intégration forcée de l’ensemble du territoire dans la Russie, dont se vante officiellement les responsables autoproclamés.

Pourrait-on parler d’élections justes avec interdiction d’utiliser l’ukrainien, les media ukrainiens et en censurant tout ce qui est favorable à l’Ukraine ?

Une élection à la Russe ou la Biélorusse ? Cela ne pose aucun problème pour la Russie. En tant qu’européen, cela nous interpelle et nous déchire, comme si cela devait être l’ultime humiliation d’une élection conduite au son du canon et de la force militaire après avoir retiré tout symbole de l’Ukraine dans les territoires occupés.

25 septembre 2020 mis à jour le 10 octobre 2020

Pour en savoir plus:

Blocage N°1: Minsk 2 et le contrôle de la frontière russo-ukrainienne

Les accords de Minsk de Février 2015, dits Minsk 2 , prévoient que l’Ukraine peut déployer l’armée ukrainienne le long de la frontière après la tenue des élections dans les territoires séparatistes.

Ce point est l’un des points de blocage actuel. Les autorités ukrainiennes l’ont modifié unilatéralement et déclarent que les élections ne pourront avoir lieu qu’après le déploiement de l’armée ukrainienne le long de la frontière russo-ukrainienne ainsi que le désarmement des milices.

Pourquoi est-il important de contrôler la frontière russo-ukrainienne ? Parce qu’il sera quasi impossible de désarmer le Donbass sans contrôler la frontière. Ce ne sont pas 2 malheureux postes SMM, sans pouvoir d’inspection dans les camions qui passent, qui contrôleront quoi que ce soit. Ces 2 points d’observation relèvent de la farce médiatique. Ce n’est pas non plus la confiance dans la Russie qui permettrait de s’en assurer. Ils nous disent ce qu’ils ont l’habitude de dire à leur population. Pour eux la vérité, c’est ce que les media racontent, mais ce n’est pas la vérité, que ce soit pour le traitement de leurs opposants ou leur présence militaire directe ou indirecte ( à travers une aide massive en équipements militaires) dans les pays proches comme l’Ukraine.

Si les observateurs SMM étaient un peu moins passifs et se transformaient en inspecteurs fiables et efficaces, il serait peut-être possible de commencer un sérieux désarmement, mais pour le moment, cela semble un vœu pieux.

Y a-t-il pour l’Ukraine un moyen de contrôler la frontière russo-ukrainienne sans modifier les accords de Minsk 2 sur ce point ?

Oui mais il faut être suffisamment retord et politicien pour le tenter.

Commençons par prendre un peu de recul et imaginer ce que sera le Donbass séparatiste dans la paix retrouvée:

  • L’armée ukrainienne sera déployée sur une bande de 10 à 15 kms le long de la frontière russo-ukrainienne
  • La zone de sécurité entourant la ligne de contact actuelle sera gérée par des forces de sécurité créées spécialement à partir de combattants séparatistes et de combattants ukrainiens. Le commandement de ces forces de sécurité sera international pendant quelques années. Cette zone est et restera sensible. Si elle était contrôlée par l’armée ukrainienne, cela empêcherait tout désarmement de l’armement lourd des séparatistes. Si les combattants séparatistes restent sur place, cela empêchera le retrait de l’armée ukrainienne et le maintien de l’armée ukrainienne empêchera le désarmement. On tournera en rond, jusqu’à ce qu’une solution de sécurité satisfaisante englobant l’ensemble de la zone de sécurité soit trouvée. C’est la confiance dans ce dispositif de sécurité qui permettra d’avancer
  • Les forces de sécurité locales seront sous l’autorité des autorités locales élues. Attention, qui dit force de sécurité locale exclut tout armement lourd d’une armée ( artillerie, chars, mitrailleuses lourdes, orgues de staline …)
  • Les anciens combattants auront retrouvé une activité: soit au sein de l’armée ukrainienne, soit au sein des forces de sécurité locales, soit en reprenant une activité civile

Cela peut paraitre surprenant aujourd’hui, mais il y aura des combattants qui seront intégrés dans l’armée ukrainienne. C’est ceux-là qui m’intéressent.

S’il y avait redéploiement d’unités combattantes le long de la frontière russo-ukrainienne, sous commandement distant ou local de l’armée ukrainienne, l’Ukraine contrôlerait complètement la frontière russo-ukrainienne dès cet instant et avant que les élections aient lieu. Et ceci en strict respect des accords de Minsk 2.

Est-ce un scénario réaliste? Oui mais uniquement avec les unités combattantes de Luhansk. Elles sont globalement bien entrainées et disciplinées. Probablement une bonne partie d’anciens militaires qui savent au fond d’eux-mêmes qu’une solution définitive passera par leur réincorporation.

On ne pourra pas les réincorporer en leur donnant une mission au Donbass, mais en leur donnant la mission de contrôler la frontière russo-ukrainienne, cela doit être possible.

De telles négociations n’ont pas à passer par le TCG. C’est une affaire directe entre l’armée ukrainienne, les combattants et l’administration ukrainienne. Il faudra un suivi extérieur des combattants réincorporés dans l’armée ukrainienne pour s’assurer qu’ils sont correctement traités.

Du côté ukrainien, il faut simplement commencer par le feu vert du président ukrainien pour ce scénario et laisser ensuite l’armée ukrainienne négocier avec chaque combattant sa réincorporation dans l’armée ukrainienne. L’affectation sera une zone de 10 à 15 kms le long de la frontière russo-ukrainienne.

Il y a beaucoup de points à régler:

  • les salaires seront versés en monnaie ukrainienne à partir d’agences bancaires ukrainiennes réinstallées dans le Donbass ( cela tombe bien : une autre clause des accords de Minsk2 prévoyaient ce redéploiement d’agences),
  • Il faudra signer un contrat entre l’armée et chaque recrue, comprenant une amnistie définitive, quels que soient les actes commis par le passé,
  • il faudra se mettre d’accord sur la composition des nouvelles unités ukrainiennes et leur commandement
  • Le commandement ukrainien restera-t-il à distance ou sera-t-il lui aussi sur place dans la bande de 10 à 15 kms ?
  • Y a-t-il quelques officiers ukrainiens qui seront choisis dans les unités combattantes réincorporées ?
  • … et beaucoup d’autres points de détail qui vont compter et dont nous n’avons pas idée

Bien sûr ces négociations entre l’armée ukrainienne, les combattants et l’administration vont se dérouler entre eux, le temps qu’il faut. La seule chose qu’il faudra fournir à un organisme extérieur comme l’OSCE est la liste de tous les combattants réincorporés pour pouvoir les suivre régulièrement pour s’assurer qu’ils sont correctement traités.

Il faudrait simplement que les autorités ukrainiennes osent donner corps à ce scénario, ce qui suppose que quelqu’un leur propose ce scénario. Il est vraisemblable qu’ils n’en ont même pas eu l’idée. Il faut leur donner l’idée et les aider à construire ce scénario. Au printemps 2021, il n’est pas impossible que ce scénario puisse être appliqué, ce qui résoudrait un premier blocage issu des accords de Minsk2.

25 septembre 2020 mis à jour le 10 octobre 2020

Naej DRANER

Pour en savoir plus :

Quel lien entre l’Horloge de l’Inconscient et l’Ukraine ?

Si vous avez compris le “Cycle des guerres” et la “Théorie du Retour”, il y a 2 liens directs avec ces 2 théories de l’Horloge de l’inconscient.

  • Cycle des guerres: Le conflit ukrainien est un exemple européen du “Cycle des Guerres”. Depuis les années 90, comme un métronome, chaque période d’amplification donne lieu à une guerre européenne. L’Ukraine est l’exemple de la période d’amplification dont le pic était en décembre 2015. Si l’Ukraine n’avait pas eu la mauvaise idée de faire une révolution interne chaotique en pleine période d’amplification, il n’y aurait pas eu de guerre.
  • Théorie du Retour: Le contexte régional important est ce retour de la chute du mur de Berlin et de la désintégration de l’URSS. 25 ans après la chute du mur de Berlin, de la dislocation de l’Europe de l’Est et de la désintégration de l’URSS, il y a un “Retour inverse”: la Russie revit, se réaffirme et redevient une puissance qui compte. C’est un “Retour” de 25 ans environ, comme l’indépendance des pays Baltes en 1990 était un retour de 50 ans de la main-mise de l’URSS sur ces pays. De tels retours sont fondamentaux pour comprendre les tendances inconscientes qui s’exercent. Cela ne veut pas dire que la Russie redeviendra une puissance équivalente à l’URSS, mais qu’elle revit et retrouve une grandeur pour quelque temps. Sur le long terme, cela ne suffira pas pour en refaire une superpuissance mondiale. La Russie sera rattrapée par sa démographie et ses problèmes internes. Mais l’Ukraine en a fait les frais. Voir apparaître plusieurs républiques fantoches (DPR et LPR), c’est peut-être aussi se donner l’illusion de faire revivre des républiques socialistes qui n’existent plus. La fin de ces républiques il y a 25 ans provoque une volonté inconsciente d’en recréer d’autres, par ce retour inverse de l’histoire. C’est compliqué de comprendre tout ceci quand on est trop rationnel. la “Théorie du Retour” est un instrument de compréhension des tendances pour ceux qui s’intéressent un peu à la stratégie ou la prospective. Nous sommes plus dans une logique floue, complètement inexacte que dans une logique carrée et absolue. L’Ukraine a fait les frais de la nouvelle volonté de puissance de la Russie.

Malheureusement, le “Cycle des Guerres” indique bien des causes expliquant pourquoi la guerre a été favorisée mais elles sont inutilisables pour mettre fin à la guerre. C’est un paradoxe de l’Horloge de l’inconscient. Le facteur qui amplifie les guerres ne peut pas être neutralisé directement, mais uniquement indirectement en jouant sur d’autres causes.

Comme je ne suis pas du tout fataliste, je refuse d’admettre qu’il ne puisse pas y avoir de solution et je crois qu’il serait possible d’avoir un embryon de savoir qui permette de mettre fin plus rapidement aux guerres.

Le cessez-le-feu, par exemple, me parait être un exemple typique de l’absence minimale de savoir.

Il faut quand même bien comprendre que de 2014 à 2020, le credo officiel de l’OSCE pour l’Ukraine a été de mettre en place des observateurs qui ne font rien d’autre qu’observer, comme si le fait de mettre des observateurs d’un incendie allait suffire à éteindre l’incendie, sans qu’il n’y ait de pompier qui intervienne. Je continue à penser qu’il faut identifier des pompiers et les faire agir comme des pompiers, en arrêtant d’affirmer que les seules observations vont mettre fin à cette guerre et les violations de cessez-le-feu sur le terrain. Les observateurs ont bien aidé à montrer qu’il y a bien eu un début de cessez-le-feu sur le terrain depuis juillet 2020 mais n’ont servi à rien (du moins d’après les informations officiellement disponibles) pour instaurer ce cessez-le-feu.

Il n’a pas été possible de montrer que le “presque cessez-le-feu” de Juillet 2020 a été un acte volontaire de personnes qui savaient ce qu’elles faisaient. Mais cela aurait été possible si les intervenants avaient fait preuve de rigueur.

Dans les conflits comme le conflit ukrainien, toute évolution est interprétée à partir des acteurs directement visibles. Quelqu’un qui n’est pas visible est ignoré dans les possibles causes d’évolutions du conflit.

Toute l’interprétation de l’évolution du conflit se fait à partir des acteurs visibles: l’OSCE, le SMM, le TCG, les pays au format Normandie. Mais si quelqu’un leur a expliqué ce qu’il faudrait faire pour aboutir à un cessez-le-feu, ce ne sera pas considéré comme une cause, simplement parce qu’il n’est pas visible et que personne ne le rendra visible, trop heureux de passer pour le ou les acteurs qui ont permis de l’instaurer. Et leur honnêteté ne les poussera pas beaucoup à faire valoir qu’ils auraient utiliser des conseils pertinents.

Les chiens aboient, la caravane passe. Ce serait bien qu’il en reste un jour quelque chose de réutilisable, mais pour le moment, les apparences médiatiques sont considérées comme les seules vérités.

Est-ce bien vrai ? Ce serait un long débat dont il n’est pas sûr qu’il soit important à ce stade.

Pour résumer, il y a un lien fort entre plusieurs théories de l’Horloge de l’Inconscient et l’Ukraine. Ce serait bien de trouver un antidote à ces phénomènes constatés. C’est pour cela que le site internet de l’Horloge de l’Inconscient explique ces liens avec le théories mais essaie aussi de trouver des moyens pour aider à sortir de cette situation, à commencer par un cessez-le-feu durable et permanent (nous n’y sommes pas encore: il reste du chemin pour y arriver même si certains pensent que c’est déjà fini et qu’il n’y a plus rien à faire pour y arriver)

24 septembre 2020

Naej DRANER

Ukraine : 157 violations le 22 septembre

Le rapport SMM 227/2000 indique 157 violations dans le secteur de Donetsk et aucune violation dans le secteur de Luhansk. C’est apparemment la première journée où on ne peut plus parler de cessez-le-feu mais d’un semblant de cessez-le-feu.

C’est un classique de l’organisation JCCC et SMM.

Ils reconnaissent 2 secteurs : celui de Luhansk et celui de Donetsk.

Le secteur de Luhansk est relativement petit et l’ensemble des milices y sont globalement bien entrainées et disciplinées. Cela ne bouge donc pas beaucoup et avec ou sans système local de coordination intervenant quotidiennement, le cessez-le-feu peut durer ( hors mercenaires passant en coup de vent et tant que les incidents sur l’ensemble de la ligne de front du secteur de Donetsk ne sont pas trop importants)

Le secteur de Donetsk est très grand et les combattants y sont faits de bric et de broc. Certains sont à peu près disciplinés mais par ci ou par là il y a des petits groupes qui n’obéissent le plus souvent qu’à eux-mêmes. Ils sont dans une mouvance globale avec interprétation locale des ordres. Ce secteur, tel qu’il a été géré par le JCCC et le SMM a toujours posé problème et concentré la plupart des violations.

Comment y remédier ?

La subdivision du secteur de Donetsk en quelques sous-secteurs avec une coordination par sous-secteur permettrait d’avoir un meilleur contrôle par petites zones. Il me semble, sans certitude, que cela a été fait en Juin dernier, moment où le secteur de Donetsk a donné l’impression d’être maitrisé. Il semble aussi qu’au bout d’un mois de cessez-le-feu ils ont relâché ce dispositif : presque tous les jours il commençait à y avoir des incidents. Puis plus rien! ils ont du le remettre.

La tendance naturelle du JCCC est de gérer l’ensemble du secteur de Donetsk avec une seule coordination centralisée. Au vu du calme des derniers jours et des dernières semaines, ils ont du revenir à leur tendance naturelle: il n’y a probablement plus de coordination locale capable de contrôler les groupes peu disciplinés.

Le rétablissement d’une subdivision suffira-t-il ? Quelque temps oui, mais si il n’y a aucune autre action, cela recommencera.

Pour espérer un calme permanent et une évolution positive il faudrait :

  • remplacer les combattants de part et d’autre par des forces de sécurité créées à partir de combattants recrutés de part et d’autre et entrainées par des professionnels pour en faire un ensemble homogène
  • trouver une occupation à ceux qui sont un peu désœuvrés et ont pour seule occupation de traîner à proximité de la ligne de front et d’utiliser le matériel fourni abondamment par les amis russes pour s’occuper

Inutile de préciser que cela ne fait partie des plans de personne. Chaque camp entend consolider ses positions près de la ligne de front et n’a pas d’autre rhétorique que de reprocher au camp d’en face ses violations quotidiennes.

Comme à son habitude, le SMM va observer sans agir vraiment sur le terrain et le JCCC avec une soixantaine d’officiers ne va pas faire grand chose.

Bien sûr il faudrait désengager les forces en présence, mais il faut remplacer par quelque chose de stable et pérenne qui ressemble à des services de sécurité. Le bricolage des zones de désengagement où on retire les forces en présence et on laisse théoriquement la sécurité au JCCC relève de la blague: 60 officiers pour contrôler plusieurs centaines de kilomètres de ligne de contact et toute la zone de sécurité ? Une blague qui fera rire tout le monde: y a-t-il un diplomate qui ait une petite expérience du maintien de la sécurité, pour proposer autre chose que ce genre de solutions qui ne marchera jamais ? 60 officiers pour contrôler plus de 1000 kilomètres carrés entre 2 entités encore en guerre ?????

24 septembre 2020

Naej DRANER

Pour en savoir plus:

Ukraine – Cessez-le-feu – Enfin!

Depuis le 27 Juillet 2020, il y a enfin quelque chose qui ressemble à un cessez-le-feu. Certes il y a encore quelques violations, mais il y a eu de nombreux journées sans aucune violation, ce qui n’est jamais arrivé depuis le début de la guerre en 2014.

Bien que la recherche sur le cessez-le-feu soit marginale sur ce site, il est recommandé de consulter les deux documents qui suivent. Ces 2 documents ont été écrits en 2017, expliquant les raisons pour lesquelles le cessez-le-feu ne tenait pas. S’il n’y a pas de preuve de prise en compte de ces documents par les acteurs locaux, comme si tout ceci relève du simple hasard, il y a, par contre, la confirmation que l’analyse faite en 2017 était exacte.

2 éléments permettent de croire que le texte de Juillet 2017 ND201707003 est parvenu au SMM:

  • la vérification par les observateurs SMM de ce qui avait été réellement transmis aux combattants après un cessez-le-feu,
  • la modification des rapports SMM en permettant une meilleure lisibilité immédiate par graphique.

Ces 2 éléments peuvent être considérés comme de simples coïncidences puisque l’auteur que je suis n’a jamais reçu confirmation de sa transmission au SMM.

Entre l’été 2017 et Juillet 2020, ce même texte a-t-il eu une influence au point d’aider à permettre la mise en place d’un vrai cessez-le-feu ? Ne sachant pas le chemin suivi au sein du SMM ou ailleurs, il est donc impossible de le confirmer. C’est donc une expérimentation non confirmée, prouvant la justesse d’une analyse en 2017 mais ne prouvant pas , faute de preuves, qu’elle a été utilisée pour aboutir au cessez-le-feu de 2020.

Tout ce que peut dire l’auteur c’est que si l’analyse juste était parvenue en 2017 aux bons décideurs et avait été prise en compte, on aurait gagné 3 ans pour établir un cessez-le-feu crédible. Les textes écrits en 2017 et accessibles à la fin de cet article auraient pu être la base d’une excellente expérimentation réussie, même si cette expérimentation apparaît aujourd’hui imaginaire.

Avoir raison n’a pas suffi à mobiliser les acteurs pour permettre que ce cessez-le-feu devienne réalité. Le temps et les échecs successifs ont permis aux acteurs de devenir plus réalistes jusqu’à faire , enfin, un cessez-le-feu plus crédible. C’est certainement l’explication la plus probable et celle qui sera mise en avant par tous les acteurs officiels qui riront de ces coïncidences. Est-ce la vérité ? Nul ne peut l’affirmer de façon certaine.

Nous sommes passés de plus de 800 violations par jour en moyenne à quelques violations par semaine: un progrès considérable, même si rien n’est réglé et si les acteurs locaux ne se voient aucun avenir commun.

75% des raisons expliquées à l’époque ont été prises en compte. Le cessez-le-feu reste fragile tant qu’il n’y aura pas d’avenir partagé, mais c’est un pas important dans la bonne direction, en espérant que cela dure.

Nous consacrerons plusieurs notes d’actualité dans les jours et semaines à venir sur ce sujet du conflit ukrainien, même si vraisemblablement aucune ne sera lue et utilisée.

Vous trouverez ici les deux documents de 2017 mis à jour avec quelques commentaires d’actualité.

ND201707003 Cessez-le-feu Ukraine – mise à jour – 2020-09-23

ND201709001 Système de contrôle de cessez-le-feu actif – maj – 2020-09-14

Naej DRANER

Note du 22/10/2020: en 2020, ND202004001 (une version dérivée de ND201707003) a été faite à destination des autorités ukrainiennes. Aucun signe ne permet de dire si ce dernier texte est parvenu aux autorités ukrainiennes et ce qu’elles en pensent, mais c’est peut-être le texte qui a été réellement utilisé. Il y avait 3 actions identifiées. Seule l’action liée au cessez-le-feu a conduit à un résultat. Les autres n’ont pas abouti et donné le moindre résultat visible. C’est dommage de ne pas savoir. Un hasard ? Peut-être

ND202004001-6a Variante de ND201707003 pour les autorités ukrainiennes-référence

23 septembre 2020 mis à jour le 22 octobre 2020

Pour en savoir plus :

Où en est le conflit Ukrainien ?

Nulle part. La tendance globale est au blocage tout azimut.

Aucune partie des accords de Minsk n’a été appliquée complètement:

  • les échanges de prisonniers n’ont été que partiels
  • le cessez-le-feu est fictif ( quelques centaines de violations de cessez-le-feu ont lieu tous les jours – source OSCE/SMM)

Pour se donner l’impression d’avancer, un cessez-le-feu est de nouveau décrété tous les 2 ou 3 mois, ne provoquant qu’une accalmie plus ou moins passagère.

Pourquoi donc les parties en conflit ne sont pas capables d’instaurer un cessez-le-feu qui tienne ?

Les raisons sont multiples:

  • Absence de leadership clair pour une tentative de règlement. Si l’Ukraine a fait venir le couple franco-allemand à la rescousse pour aboutir aux accords de Minsk2, le couple franco-allemand ne s’est jamais impliqué au niveau nécessaire pour amener les composantes dans une phase réaliste. Le président français Macron n’a pas de compétence pour instaurer un cessez-le-feu: il ne maitrise pas plus le sujet qu’avec le maintien de l’ordre en France et les gilets jaunes,
  • Accords autobloquants: aucune partie des accords de Minsk 2 n’a été complètement appliquée. L’application globale est quasi impossible. En indiquant que la frontière sera sous contrôle ukrainien après les élections, c’est un point de blocage assuré. Sans contrôler la frontière il sera impossible d’avoir un retour à la normale sur le plan de sécurité. Prétendre organiser des élections en présence des milices autoproclamées et leur mainmise sur les médias revient à indiquer qu’il n’y aura pas d’élections crédibles.
  • Les dirigeants ukrainiens et russes jouent au pourrissement, mettant en avant leurs composantes militaires. L’Ukraine attend toujours que les européens l’aident à bouter militairement les russes. La Russie passe son temps à masser des troupes sur la frontière pour bien montrer qu’en cas d’offensive militaire ukrainienne ou internationale elle répondra militairement. Bien sûr la non présence russe est une fiction: le matériel fourni de façon permanente par la Russie assure aux dirigeants autoproclamés un soutien qui les rend peu motivés pour avancer,
  • Les observateurs de l’OSCE ont un rôle passif. Ils constatent des violations mais n’assurent aucune coordination qui amènerait sur le terrain les composantes militaires à s’organiser pour mettre en œuvre un cessez-le-feu qui tienne. Ils observent mais ne se considèrent pas impliqués dans les actions à mettre en œuvre pour y parvenir,
  • les négociations en cours par le groupe de contact et les différents comités mis en place ressemblent à une tentative d’institutionnalisation des parties en conflit plus qu’une véritable négociation,
  • Tous les jours chaque camp met en avant les violations de l’autre camp, mais jamais les siennes,
  • Personne ne compte les violations de cessez-le-feu de la même façon, donnant l’impression qu’il n’y a aucun partage de la réalité quotidienne entre les acteurs.

Pour en savoir plus:

19 mars 2019


Gilets jaunes et motivations inconscientes

Une méthode issue de la “Théorie du Retour” permet d’analyser les motivations inconscientes d’un événement. Pour le faire, on prend la date de déclenchement de l’événement et on recherche toutes les occurrences passées de cet événement suivant la cyclicité de la “Théorie du Retour” qui est de 3085 jours. Cela permet de faire le lien “en relatif” avec un ou des événements passés.

En France, on considère que les événements suivants sont liés par des “retours” ( au sens “Théorie du Retour”). Ces événements sont remarquables entre eux comme étant à une occurrence ( de 1 à 3) de 3fois l’occurrence de base de 3085 jours (C’est à dire 25, 35 ans, qui est la fréquence de base des retours les plus probables .. à + ou – 2 ans). (Si on prend comme base l’événement de la libération de la France de 1944 on s’intéresse aux occurrences d’environ 25 puis 50 puis 75):

  • la Libération de la France commençant le 6 juin 1944
  • La révolte de mai 1968 commençant le 22 mars 1968 (+25 ans à + ou – 2ans)
  • les grèves de 1995 commençant le 24 Novembre 1995 (+50 ans à + ou – 2 ans)
  • L’événement des gilets jaunes se déclenchant le 17 Novembre 2018 (+75 ans à + ou – 2 ans)

Quand on prend la date du déclenchement des gilets jaunes du 17/11/2018, on constate que la révolte de mai 1968 s’est déclenchée en relatif à moins d’un mois. Cela signifie que l’influence inconsciente de mai 1968 est très forte.

Par contre les grèves de fin 1995 sont à 28 mois en relatif, ce qui est théoriquement en dehors des résurgences probables ( qui vont jusqu’à 24 mois).

La libération de la France de 1944 est à 18 mois en relatif. Il peut y avoir une influence sur l’aspect violence et volonté de renverser le pouvoir mais elle n’est pas la plus forte des influences.

La relation entre le mouvement des gilets jaunes et mai 1968 n’est pas évidente. Mis à part l’implication très forte des forces de l’ordre, il y a beaucoup de choses différentes et d’analogies discutables. Comme en 1968, le mouvement des gilets jaunes ne s’est pas structuré et il risque de n’en rester pas plus que le mouvement de 1968 qui ne s’est pas structuré au point de survivre et dont aucune opposition n’a réellement bénéficié.

Pourquoi les mouvements de 1968 et 1995 ont-ils trouvé un dénouement rapide ?

En 1968 il y a eu les négociations de Grenelle, la dissolution de l’Assemblée Générale et la remise en cause du mandat du président par le biais d’un référendum annoncé par de Gaulle: des éléments forts par rapport au pouvoir et suffisants pour déstabiliser la contestation globale.

En 1995 il y a eu des décisions pour dissocier la grève SNCF du plan Juppé. La fin de la grève SNCF en cédant sur leurs exigences a mis fin au mouvement et en sauvegardant l’essentiel du Plan Juppé. L’action forte et volontaire sur une des composantes a suffi pour revenir à la normale.

En 2018-2019, rien de tout cela. A aucun moment le pouvoir ne s’est remis en cause au point de remettre en jeu son mandat, pas plus à l’assemblée nationale qu’à la présidence. Il y a eu des mesures partielles, certes, mais soit décalées ( arrivant trop tard) soit d’effet faible ou carrément décalées par rapport à la contestation : le Grand débat s’est adressé essentiellement à une autre population que celle impliquée dans les gilets jaunes. Les mesures ont été jugées trop partielles et tournant autour du problème et des interlocuteurs: insuffisant pour dégonfler ce conflit comme cela l’avait été en 1995 ou 1968.

Et maintenant ? Refaire ce qu’il aurait fallu faire est trop tard. Céder à nouveau devant la casse démesurée du samedi 16 mars ne ferait qu’accentuer la faiblesse de l’Etat.

Par contre, le pouvoir en place devrait être un peu plus sérieux sur la réduction du train de vie de l’Etat. C’est un mauvais message que d’augmenter les dépenses de l’Etat sans avoir trouvé des mesures de réduction du train de vie de l’Etat. C’est probablement le vrai échec du pouvoir en place en France. Il fait de la communication ou fait de la mousse sur les événements mais n’aborde aucun des problèmes de fond. Poser démagogiquement la question à la population sur les dépenses qu’il faudrait réduire sans proposer une analyse préalable est simplement le signe que le pouvoir en place ne maîtrise pas son sujet, malgré tous les spécialistes de l’administration en ses rangs.

Par exemple, dans le privé, pour les retraites il faut équilibrer les retraites versées par rapport aux cotisations en cours des retraites sur les actifs; dans l’État, comme il n’y aucune cotisation de retraite versée par les fonctionnaires, on ne recherche pas l’équilibre mais on puise sans restriction dans le budget de L’État. Qui osera et pourra mettre à plat les dépenses de L’État ? A priori, pas plus le pouvoir actuel que les précédents.

Les baisses de cotisations et de charges de L’État ont pour le moment été compensées par de nouvelles taxes ou charges continuant à augmenter la pression globale: c’est ce qui ressort des analyses extérieures disponibles. Il n’y a pas de réduction du train de vie de l’Etat visible objectivement.

17 mars 2019


Pourqui

Europe et “Cycle des Guerres”

L’Europe ( au sens large ) est un cas remarquable du “Cycle des Guerres”.

C’est un excellent exemple de combinaison d’analyse classique et d’exploitation des résultats d’analyse en connaissant le “Cycle des Guerres”.

La prochaine guerre en Europe aura vraisemblablement lieu entre Avril 2022 et Juin 2026. Cela peut être une nouvelle guerre ou le réveil d’un conflit gelé pendant quelque temps (Géorgie, Ukraine ou l’un des multiples conflits en cours).

Nous ne pouvons pas dire aujourd’hui quelle sera cette guerre, mais en utilisant une analyse classique nous pouvons dire le type de guerre le plus probable.

Une analyse classique nous indique que depuis 1990, toutes les guerres sur le sol européen ont eu lieu dans l’ex-périmètre du bloc socialiste ( URSS et Yougoslavie):

  • 1990: désintégration de la Yougoslavie ( guerres multiples)
  • 1999: guerre du Kosovo
  • 2008: guerre de Géorgie
  • 2014: crise de Crimée et guerre d’Ukraine

Chacune de ces guerres correspond à une période d’amplification du cycle des guerres.

  • Pic d’amplification d’août 1990: désintégration Yougoslavie
  • Pic d’amplification de janvier 1999: Kosovo (1999)
  • Pic d’amplification de Juin 2007: Guerre de Géorgie (2008)
  • Pic d’amplification de Déc 2015: Guerre d’Ukraine (2014)

Ce qui est remarquable sur cette période 1990-2018 c’est qu’il n’y a pas d’autre guerre européenne en dehors des périodes d’amplification (la Tchétchénie n’a pas été prise en compte, n’étant pas considérée comme étant dans l’Europe, mais rentre aussi dans ce cadre pour la seconde guerre de 1999 à 2000 alors que la première guerre de 1994 à 1996 est en dehors de la période d’amplification).

Une analyse classique nous indique aussi que les deux dernières guerres ont eu une composante russe “similaire” qui a pour résultat une amputation partielle du pays avec lequel la Russie entretient une relation conflictuelle ( officiellement présentée par la Russie comme un conflit interne au pays en question et une volonté séparatiste interne au pays .. sauf quand les dirigeants russes ont besoin de faire valoir leurs exploits auprès de leur population comme c’est le cas avec la Crimée pour laquelle la Russie non seulement ne cache pas son implication, mais s’en vante )

Alors que sera la prochaine guerre autour du prochain pic d’amplification de mai 2024:

  • presque surement dans l’ancien bloc socialiste (URSS et Yougoslavie)
  • 2 chances sur 3 qu’il y ait une composante russe à nouveau
  • probabilité non négligeable d’une généralisation Europe-Russie, suite aux tensions multiples entre ces 2 blocs.

Les pays et dirigeants européens le savent-ils ? Joker, mais je crois que non. Aucun diplomate ou dirigeant européen n’a jugé ces informations utiles pour les indiquer aux pays et dirigeants européens. Nous ne donnerons pas d’exemple précis de pays qui ont eu les informations et n’en ont rien fait, mais il serait possible de le faire.

Au niveau européen, il n’y a pas de centre de prévision crédible. Un organisme comme l’OSCE dont on pourrait croire que c’est la mission de prévenir les guerres et donc de faire des prévisions fiables est incapable de donner des prévisions de haut niveau et incapable d’intégrer un tel embryon de savoir. L’OSCE réagira au début de la prochaine guerre, mais probablement jamais avant. Il y a un problème de compétence et d’intérêt réel à la géostratégie. Je connais mal l’OSCE mais je n’ai rien trouvé de crédible permettant d’y trouver des prévisions claires, concises et fiables.

30 décembre 2018

Post-scriptum: depuis 2006, cette particularité de l’Europe a été présentée sous une forme similaire à celle qui est accessible sur ce site et auquel vous pouvez aller par ce lien. Sur les 2 périodes d’amplification qui se sont déroulées depuis cette date, les prévisions ont été confirmées par les faits. En 2010, nous avions déjà une petite idée de ce qui pourrait se passer entre 2014 et fin 2017. En 2012, nous avions une idée plus précise. Il est dommage de constater que les faits permettant de le montrer ne sont pas pris en compte. Par principe, il paraît dérangeant de pouvoir faire des prévisions à si long terme, alors que ce n’est qu’un raisonnement logique appliqué à des faits et la connaissance du “Cycle des Guerres”. Cela bouleverse trop les certitudes contemporaines pour trouver l’écho que devrait avoir cette réalité.

Syrie: Retour vers la case départ – en pire ?

Avec l’annonce par les États-Unis d’Amérique du retrait des forces spéciales présentes en Syrie, allons-nous revenir à la case départ ?

Une autocratie dictatoriale intacte et presque renforcée après presque 8 ans de guerre civile, un pays dévasté, quel est donc l’avenir de la Syrie ?

Des combattants kurdes abandonnés que la Turquie va s’empresser de réduire en peau de chagrin, une opposition syrienne radicalisée décrédibilisée et une opposition laïque à reconstruire constituent les bases d’un triste avenir, pire que celui qui existait en 2011.

Quels enseignements en tirons-nous ? On a donné aux occidentaux le choix de choisir entre la peste et le choléra. Ils ont rejeté les deux tout en combattant la peste, permettant au choléra de s’étendre et de s’affirmer. En fin de compte, le pouvoir en place va devoir sa survie autant à ses alliés russes qu’aux occidentaux qui ont aidé à éliminer l’État Islamique, tout en ne tirant aucun bénéfice de l’élimination relative de l’État Islamique. Ne vous y fiez pas: la bête bouge encore et revivra prochainement sous d’autres formes: sa clandestinité pourrait être aussi meurtrière pour les pays européens que du temps de la gloire de l’État Islamique. La guerre n’est pas finie, elle a fait une pause.

Si on résumait en quelques phrases cette guerre, nous partirions de manifestations globalement pacifiques dans lesquelles le régime syrien fit tirer à balles réelles, tentant de réduire par la force toute contestation. Cette tentative de réduction par la force conduisit les contestataires à se radicaliser. Le régime syrien les accusait de terroristes ? Ils le sont devenus, ce qui a ôté définitivement tout soutien à leur cause, mis à part quelques composantes d’opposition maintenues en survie par des pays.

Une fois l’opposition transformée en terrorisme diabolique, les dés étaient jetés. Même ceux qui auraient aimé aider l’opposition syrienne sont restés en dehors ou ont participé à son anéantissement.

Le régime syrien se réjouit de sa victoire contre le terrorisme ? Par son comportement il a permis son émergence et risque de rester seul avec ses fidèles alliés pendant quelque temps.

L’Iran a avancé ses pions et contrôle maintenant le Liban et une bonne partie de la Syrie.

La Russie a retrouvé une partie de sa crédibilité internationale.

La Turquie se réveille.

Et les Européens ? A côté de leur pompes du début à la fin. Ils auraient au moins pu mettre leur poids dans une solution diplomatique qui contrôle les sources d’immigration. Rien, si ce n’est un attentisme avant, pendant et après.

Et les USA ? Confirmant la renonciation d’Obama à jouer les gendarmes du Monde, ils partent la queue basse, dans le désordre, de cette solitude qui pourrait affaiblir voir casser leurs alliances traditionnelles. Les USA sont-ils un allié fiable ? Ils sont un allié de leur ego et de leur volonté de puissance et de domination, c’est certain, mais un allié des autres pays ? Cela reste à démontrer même si les derniers événements en sont une contre-démonstration.

2019 sera un premier retour faiblement marqué du printemps arabe, suivant la Théorie du Retour. Ce sera surtout un retour à la case départ pour les syriens, après la bagatelle d’environ 400.000 morts.

21 décembre 2018